En 1845, Samuel Long, jeune esclave noir, réussit à s'enfuir de la plantation de son maître, en Virginie. Après avoir emprunté, le "chemin de fer clandestin" - maillage de personnes qui, depuis les Etats du Sud, aidaient les esclaves en fuite à rejoindre le Canada -, il arrive au lac Walden et se lie avec le cercle des philosophes transcendantalistes, dont Henry David Thoreau et Ralph Waldo Emerson. A leurs côtés, il va tenter d'apprivoiser sa nouvelle condition d'homme libre. Mais cette rencontre est également la confrontation de deux mondes : celui de Samuel Long, synonyme de souffrance et de révolte, et celui des intellectuels blancs qui, bien qu'abolitionnistes, se retrouvent néanmoins confrontés à leurs propres privilèges et contradictions. Dans ce récit puissant, Norman Lock examine des enjeux qui continuent de diviser les Etats-Unis et l'ensemble des sociétés occidentales : le racisme, les inégalités de destins, le droit à la liberté. Il montre aussi, de manière plus suggestive, comment le naturalisme de Thoreau est inséparable de son engagement abolitionniste, faisant de lui un précurseur de l'écologie décoloniale.

Un fugitif à Walden

C'est peut-être un vieux chapeau, mais je ne vois aucune raison de fermer ce qui est pour moi un sujet de recherche fructueux, surtout pour un, comme moi, qui est très intéressé à créer des histoires et des romans d'idées.

J'ai admis que je ne comprenais pas la vie. Ce que je voulais dire, c'est que je suis déconcerté par les cœurs et les motivations humains, y compris le mien.

Pour moi, le grand cadeau de Fiction - pour l'écrivain et le lecteur, comme - est la liberté.

J'avais l'habitude d'enseigner l'écriture dans une prison fédérale, et pour le bénéfice de mes étudiants, je comparerais l'utilisation narrative de ce point de vue très personnel à un boxeur se rapprochant de son adversaire.

Le personnage de mes histoires peut être plus vrai pour mon "vrai" moi que tout objectif présumé, factuel "je" que je pourrais reproduire aux fins de la narration.

Beaucoup de mes courtes fictions utilisent le théâtre comme métaphore pour les situations dans lesquelles les personnages se retrouvent éloignés du monde plus grand et incontrôlable qui peut ou non se situer au-delà de l'arc de proscenium.

Une voix à la première personne aide à assurer l'uniformité et la cohésion du récit; il rassemble à lui-même des incidents et des personnages dans sa progression irrépressible vers la fin de l'histoire.

Mon affection pour un monologue étendu peut avoir été encouragé par deux décennies de drames d'écriture et de radio.

Malgré la métaphysique, je m'insère également dans mes fictions dans un but plus élevé que de me donner du plaisir: me voir jouer sur scène.

En raison d'une instabilité à mon cœur, cela me réconforte de vivre, fixe, dans une histoire. Si la lecture est notre consolation pour avoir reçu une seule vie, je trouve que l'écriture dans un monde fictif est encore plus réconfortante.

Mes mondes fictifs étaient ceux d'un fabuliste, d'un fantasme intellectuel. J'étais le législateur, et les pays et les habitants de mon imagination m'ont été responsables. Si je souhaitais qu'un homme lévite; pour entrer dans l'histoire d'un autre par rame ou en intonant une phrase ou en effectuant un jeu d'ombre; Si je voulais qu'il devienne un essaim de particules élémentaires intelligentes et entre sur Internet et voyage dans le passé et loin dans le futur, il en était ainsi.

Je ne connais pas les règles de base; Mais je crée le monde qui arrive avec les personnages, la situation ou la voix dans ma tête qui déclenche la pièce, quelle que soit la forme que cela peut prendre.

En pratique, j'aime le monologue dramatique pour son intimité irrésistible. Être à l'intérieur de son personnage, enregistrer chacune de ses pensées, émotions et réponses vagabondes - le point de vue à la première personne accorde ce privilège et cette immédiateté.

Je semble favoriser une confession de lit de mort comme l'occasion pour mes monologues dramatiques.

J'avais espéré être poète et, pendant longtemps, j'ai essayé d'écrire de la poésie. Mes premières pièces publiées étaient des poèmes.

J'aime beaucoup l'idée du narrateur peu fiable. Façonner mes fictions en monologues - en présentant le "I" - me permet d'être aussi peu fiable que je le souhaite.

L'éloignement émotionnel, physique et spirituel et le doute ontologique et religieux informer ma personnalité, mes pensées et mes personnages, qui sont, le plus souvent, des masques pour mon propre être et mon être dans le monde - un monde qui me fait peur dans la mesure où Je ne le comprends pas.

Je n'ai pas la stature pour critiquer l'un des grands romans de notre littérature, Tobias; Et je ne suis pas de ceux qui croient que les aventures de Huckleberry Finn ont besoin de critiques pour des raisons littéraires ou sociales.

Je me dis que, quelle que soit la source sur laquelle je m'inspire, j'écris une nouvelle œuvre pour des raisons qui m'ont propulsé et non une adaptation, et je sens donc, en fin de compte, justifié de le chanter à ma façon.

Finalement, je suis venu à croire, stupidement, que j'avais épuisé la forme "originale" de cette histoire avec son utilisation unique. Je suis allé dans d'autres histoires, d'autres formes et genres.

La critique de l'inégalité sociale, qui fait partiellement de mon histoire, est venue naturellement de mon souvenir de Huck et Tom et de la controverse entourant [Mark] Twain. et le droit de la Terre pour survivre à la négligence répréhensible de l'humanité de sa gérance.

Dans presque tout ce que j'écris, je suis comme un ventriloque, jetant ma voix dans mes personnages, en les animant par le moindre contraction alors que j'enregistre mes angoisses et mes alarmes. C'est vrai même dans mes comédies.

Je trouve que naturel pour un conteur d'être intéressé par la narration et, pour quiconque dépense la meilleure partie de sa vie à écrire de la fiction, il n'est pas surprenant que les plaisirs, les inquiétudes et les mécanismes de la fabrication de fiction soient entrés dans le travail .

Mis à part le théâtre, mon penchant pour le monologue étendu a commencé avec ma lecture des monologues dramatiques de Browning, au lycée. Mon inclination à adopter la forme de la prose a été confirmée par le livre de monologues dramatiques de Richard Howard, sujets sans titre.

Lorsque j'ai reçu une bourse de poésie par le National Endowment for the Arts (pour les "alphabets"), je me sentais soudainement (vaingorié) égal à mon corbeau, qui serait - je le savais tout de suite - Rat.

Je suis trop ambitieux pour donner un crédit à un autre homme, même si cet autre homme n'est que moi-même déguisé.

Ses oeuvres