C'est entouré de montagnes que le célèbre photographe suisse René Burri passe son enfance, le triangle des pics escarpés des Alpes pour horizon. Lorsqu'il découvre les pyramides d'Egypte en 1958, leur forme devient une obsession. Il les photographie - de façon consciente et inconsciente - aux quatre coins du globe, les dessine, les collectionne... On retrouve cette forme parfaite, magique et mystérieuse dans nombre de ses images, en filigrane ou de manière figurée, mais aussi dans ses carnets personnels de dessins et de collages. La pyramide et ses déclinaisons offrent une lecture transversale et inédite de son oeuvre immense.

Les pyramides de René Burri

" En tant que photographe, j'ai mené une double vie : l'une en noir et blanc, l'autre en couleurs. " René Burri. René Burri : Impossibles Réminiscences rassemble pour la première fois une sélection significative d'oeuvres en couleurs du photographe. Ces images, choisies par Burri lui-même, sont nées de projets personnels réalisés parallèlement à son travail de photojournaliste depuis le début de sa carrière. Les photographies sont accompagnées de souvenirs personnels qui composent un portrait intime et passionnant du photographe au travail. Ces réminiscences retracent sa quête d'images inattendues et ambiguës, d'univers visuels insoupçonnés, de rencontres fortuites. Elles révèlent la fascination de Burri pour le monde qui l'entoure, sa géométrie, ses couleurs, sa lumière et, par-dessus tout, ses habitants et leur vie quotidienne.

Impossibles réminiscences

Connu dans le monde entier pour ses images emblématiques de Che Guevara et de Brasilia, René Burri est l'un des photographes les plus talentueux de notre époque. Membre de la prestigieuse agence Magnum Photos, il se singularise par un enthousiasme et un refus des clivages qui lui ont permis d'enquêter mieux que quiconque sur les temps forts et les grands noms des cinquante dernières années. Figure de l'histoire de la photographie, René Burri s'est attiré le respect de toute une profession par son regard bienveillant et son aptitude à fixer sur la pellicule la vérité de ses personnages. Son parcours hors du commun est retracé ici pour la première fois à travers plus de quatre cents images bichromes, dont beaucoup sont inédites. Rédigé et orchestré par l'écrivain Hans-Michael Koetzle en étroite collaboration avec René Burri, cet ouvrage témoigne du lien unique qui unit le photographe aux événements politiques majeurs de ces cinquante dernières années ainsi qu'à l'élite politique, artistique et culturelle de son temps.

Photographies

Luis Barragan

Ce qui compte, c'est de mettre l'intensité que vous avez vous-même connu dans l'image. Sinon, ce n'est qu'un document.

Avec le recul, je n'avais pas la patience de travailler dans la mode. J'aime tellement les femmes, mais je n'ai jamais été qualifiée pour les torturer dans des séances photo. Vous devez être vraiment dur et brutal.

J'ai été témoin de la construction de la navette spatiale Columbia, le premier orbiteur à être lancé dans l'espace.

Un de ces jours, je vais publier un livre de toutes les photos que je n'ai pas prises. Ce sera un énorme succès.

Sur la photographie numérique: c'est fantastique, mais ce n'est pas un cadeau pour quoi que ce soit. Vous devez encore avoir cela (il pointe ses yeux), et cela (pointe son cœur) et les pieds.

Une photographie est un moment - lorsque vous appuyez sur le bouton, il ne reviendra jamais.

Une photographie est un moment où l'on appuie sur le bouton. Elle ne reviendra jamais.

J'ai soudainement dû chasser après mes photos ... les photos sont comme des taxis pendant les heures de pointe - si vous n'êtes pas assez rapide, quelqu'un d'autre y arrivera en premier.

Un appareil photo numérique doit être maîtrisé comme un cheval de course.

La caméra a toujours été une baguette magique pour moi, me donnant accès à des endroits où je pourrais essayer de nouvelles expériences.

Dans une certaine mesure, le culte entourant la photographie en noir et blanc est basé sur la nostalgie.

Je n'ai jamais pensé que je deviendrais photographe.

Si vous réussissez vraiment à capturer le pouls de la vie, vous pouvez parler d'une bonne photographie.

Un de ces jours, je vais publier un livre de toutes les photos que je n'ai pas prises.

Pour moi, Picasso était l'homme ultime. Il m'a appris que la photographie concerne la façon dont vous abordez une image: ce que vous faites et ce que vous ne faites pas. Il m'a inspiré à aller au-delà de ce que vous pensez être devant vous.

J'ai grandi en Suisse, dans ce genre de rigidité. C'était protestant et j'étais plutôt timide. Cela m'a beaucoup influencé.

En 1958, un an avant la Révolution, Magnum voulait m'envoyer à Cuba parce qu'ils avaient des contacts avec les rebelles. Je venais de passer six mois en Amérique du Sud et j'ai dit «non», donc j'ai tout manqué.

Je n'ai jamais eu le temps ou le luxe de penser à inventer ma propre théorie des couleurs. Quand la couleur est arrivée, j'étais intéressé à exprimer des choses qui se sont passées autour de moi à temps.

Il m'a fallu six ans pour me rapprocher de Picasso. J'ai beaucoup appris de lui et c'était un génie absolu. Il est presque devenu mon grand-père à l'époque. C'était comme s'il était un magicien ou quelque chose comme ça.

J'ai vécu et grandi dans la période en noir et blanc du photojournalisme.

Je pense que c'est la force de la photographie - pour décider du moment décisif, de cliquer dans le moment pour trouver une image qui ne revient plus jamais.

Ma photographie est le résultat d'être là au bon moment.

Ses oeuvres

Ses derniers livres