Michèle Mailhot est une écrivaine québécoise née à Montréal  le 8 janvier 1932 et morte à Outremont en 2009.

Vieillir. La vie qui s'étire tristement.

Il n'y a qu'un précepte : s'aimer. Aimer les autres est un a posteriori.

Quarante ans, c'est l'âge amoureux des choses secrètes, silencieuses et intenses. L'âge intérieur, le goût de se replier...

Est-ce qu'on divorce parce qu'on connaît enfin l'autre ?

Le début de la sagesse : être, savoir, sans besoin de le crier.

Dieu s'est fait homme : c'est là l'étalon de la perfection. La femme n'est qu'un lieu raté qui se souvient des dieux...

La véritable misanthropie ne s'éprouve que dans la société.

Les plaisirs s'épuisent à mesure qu'on les vit, et ils renaissent autrement sous une forme dont on n'aurait jamais pu soupçonner la douceur non plus que la richesse.

Le renoncement est admirable, encore faut-il connaître ce à quoi on renonce.

L'humilité consiste peut-être en cet acquiescement à sa misère, à sa mesquinerie. Une vertu logée au bord du désespoir.

Le mensonge, le silence, la dissimulation sont des avatars nécessaires de l'union conjugale ; ils assurent la durée et la stabilité de la double infranchissable solitude.

Chacun croit que son histoire est plus intéressante que celle des autres. La vraie originalité serait de la rendre plus intéressante.

L'amour qu'on trouve vaut-il celui qu'on éprouve ?

Illusion dérisoire de tenir la vie alors que celle-ci fuit de tous côtés, indomptée, indomptable, fière. Libre.

L'ennui embellit tout, et fausse ainsi bien des souvenirs.

On ne choisit pas l'amour. C'est lui qui nous prend, nous subjugue, nous arrache à nous-mêmes. A-t-on du mérite à se donner quand on ne peut pas faire autrement.

Le mensonge, le silence, la dissimulation sont des avatars nécessaires de l'union conjugales ; ils assurent la durée et la stabilité de la double infranchissable solitude.

Il n'y a que les forts qui peuvent se permettre d'être doux.

L'alcool décape la petite couche de bonheur peinturluré pour découvrir la patine d'un matériau doux, uni, pâle comme la tristesse.

Tout est important, tout est beau, tout est triste. Par où commencer si l'on choisit de dire la vie et d'en faire une oeuvre d'art ?

On croit si volontiers tout ce qui, de près ou de loin, semble s'accorder à nos désirs !

Méfie-toi des femmes, mon vieux, qu'elles ne prennent jamais le pas sur toi. Elles ne sont que des médailles accrochées à la poitrine des héros.

C'est cela le chemin difficile, incompréhensif, rebutant : renoncer à soi-même quand on n'avait que cela à offrir.

A la périphérie, tout se ressemble. C'est très loin, au bout de chaque inquiétude, qu'on rencontre la clarté.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mich%C3%A8le_Mailhot

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