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Paul-Jean Toulet

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Paul-Jean Toulet, né à Pau (Basses-Pyrénées) le 5 juin 1867 et mort à Guéthary (Basses-Pyrénées) le 6 septembre 1920, est un écrivain et poète français, célèbre pour ses Contrerimes, une forme poétique qu'il a créée.

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Poésies

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    La Cigale Quand nous fûmes hors des chemins Où la poussière est rose, Aline, qui riait sans cause En me touchant les mains ; – L’Écho du bois riait. La terre Sonna creux au talon. Aline se tut : le vallon Etait plein de mystère… Mais toi, sans lymphe ni sommeil, Cigale en haut posée, Tu jetais, ivre de rosée, Ton cri triste et vermeil.

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    La première fois » Maman !… Je voudrais qu’on en meure. «  Fit-elle à pleine voix. –  » C’est que c’est la première fois, Madame, et la meilleure. «  Mais elle, d’un coude ingénu Remontant sa bretelle, –  » Non, ce fut en rêve « , dit-elle.  » Ah ! que vous étiez nu… « 

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    Le sable ou nos pas ont crié Le sable où nos pas ont crié, l'or ni la gloire, Qu'importe, et de l'hiver le funèbre décor. Mais que l'amour demeure et me sourie encor Comme une rose rouge à travers l'hombre noire.

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    Avril, dont l'odeur nous augure Avril, dont l'odeur nous augure Le renaissant plaisir, Tu découvres de mon désir La secrète figure.

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    C'était sur un chemin crayeux C'était sur un chemin crayeux Trois châtes de Provence Qui s'en allaient d'un pas qui danse Le soleil dans les yeux. Une enseigne, au bord de la route, - Azur et jaune d'œuf, - Annonçait : Vin de Châteauneuf, Tonnelles, Casse-croûte. Et, tandis que les suit trois fois Leur ombre violette, Noir pastou, sous la gloriette, Toi, tu t'en fous : tu bois...

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    Dans le lit vaste et dévasté Dans le lit vaste et dévasté J'ouvre les yeux près d'elle ; Je l'effleure : un songe infidèle L'embrasse à mon côté. Une lueur tranchante et mince Echancre mon plafond. Très loin, sur le pavé profond, J'entends un seau qui grince...

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    Dans le silencieux automne Dans le silencieux automne D'un jour mol et soyeux, Je t'écoute en fermant les yeux, Voisine monotone. Ces gammes de tes doigts hardis, C'était déjà des gammes Quand n'étaient pas encor des dames Mes cousines, jadis ; Et qu'aux toits noirs de la Rafette, Où grince un fer changeant, Les abeilles d'or et d'argent Mettaient l'aurore en fête.

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    Puisque tes jours ne t'ont laissé Puisque tes jours ne t'ont laissé Qu'un peu de cendre dans la bouche, Avant qu'on ne tende la couche Où ton cœur dorme, enfin glacé, Retourne, comme au temps passé, Cueillir, près de la dune instable, Le lys qu'y courbe un souffle amer, - Et grave ces mots sur le sable : Le rêve de l'homme est semblable Aux illusions de la mer.

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    Vous qui retournez du Cathai Vous qui retournez du Cathai Par les Messageries, Quand vous berçaient à leurs féeries L'opium ou le thé, Dans un palais d'aventurine Où se mourait le jour, Avez-vous vu Boudroulboudour, Princesse de la Chine,

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    A Londres je connus Bella A Londres je connus Bella, Princesse moins lointaine Que son mari le capitaine Qui n’était jamais là. Et peut-être aimait-il la mangue ; Mais Bella, les Français Tels qu’on le parle : c’est assez Pour qui ne prend que langue ; Et la tienne vaut un talbin. Mais quoi ? Rester rebelle, Bella, quand te montre si belle Le désordre du bain ?

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    Éléphant de Paris Ah, Curnonsky, non plus que l’aube, N’était bien rigolo Il regardait le fil de l’eau. C’était avant les Taube. Et moi j’apercevais – pourtant Qu’on fût loin de Cythère – Un objet singulier. Mystère : C’est un éléphant. Notre maison étant tout proche, On le prit avec nous. Il mettait, pour chercher des sous Sa trompe dans ma poche. Hélas, rue-de-Villersexel, La porte était trop basse. On a beau dire que tout passe Non – ni le riche au Ciel.

