« You talkin' to me ? »  Cette réplique de Robert de Niro dans Taxi Driver est l'une des plus célèbres de l'histoire du cinéma. Mais tout le monde n'a pas eu la chance de lire le roman qui a inspiré ce film culte. Travis Bickle, ancien marine, se reconvertit en chauffeur de taxi à New-York. Afin d'échapper à sa solitude, il fait la cour à Betsy, l'assistante du candidat aux présidentielles. Tourmenté par ses amours difficiles et par la violence de ses nuits, il décide de s'entraîner au maniement d'armes, animé par le rêve d'un grand destin ..

Taxi driver ; basÃ© sur un scÃ©nario de Paul Schrader

Près de quarante ans après sa sortie au cinéma, le chef-d'oeuvre de Martin Scorsese paraît enfin en français. Ce roman atypique, écrit parallèlement au scénario par le poète new-yorkais Richard Elman, se présente comme le journal de bord de Travis Bickle, vétéran du Vietnam cherchant dans la nuit et les quartiers chauds une occasion de sortir du rang. Un passeur qui transbahute les âmes paumées sans trouver ni paix ni sommeil. Haletante, l'écriture d'Elman colle au flux de conscience de cet antihéros et le lecteur suit la mutation de Travis, qui va entrer dans l'histoire par la seule déflagration de sa frustration accumulée.

Taxi Driver

Mon propre père me se vantait de mordre l'oreille d'un homme dans un combat de rue.

Si vous êtes célèbre et soi-disant sage, c'est toujours une bonne idée d'avoir un magnétophone dans la pièce. Ne peut jamais dire quand vous pourriez cracher une ligne ou deux qui vaut la peine d'imprimer quelque part.

Je me souviens que des photographies du camarade Ulbricht soient embrassées par le camarade Brejnev, qui devait être comme mettre vos bras autour du tombeau de Grant.

Maintenant, après l'âge mûr, avec tant de livres écrits, je me soucie toujours et seulement quelques-uns encore imprimés, je connais le sentiment d'être négligé.

J'ai trop foulé en classe tous les écrivains russes que j'admirais pour être, entre autres, des choses grossières et quelque peu humoristiquement mélodramatiques, comme Gogol et Dostoyevsky, tout comme dans ma propre maison quand je grandissais.

Si je voulais être Rimbaud, que faisais-je à l'école supérieure? Essayant de rester en dehors de l'armée, bien sûr. Les études supérieures m'ont donné un projet de report. Mais je savais aussi que je manquais d'érudition et de vernis et que j'ai souvent été coulé dans des rêveries désespérées.

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