La compétition que se livrent les différents acteurs du numérique en vue de capter notre attention, de nous faire passer le plus de temps possible devant un écran, bat son plein. Mais quels sont les effets du déploiement d'internet sur la société humaine ? Que se passe-t-il lorsque des millions d'entre nous passent une partie toujours croissante de leur temps éveillé dans le cyberespace, lorsque les rencontres et discussions réelles (IRL, comme l'écrivent les internautes) se font de plus en plus rares, lorsque nous nous tournons de plus en plus vers les ordinateurs pour nous informer, nous divertir, trouver de la compagnie et même l'amour, lorsque l'abstraction remplace l'expérience directe ? Dans ce livre initialement paru à l'aube de l'internet, Mark Slouka entrevoyait de manière visionnaire quelques-uns des principaux effets du grand bouleversement numérique et nous mettait en garde contre ses conséquences futures - dont certaines, entre-temps, sont quasiment advenues, tandis que d'autres demeurent en gestation. Au-delà de l'impact du numérique sur les êtres humains et leurs communautés, Mark Slouka passe en effet en revue les arguments avancés - hier comme aujourd'hui - par les "technoévangélistes" et autres digerati (c'est-à-dire par les principaux promoteurs du cybermonde), en les confrontant à la réalité du net et de ses conséquences. Il articule ainsi un plaidoyer convaincant en faveur de la relation directe avec la réalité du monde. A l'occasion de la parution de cette édition française, Mark Slouka revient sur son analyse des dangers qu'il percevait dans le déploiement de l'internet en vue de déterminer combien ses inquiétudes étaient, ou non, justifiées. Et pour tout dire : elles l'étaient largement.

La guerre des mondes - Le cyberespace et l'assaut technologique contre la réalité

Mark Slouka né en 1958 à New York est un romancier et essayiste américain qui a été récompensé d'une bourse Guggenheim en 2005. Il contribue fréquemment au Harper's Magazine .

La plupart du temps, où quelque chose se passe mal - un mariage, une guerre, une bonne chance - vous ne le savez pas. C’est comme dans les caricatures, mais moins drôle. Vous courez de la falaise et continuez simplement - parler, écouter de la musique, faire des plans, pendant des années parfois - sauf aucun annonceur n'interrompt pour dire «Excusez-moi, collectez un appel à M. Coyote» pour vous faire remarquer et nous faire rire. Vous vous réveillez et tombez.

La fonction civique «profonde» des sciences humaines. . . est quelque chose de très bien compris par les sociétés totalitaires, qui ont tendance à garder des onglets proches et à les circonscrire en proportion directe à la rigagement de la population.

... comme une petite pierre déviée d'une plus grosse, mon frère avait filé vers le Tout-Puissant, même si, à mon avis, les événements de ce matin-là auraient tout aussi bien pu le rejeter dans l'autre sens.

Je me méfie du perpétuellement occupé; toujours avoir. Celles frénétiques tournant dans de petits cercles serrés comme des rats empoisonnés. Les plus lents, broyant leur niveau de quatre et dix dans la justice et la douleur. Ce sont les mangeurs d'âme.

Disparu. Le mot le plus triste de la langue. Dans n'importe quelle langue.

Kafka ne m'a pas sauvé. Il m'a juste dit que je me noyais.

L'histoire résiste à une fin aussi sûrement que la nature déteste un vide; Le récit de nos jours est une phrase en marche, chaque arrêt complet d'une virgule dans l'embryon. Mais plus: comme la pensée, comme l'eau, l'histoire est fluide, imprévisible, dangereuse. Il saute et augmente et double en arrière, coupe les canaux imprévisibles, surfonne soudainement par endroits à laquelle personne ne s'attendrait.

Considérez-le: qui sauf Dieu aurait pu rêver une histoire si absurde et si sans cœur?

Cependant, qu'ils croient vraiment en leur nouveau monde courageux est finalement à côté. Ils le construisent. Et dans un avenir sans frottement, se sont inscrits au paradis, nous aurons la «liberté» de vivre (ou plutôt, ou d'acheter l'illusion de la vie), à travers les bureaux bienveillants d'un intermédiaire aussi omnipotent que Dieu lui-même. Liberté? Une captivité plus parfaite est difficile à imaginer.

Peut-être que je manquais de compétences d'adaptation. Peut-être que j'étais faible. Je m'occupais des gens sans meilleure raison qu'ils ne semblaient prendre soin de moi, me reconnaissant. Cela ne semblait pas si dangereux à l'époque.

C’est une course entre votre folie et vos jours alloués. Bonne chance.

Chaque pas que vous faites, un million de portes s'ouvrent devant vous comme des coquelicots; Votre prochaine étape les ferme et un autre million de fleurs. Vous allez dans un train, vous prenez une lampe, vous parlez, vous ne le faites pas. Qu'est-ce qui décide pourquoi une chose est choisie pour être comme ça? Accident? Destin? Une certaine faiblesse en nous-mêmes? Oubliez vos harpes, vos anges en feuille d'étain - le seul ciel qui vaut la peine d'être le paradis des réponses.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mark_Slouka

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