Journaliste new yorkaise, Jen Fain raconte les petits et les grands événements de sa vie. Au fil de son récit s’égrènent souvenirs et portraits de ses contemporains : une vieille dame terrorise les passagers d’un avion, les femmes prennent des amants imaginaires… Autant d’instantanés photographiques où vient se réfléchir l’Amérique des années 70 en plein contrecoup de l’euphorie des sixties. Des émotions de pensée capturées, avec virtuosité et lucidité, par Renata Adler.

Hors-bord

"Ce que je regrette d'avoir perdu, c'est cette photo de lui, la seule qui soit belle. Ce que je regrette d'avoir perdu chez le cordonnier, c'est le ticket pour mon imperméable. Ce que je regrette d'avoir perdu, c'est la valise avec les lettres. Ce que je regrette d'avoir perdu, c'est le temps, ou l'inventaire des choses perdues, ou la conscience de toutes les choses qui ne sont pas perdues." D'une maison de campagne à un appartement en passant par un voyage dans la campagne irlandaise, Nuit noire suit les revirements et les évolutions d'une histoire d'amour entre Kate Ennis, la narratrice, et un homme marié qui hésite encore à quitter sa femme. Humour et émotion se conjuguent dans ce roman où le bruit du monde, les anecdotes, les réflexions font écho à l'exploration d'une expérience intime. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Céline Leroy.

Nuit noire

« Ce que je regrette d'avoir perdu, c'est cette photo de lui, la seule qui soit belle. Ce que je regrette d'avoir perdu chez le cordonnier, c'est le ticket pour mon imperméable. Ce que je regrette d'avoir perdu, c'est la valise avec les lettres. Ce que je regrette d'avoir perdu, c'est le temps, ou l'inventaire des choses perdues, ou la conscience de toutes les choses qui ne sont pas perdues ».

D'une maison de campagne à un appartement en passant par un voyage dans la campagne irlandaise, Nuit noire suit les revirements et les évolutions d'une histoire d'amour entre Kate Ennis, la narratrice, et un homme marié qui hésite encore à quitter sa femme.

Humour et émotion se conjuguent dans ce roman où le bruit du monde, les anecdotes, les réflexions font écho à l'exploration d'une expérience intime.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy
" Je travaille pour la presse à scandale, au Standard Evening Sun. Depuis que j'ai ce boulot, je suis sortie avec quatre fils de célébrités, deux hommes d'affaires auteurs de romans inachevés, trois écrivains qui avaient la manie de me demander " Ça te dérange si je m'en sers dans mon livre ? " chaque fois que je faisais une remarque qui leur paraissait typique. (...) Les choses ont beaucoup changé, même plusieurs fois depuis mon enfance et, comme tout le monde à New York, exceptés les intellectuels, j'ai vécu plusieurs vies et continue d'en vivre certaines. "
Jen Fain, une jeune journaliste new yorkaise, entreprend de raconter les petits et les grands événements de sa vie. Au fil de son récit s'égrènent souvenirs, faits divers, portraits de ses contemporains : une vieille dame terrorise les passagers d'un avion, une famille trinque en l'honneur du Dow Jones, et les femmes prennent des amants imaginaires...
Autant d'instantanés photographiques où vient se réfléchir l'Amérique des années 70 en plein contrecoup de l'euphorie des sixties. Ce sont ces émotions de pensée que capture Renata Adler.

Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy

" Je travaille pour la presse à scandale, au Standard Evening Sun. Depuis que j'ai ce boulot, je suis sortie avec quatre fils de célébrités, deux hommes d'affaires auteurs de romans inachevés, trois écrivains qui avaient la manie de me demander " Ça te dérange si je m'en sers dans mon livre ? " chaque fois que je faisais une remarque qui leur paraissait typique. (...) Les choses ont beaucoup changé, même plusieurs fois depuis mon enfance et, comme tout le monde à New York, exceptés les intellectuels, j'ai vécu plusieurs vies et continue d'en vivre certaines. "

Jen Fain, une jeune journaliste new yorkaise, entreprend de raconter les petits et les grands événements de sa vie. Au fil de son récit s'égrènent souvenirs, faits divers, portraits de ses contemporains : une vieille dame terrorise les passagers d'un avion, une famille trinque en l'honneur du Dow Jones, et les femmes prennent des amants imaginaires...

Autant d'instantanés photographiques où vient se réfléchir l'Amérique des années 70 en plein contrecoup de l'euphorie des sixties. Ce sont ces émotions de pensée que capture Renata Adler.

Publié aux Etats-Unis en 1976, Hors-bord (Speedboat ) est le livre majeur de l'écrivain-culte américain Renata Adler, souvent comparée à Joan Didion ou Susan Sontag, et dont l'oeuvre a marqué des auteurs comme Donald Barthelme et David Foster Wallace.
Une journaliste new-yorkaise, Jen Fain, raconte au jour le jour les grands et petits événements de sa vie, mais aussi ses fantasmes, ses rêves, ses souvenirs. Quand cette chronique intime entre en collision avec le monde extérieur (accident d'avion, scènes d'hôpital, etc.), le récit de Jen s'apparente alors à une série d'instantanés photographiques, mélancoliques ou ironiques, oeuvre de l'esprit vif d'une jeune femme à la perception singulière. Hors-Bord est un patchwork narratif, comparable au sampling pratiqué par les DJ. C'est aussi un reportage littéraire d'une incroyable virtuosité sur les années 70.

