splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi
@remiBelleau profile image

Rémi Belleau

Auteurplume

Rémy Belleau, né à Nogent-le-Rotrou en 1528, mort à Paris le 6 mars 1577, est un poète français de la Pléiade.

...plus

Compte non officiel

Poésies

11

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Avril Avril, l'honneur et des bois Et des mois, Avril, la douce esperance Des fruits qui soubs le coton Du bouton Nourrissent leur jeune enfance ;

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Baisers de R. Belleau Ma fillette, ma sœur, mon cœur, ma jalousie, Ma joye, mon soucy, mon heur, et mon malheur, De mon chaste vouloir et la perle, et la fleur, Qui porte en tes beaux yeus et ma mort et ma vie : Je languis, je me meurs, si vous n'avez envie De me donner secours par la douce faveur D'un doux baiser, confit en la céleste humeur, Qui coule en la pressant de ta bouche, m'amie. Je finiray mes jours, car j'ayme tant ces yeux, Ces roses, ces œillets, ces sou-ris gracieux, Et sur tout vostre sein, et vostre lèvre tendre : Que si pour me guarir je ne reçoy de vous Un humide baiser sous un visage doux, Vous verrez tost réduit mon pauvre cœur en cendres.

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Chanson Faites-vous la sourde, Macée ? Voyez Combaut qui vient à vous, Pour ravoir ce que votre œil doux Lui a tiré de sa pensée. Vous l'avez, et lui ne l'a plus, Voyez sa couleur jaune et fade, Et tout le reste si malade, Qu'il en est demeuré perclus. M'amour, si vous voulez qu'il vive, Rendez-lui tôt, car vous l'avez : Regardez ses yeux tous cavés, Qui de vivre n'ont plus d'envie. Ou le gardez, si votre amour Souhaite, cruelle, qu'il meure : Car en plus gentille demeure Ne saurait faire son séjour. II vous aime plus que l'Avette Au mois d'avril n'aime les fleurs, Plus que le berger aux chaleurs L'ombre mollet de la coudrette. II est brun, mais la terre brune Toujours porte les beaux épis, Et parmi les ombreuses nuits II n'est clarté que de la Lune. II n'est ni trop laid ni trop beau, Hier je regardais sa face Dedans la fontaine qui passe Contre le pied de cet ormeau. II est riche assez pour vous deux, Et si n'a bien qu'il ne vous donne, Aimez-le seulement, mignonne, Mon Dieu, il sera trop heureux ! II a déjà trois cochons de lait, Qui sont sous le ventre de leur mère Et trois brebis avec le père Qui nourrissent un agnelet. Toujours il a dans sa logette Du fromage gras à foison, Et du lait en toute saison Avec la châtaigne mollette. II sait le train du pâturage, Et sait la terre ensemencer, Et si sait aussi bien danser Que jouvenceau (*) de ce village. II vous aime plus que son cœur, Que tenez en prison cruelle : Ne lui soyez donc plus rebelle, Et le prenez pour serviteur. * Jouvenceau : Jeune homme.

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Douce et belle bouchelette Ainsi, ma douce guerrière Mon cœur, mon tout, ma lumière, Vivons ensemble, vivons Et suivons Les doux sentiers de la jeunesse : Aussi bien une vieillesse Nous menace sur le port, Qui, toute courbe et tremblante, Nous entraîne chancelante La maladie et la mort.

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Embrasse-moi, mon cœur Embrasse-moi, mon cœur, baise-moi, je t'en prie, Presse-moi, serre-moi ! À ce coup je me meurs ! Mais ne me laisse pas en ces douces chaleurs : Car c'est à cette fois que je te perds, ma vie. Mon ami, je me meurs et mon âme assouvie D'amour, de passions, de plaisirs, de douceurs, S'enfuit, se perd, s'écoule et va loger ailleurs, Car ce baiser larron me l'a vraiment ravie. Je pâme ! Mon ami ! mon ami, je suis morte ! Hé ! ne me baisez plus, au moins de cette sorte. C'est ta bouche, mon cœur, qui m'avance la mort. Ôte-la donc, m'amour, ôte-la, je me pâme ! Ôte-la, mon ami, ôte-la, ma chère âme, Ou me laisse mourir en ce plaisant effort !

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    La chasteté Il faisait jour, et la chaleur ardente, Brûlait le sein de la terre béante, Et les Bergers à l'ombre des ormeaux Avaient ensemble amassé leurs troupeaux : Quand j'avisais par l'épaisse feuillée Une Déesse errante et désolée, Qui sanglotait à soupirs redoublés, Dont de frayeur mes sens furent troublés.

