Rebecca Horn

Rebecca Horn: All These Black Days - Between

J'ai toujours fait des dessins. Il y a quelques années, j'ai commencé à travailler avec du papier à grande échelle. C'est une extension des performances, car les pièces ont la taille de mon corps plein. J'utilise des crayons, de l'acrylique, des aquarelles et j'incorpore également des messages textuels. J'en ai fait la plupart dans un monastère en Espagne au sommet d'une montagne. J'y vivais un peu comme un moine. Je médite assez souvent. La nuit, c'est quand j'aime travailler, j'aime penser que j'ai des conversations avec Francisco Goya. Il est mort il y a tant d'années, bien sûr, mais d'une manière ou d'une autre, son fantôme est toujours avec moi.

J'ai rencontré Méret Oppenheim quand j'étais un très jeune artiste qui venait à New York. Elle a vraiment aimé mes premiers films et les a montrés dans son beau vieux cinéma à Berne, en Suisse, quand je n'avais pas l'argent pour revenir en arrière. Mais, "Amour de peur", cela signifie vraiment "l'amour timide". Il s'agit de retenir quelque chose. Avec Méret, il n'y avait rien d'oppression ou de démonstration dans son affection. C'était très doux.

Bien sûr, à ce moment-là, surtout ici en Amérique, nous avions affaire à la libération des femmes. Les choses n'étaient pas si faciles à ce moment-là. Méret Oppenheim n'y était pas directement impliquée - elle était dans la soixantaine à ce moment-là. Elle a trouvé sa force en rivalisant avec les grands artistes masculins de son temps; Max Ernst et Marcel Duchamp.

Méret Oppenheim était une femme très érotique. Elle aimait également la provocation, et si vous pouviez provoquer des surréalistes au Cabaret Voltaire à Zurich, ou des lieux dadaïstes similaires à Bâle, où vous pouviez normalement vous en sortir avec ces choses, vous étiez vraiment un provocateur.

Parfois, je m'endors en pensant: "Je n'aime pas cette peinture." Mais ensuite je me réveille le matin, regarde à nouveau et je pense: "En fait, ce n'est pas si mal."

Cette idée du corps en tant que fête, elle provient de Giuseppe Arcimboldo, se déplace vers des artistes viennois comme Günter Brus, puis vous avez Salvador Dalí bien sûr, puis beaucoup plus tard, Marina Abramović et Ulay, avec leur série nue en Italie. C'est une conversation en cours. Il n'y avait rien de cruel dans la pièce Oppenheim de Méret.

Vous essayez de ne pas trop parler du passé en tant qu'artiste. Au lieu de cela, vous vous concentrez sur la continuité de votre travail.

Ses oeuvres

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