René Chalupt
@reneChalupt
Aux paysages de France Paysages français sans fièvre et sans emphase Je voudrais infléchir le contour de mes phrases Selon vos coteaux modérés; Je voudrais que parmi mes chansons incertaines Passe l’écho précis et vif de vos fontaines Sans rien qui soit exaspéré. Je voudrais que l’odeur de la terre mouillée, Cette odeur de vanille et de feuilles rouillées Qui lorsque la pluie a pris fin Monte le long des chemins creux qu’elle parfume S’élève aussi des mots qui tombent de ma plume Et leur donne un arôme sain. Paysages français de grâce et de mesure Je suis semblable au trèfle, à la flouve, à la mûre À la glycine, au pampre mol: J’ai besoin du conseil constant de vos collines Et la sève qu’il faut pour nourrir mes racines Ne se trouve qu’en votre sol. J’aime à voir reflétés dans les vasques pensives Vos ciels qui n’ont jamais de teintes excessives, Vos ciels ni trop bleus, ni trop gris. Où les nuages doux qui glissent en silence, Sachant la vanité de toute violence, Vont selon le chemin prescrit. Paysages amis, si les sonnets me plaisent C’est que ce sont un peu des parcs à la française Passionnés et réfléchis Et je n’ai pas besoin des fontaines complices Pour retrouver en vous comme un nouveau Narcisse Mon propre reflet réfléchi. Paysages si fins et si clairs où je passe Vous êtes le miroir persistant de ma race Et vos conseils m’ont fait savoir Qu’entre les Vérités qu’on rencontre au passage La Vérité Française a le plus beau visage Et que l’Orgueil est un devoir!