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    Ô poète, à quoi bon chercher Ô poète, à quoi bon chercher Des mots pour son délire ? Il n'y a qu'au bois de ta lyre Que tu l'as su toucher. Plus haut que toi, dans sa morphine, Chante un noir séraphin. Ma nourrice disait qu'Enfin Est le mari d'Enfine.

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    Aimez-vous le passé Aimez-vous le passé Et rêver d’histoires Évocatoires Aux contours effacés ? Les vieilles chambres Veuves de pas Qui sentent tout bas L’iris et l’ambre ; La pâleur des portraits, Les reliques usées Que des morts ont baisées, Chère, je voudrais Qu’elles vous soient chères, Et vous parlent un peu D’un coeur poussiéreux Et plein de mystère.

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    Alcôve noire Ces premiers froids que l’on réchauffe d’un sarment, – Et des platanes d’or le long gémissement, – Et l’alcôve au lit noir qui datait d’Henri IV, Où ton corps, au hasard de l’ombre dévêtu, S’illuminait parfois d’un rouge éclair de l’âtre, Quand tu m’aiguillonnais de ton genou pointu, Chevaucheuse d’amour si triste et si folâtre ; – Et cet abyme où l’on tombait : t’en souviens-tu ?

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    Amarissimes Est-ce moi qui pleurais ainsi – Ou des veaux qu’on empoigne – D’écouter ton pas qui s’éloigne, Beauté, mon cher souci ? Et (je t’en fis, à pneumatique, Part, – sans aucun bagou) Ces pleurs, ma chère, avaient le goût De l’onde adriatique. Oui, oui : mais vous parlez de cri, Quand je repris ma lettre. Grands dieux !… J’aurais mieux fait, peut-être, D’écrire à son mari.

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    Boulogne Boulogne, où nous nous querellâmes Aux pleurs d’un soir trop chaud Dans la boue ; et toi, le pied haut, Foulant aussi nos âmes. La nuit fut ; ni, rentrés chez moi, Tes fureurs plus de mise. Ah ! de te voir nue en chemise, Quel devint mon émoi ! On était seuls (du moins j’espère) ; Mais tu parlais tout bas. Ainsi l’amour naît des combats : Le dieu Mars est son père.

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    C'etait longtemps avant la guerre Sur la banquette en moleskine Du sombre corridor, Aux flonflons d'Offenbach s'endort Une blanche Arlequine. ... Zo' qui saute entre deux MMrs, Nul falzar ne dérobe Le double trésor sous sa robe Qu'ont mûri d'autres cieux. On soupe... on sort... Bauby pérore... Dans ton regard couvert, Faustine, rit un matin vert... ... Amour, divine aurore.

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    Il pleuvait. Les tristes étoiles Il pleuvait. Les tristes étoiles Semblaient pleurer d'ennui. Comme une épée, à la minuit, Tu sautas hors des toiles. - Minuit ! Trouverai-je une auto, Par ce temps ? Et le pire, C'est mon mari. Que va-t-il dire, Lui qui rentre si tôt ? - Et s'il vous voyait sans chemise, Vous, toute sa moitié ? - Ne jouez donc pas la pitié. - Pourquoi ?... Doublons la mise.

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    Ce fut par un soir de l'automne Ce fut par un soir de l'automne A sa dernière fleur Que l'on nous prit pour Mgr L'Evêque de Bayonne, Sur la route de Jurançon. J'étais en poste, avecque Faustine, et l'émoi d'être évêque Lui sécha sa chanson. Cependant cloches, patenôtres, Volaient autour de nous. Tout un peuple était à genoux : Nous mêlions les nôtres, Ô Vénus, et ton char doré, Glissant parmi la nue, Nous annonçait la bienvenue Chez Monsieur Lesquerré.

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    Ces roses pour moi destinées Ces roses pour moi destinées Par le choix de sa main, Aux premiers feux du lendemain, Elles étaient fanées. Avec les heures, un à un, Dans la vasque de cuivre, Leur calice tinte et délivre Une âme à leur parfum Liée, entre tant, ô Ménesse, Qu’à travers vos ébats, J’écoute résonner tout bas Le glas de ma jeunesse.