Être névrotique semblait être une sorte de joker, une explication polyvalente.

Dans presque tous les thrilleurs, un point est atteint lorsque quelqu'un, appelant généralement à partir d'une cabine téléphonique, téléphones avec une information vitale, qu'il ne peut pas divulguer par téléphone. Au moment où le héros arrive à l'endroit où il s'était arrangé pour se rencontrer, l'appelant est mort ou trop près de la mort pour le dire. Il n'y a jamais d'explication à la réticence de l'appelant à transmettre son message en premier lieu.

Écrire sur l'écriture, c'est un peu comme parler d'une conversation que vous avez; Il a tendance à obscurcir le désespoir d'où vient le mot suivant.

La peur ... est en avant. Personne n'a peur d'hier.

Il y a des moments où chaque acte, aussi privé et inconscient, devient politique.

Des gens intelligents, pris à n'importe quoi, l'ont nié. Face à des preuves de l'avoir nié faussement, les gens ont dit qu'ils ne l'avaient pas fait et ne l'avaient pas menti à ce sujet, et ne s'en souvenaient pas, mais s'ils l'avaient fait ou menti, ils l'auraient fait et s'être trompé À ce sujet dans un intérêt tellement plus élevé que de modifier la nature de faire et de mentir complètement.

Mon aversion n'a aucune conséquence. Il n'accumule que dans mon esprit - comme les conserve sur une étagère ou les pistolets à zéro et ne tirant jamais.

Ma grand-mère a refusé de concéder que tout membre de la famille est mort de causes naturelles. Le cancer d'un oncle à l'âge mûr s'est produit parce que toutes les valises ont chuté de la porte-bagages sur lui quand il était à l'adolescence, et ainsi de suite. La mort était une caractéristique acquise.

Ma capacité à passer un bon moment existe. Il fait surface, cependant, à des occasions étranges.

Je pense que lorsque vous êtes vraiment coincé, quand vous vous êtes resté immobile au même endroit trop longtemps, vous jetez une grenade à l'endroit exactement dans lequel vous vous teniez, et sautez et priez. C'est l'élan du dernier recours.

Toute la magie d'une intrigue exige que quelqu'un soit entravé de faire quelque chose avec.

Rien ne définit plus clairement la qualité de vie dans une communauté que les personnes qui se considèrent, ou que le consensus choisit de considérer, comme malades mentaux.

Lyda était une jardinier exubérant, voire dramatique ... Elle tenait toujours une laitue ou un tas de radis avec un air de courage résolu, comme si elle les avait abattus elle-même.

Le style de flirt spécifique aux salles de classe était au service des étudiants toute leur vie.

Les gens oisifs sont souvent ennuyés et ennuyés, à moins qu'ils ne dorment beaucoup, sont cruels. Ce n'est pas un accident que l'ennui et la cruauté sont de grandes préoccupations à notre époque.

Je pense que peut-être les écrivains viennent de différentes planètes. Je veux dire, pas en aucun sens aussi extravagant que Baryshnikov. Mais il y a des écrivains qui se comprennent de cette façon et d'autres qui se comprennent de cette façon. Ensuite, il y a ce grand troupeau, le «troupeau d'esprit indépendant».

Une bonne critique est bonne quand elle vous dit quelque chose. Beaucoup de "critiques" négatives ne sont pas du tout des critiques: c'est juste un cliché et un invectif «écrivain».

Vous rendez-vous compte à quel point vous avez l'air en colère? Doit être l'une des questions les plus exaspérantes de la langue.

Il est toujours auto-défausant de prétendre à une génération plus jeune que la vôtre; Il efface simplement votre propre expérience de l'histoire.

La plupart des films ne sont pas très bons. La plupart des gens le savent et aiment les voir de toute façon.

Il suit une petite obscénité ici, un soupçon de philosophie là-bas, des gémissements considérables dans l'ensemble, et un roman satirique moderne est né.

Dans la chaleur étrange, tout le litige apporte des choses, le processus même du litige favorise les malentendus les plus profonds au monde.

Les gens modélisent leur vie après des films depuis des années, mais le médium est en quelque sorte inadapté aux leçons morales, aux contes de répertorie ou à des polémiques de toute nature.

Et puis il y avait les giroflées qui avaient reconnu depuis des années que la chose était sans espoir, qui avaient trouvé dans cette information une sorte de calme. Ils n'essayaient plus, dans un effort brillant et désespéré, de soutenir une conversation avec le frère de quelqu'un, l'huissier de quelqu'un, le colocataire de quelqu'un, le frère de l'huissier de quelqu'un... La catégorie des giroflées qui avait renoncé à tout cela était très calme, pas indifférente , seulement calme. Et elle apportait toujours un livre.

Ai-je jeté la chose la plus importante peut-être, par accident, loin?

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