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    La douceur d'un amoureux Je ne voie rien qui ne me refigure Ce front, cet œil, ce cheveu jaunissant, Et ce tétin en bouton finissant, Bouton de rose encor en sa verdure. Son beau sourcil est la juste vouture (*) D'un arc Turquois, et le rayon hissant Du point du jour est son œil languissant, Son sein, le sein qui surpasse nature. Quand j'oy (*) le bruit des argentins ruisseaux, Je pense ouïr mille discours nouveaux, Qu'Amour compose en sa bouche de basme (*). Si c'est le vent, il me fait souvenir De la douceur d'un amoureux soupir, En soupirant qui me vient piller l'âme. * Vouture : Voûte, arcade. * J'oy : Entendre, écouter. * Basme : Baume.

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Le désir Celuy n'est pas heureux qui n'a ce qu'il desire, Mais bien-heureux celuy qui ne desire pas Ce qu'il n'a point : l'un sert de gracieux appas Pour le contentement, et l'autre est un martyre. Desirer est tourment qui bruslant nous altere Et met en passion ; donc ne desirer rien Hors de nostre pouvoir, vivre content du sien Ores qu'il fust petit, c'est fortune prospere. Le Desir d'en avoir pousse la nef en proye Du corsaire, des flots, des roches et des vents Le Desir importun aux petits d'estre grands, Hors du commun sentier bien souvent les dévoye. L'un poussé de l'honneur par flateuse industrie Desire ambitieux sa fortune avancer ; L'autre se voyant pauvre à fin d'en amasser Trahist son Dieu, son Roy, son sang et sa patrie. L'un pippé du Desir, seulement pour l'envie Qu'il a de se gorger de quelque faux plaisir, Enfin ne gaigne rien qu'un fascheux desplaisir, Perdant son heur, son temps, et bien souvent la vie. L'un pour se faire grand et redorer l'image A sa triste fortune, espoind de ceste ardeur, Souspire apres un vent qui le plonge en erreur, Car le Desir n'est rien qu'un perilleux orage. L'autre esclave d'Amour, desirant l'avantage Qu'on espere en tirer, n'embrassant que le vent, Loyer de ses travaux, est payé bien souvent D'un refus, d'un dédain et d'un mauvais visage. L'un plein d'ambition, desireux de parestre Favori de son Roy, recherchant son bonheur, Avançant sa fortune, avance son malheur, Pour avoir trop sondé le secret de son maistre. Desirer est un mal, qui vain nous ensorcelle ; C'est heur que de jouir, et non pas d'esperer : Embrasser l'incertain, et tousjours desirer Est une passion qui nous met en cervelle. Bref le Desir n'est rien qu'ombre et que pur mensonge, Qui travaille nos sens d'un charme ambitieux, Nous déguisant le faux pour le vray, qui nos yeux Va trompant tout ainsi que l'image d'un songe.

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Les beautés que j'adore Cent fois le jour je rebaise la main, Folâtrement qui dedans l'eau glissante Toucha de près ta cuisse blanchissante, Ton pied mignard, ta grève et ton beau sein. Cent et cent fois je prie Dieu, mais en vain, Et les saints feux de la nuit brunissante, Me faire voir ta tresse blondissante, Tes yeux, ta bouche, et ton visage plein. Si j'ai cette heure de les revoir encore Je chanterais les beautés que j'adore, Et les honneurs d'un si brave sujet : Mais les voyant ma vue est éblouie, Je perds le sens, la raison et l'ouïe Par les rayons d'un si gentil objet.

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Mai Pendant que ce mois renouvelle D'une course perpétuelle La vieillesse et le tour des ans : Pendant que la tendre jeunesse Du ciel remet en allégresse Les hommes, la terre, et le temps. Pendant que les Arondelettes De leurs gorges mignardelettes Rappellent le plus beau de l'an, Et que pour leurs petits façonnent Une couette, qu'ils maçonnent De leur petit bec artisan. En ce mois Venus la sucrée, Amour, et la troupe sacrée Des Grâces, des Ris, et des Jeux, Vont rallumant dedans nos veines L'ardeur des amoureuses peines, Qui glissent en nous par les yeux.

    en cours de vérification

    Rémi Belleau

    Rémi Belleau

    @remiBelleau

    Si tu veux que je meure Si tu veux que je meure entre tes bras, m'amie, Trousse l'escarlatin (*) de ton beau pelisson (*) Puis me baise et me presse, et nous entrelaçons Comme, autour des ormeaux, le lierre se plie. Dégrafe ce colet, m'amour, que je manie De ton sein blanchissant le petit mont besson : Puis me baise et me presse, et me tiens de façon Que le plaisir commun nous enivre, ma vie. L'un va cherchant la mort aux flancs d'une muraille En escarmouche, en garde, en assaut, en bataille Pour acheter un nom qu'on surnomme l'honneur. Mais moi, je veux mourir sur tes lèvres, maîtresse, C'est ma gloire, mon heure, mon trésor, ma richesse, Car j'ai logé ma vie en ta bouche, mon cœur. * Escarlatin : Étoffe. * Pelisson : Vêtement de dessous.

    en cours de vérification

  • 1