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    Cet huissier, qui jetait, l'été Cet huissier, qui jetait, l'été, Toute autre odeur que l'ambre, Avait le nom d'un pot de chambre Et la fétidité. L'autre, et noir, que, sous les lanternes, On vit à ses leçons Avarier les beaux garçons, Est charognard aux Ternes. Celui-là, qui fut président De ses jolis compères, A l'air de suer ses affaires Par son fanon pendant. Mais l'autre (ô père de famille, Poète méconnu) Ne me laissa qu'un lit tout nu : Telle y couchait sa fille.

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    Chevaux de bois A Pau, les foires Saint-Martin, C’est à la Haute Plante. Des poulains, crinière volante, Virent dans le crottin. Là-bas, c’est une autre entreprise. Les chevaux sont en bois, L’orgue enrhumé comme un hautbois, Zo’ sur un bai cerise. Le soir tombe. Elle dit :  » Merci,  » Pour la bonne journée !  » Mais j’ai la tête bien tournée… «  – Ah, Zo’ : la jambe aussi.

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    Comme les dieux gavant leur panse Comme les dieux gavant leur panse, Les Prétendants aussi. Télémaque en est tout ranci : Il pense à la dépense. Neptune soupe à Djibouti, (Près de la mer salée). Pénélope s'est en allée. Tout le monde est parti. Un poète, que nuls n'écoutent, Chante Hélène et les Oeufs. Le chien du logis se fait vieux : Ces gens-là le dégoûtent !

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    Douce plage ou naquit mon âme Douce plage où naquit mon âme ; Et toi, savane en fleurs Que l'Océan trempe de pleurs Et le soleil de flamme ; Douce aux ramiers, douce aux amants, Toi de qui la ramure Nous charmait d'ombre, et de murmure, Et de roucoulements ; Où j'écoute frémir encore Un aveu tendre et fier - Tandis qu'au loin riait la mer Sur le corail sonore.

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    En Arles Dans Arles, où sont les Aliscams, Quand l’ombre est rouge, sous les roses, Et clair le temps, Prends garde à la douceur des choses. Lorsque tu sens battre sans cause Ton coeur trop lourd ; Et que se taisent les colombes : Parle tout bas, si c’est d’amour, Au bord des tombes.

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    En souvenir des grandes Indes En souvenir des grandes Indes, Harmonieux décor, La Rafette nourrit d'accord Un paon et quatre dindes. Et l'on croirait - tous ces échos Gloussants, l'autre qui grince - D'un préfet d'or, dans sa province, Borné de radicaux.

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    Le tremble est blanc Le temps irrévocable a fui. L’heure s’achève. Mais toi, quand tu reviens, et traverses mon rêve, Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève, Tes yeux plus clairs. A travers le passé ma mémoire t’embrasse. Te voici. Tu descends en courant la terrasse Odorante, et tes faibles pas s’embarrassent Parmi les fleurs. Par un après-midi de l’automne, au mirage De ce tremble inconstant que varient les nuages, Ah ! verrai-je encor se farder ton visage D’ombre et de soleil ?

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    L’alchimiste Satan, notre meg, a dit Aux rupins embrassés des rombières :  » Icicaille est le vrai paradis  » Dont les sources nous désaltèrent.  » La vallace couleur du ciel  » Y lèche le long des allées  » Le pavot chimérique et le bel  » Iris, et les fleurs azalées.  » La douleur, et sa soeur l’Amour,  » La luxure aux chemises noires  » Y préparent pour vous, loin du jour,  » Leurs poisons les plus doux à boire.  » Et tandis qu’aux portes de fer  » Se heurte la jeune espérance,  » Une harpe dessine dans l’air  » Le contour secret du silence. «  Ainsi (à voix basse) parla Le sorcier subtil du Grand Oeuvre, Et Lilith souriait, dont les bras Sont plus frais que la peau des couleuvres.

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    Nocturne Ô mer, toi que je sens frémir A travers la nuit creuse, Comme le sein d’une amoureuse Qui ne peut pas dormir ; Le vent lourd frappe la falaise… Quoi ! si le chant moqueur D’une sirène est dans mon coeur – Ô coeur, divin malaise. Quoi, plus de larmes, ni d’avoir Personne qui vous plaigne… Tout bas, comme d’un flanc qui saigne, Il s’est mis à pleuvoir.

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    Pâle matin de Février Pâle matin de Février Couleur de tourterelle Viens, apaise notre querelle, Je suis las de crier ; Las d’avoir fait saigner pour elle Plus d’un noir encrier… Pâle matin de Février Couleur de tourterelle.

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