La série de peintures et dessins sur la Tour Eiffel est sans doute la plus importantes de celles realisées par Robert Delaunay (1885-1941), ainsi qu'une des plus représentatives de l'image de Paris. Le long de sa réalisation, qui dura de 1909 à 1912 et de 1922 à 1928, Delaunay a voulu y associer ses amis poètes, en les invitant à créer des textes autour de la Tour. Le livre réunit ainsi les oeuvres du peintre et les poèmes de Blaise Cendrars, Apollinaire, Vicente Huidobro, André Breton, René Crevel, Philippe Soupault, Tristan Tzara.

La tour Eiffel : illustrations, couleur

Aquarium

Yvan Goll (1891-1950) est un des poètes les plus singuliers et les plus divers de la première moitié du XXe siècle. Il a été à l'origine des grands mouvements qui ont métamorphosé la poésie en Allemagne, en France et en Amérique, tels que l'expressionnisme et le surréalisme. Influencé par le cinéma, tenté par le théâtre - Brecht l'a appelé en 1920 "le Courteline de l'expressionnisme" - passionné par les arts plastiques, illustré par les plus grands peintres de son temps, il est un esprit multiple, créateur et défenseur des formes les plus extrêmes de l'Art moderne. Perpétuel exilé, il ne cesse de renouveler l'expression poétique en trois langues. Ce volume réunit ses ouvres de jeunesse : poèmes allemands, marqués par des tourments sociaux et politiques, cycle du "Nouvel Orphée", où il se révèle un précurseur du surréalisme, premiers poèmes d'amour, dont le dialogue avec Claire Goll n'a pas cessé, jusqu'au récit "Lucifer viellissant", qui ouvre la voie aux tentatives les plus audacieuses du roman contemporain.

Œuvres (1)

La lumière dans la nature crée le mouvement des couleurs.

L'observation directe de l'essence lumineuse de la nature est pour moi indispensable.

Mais ce qui est d'une grande importance pour moi, c'est l'observation du mouvement des couleurs.

Tout d'abord, je vois toujours le soleil! La façon dont je veux m'identifier moi-même et les autres est avec les halos ici et là des halos, des mouvements de couleur. Et c'est, je crois, le rythme.

Je dis qu'il est indispensable de regarder en avant et derrière soi dans le présent. S'il y a une chose telle que la tradition, et je crois qu'il y en a, il ne peut exister qu'au sens des mouvements les plus profonds de la culture.

Si l'art se rapporte à un objet, il devient descriptif, divisionniste, littéraire.

Cette action synchrone sera alors le sujet, qui est l'harmonie représentative.

L'art dans la nature est rythmique et a une horreur de contrainte.

L'idée du mouvement vital du monde et de son mouvement est la simultanéité.

La vision humaine est dotée de la plus grande réalité, car il nous vient directement de la contemplation de l'univers.

La simultanéité dans la lumière est l'harmonie, le rythme des couleurs qui crée la vision de l'homme.

Impressionnisme; C'est la naissance de la lumière dans la peinture.

L'observation directe de l'essence lumineuse de la nature est pour moi indispensable

La peinture est par nature une langue lumineuse.

D'un autre côté, l'artiste a beaucoup à faire dans le domaine de la construction de couleurs, qui est si peu exploré et si obscur, et qui remonte à peine plus loin qu'au début de l'impressionnisme.

Mais ce à quoi j'attache une grande importance, c'est l'observation du mouvement des couleurs. Ce n'est que de cette manière que j'ai trouvé les lois du contraste complémentaire et la simultanéité de ces couleurs qui nourrissent le rythme de ma vision. Là, je trouve l'essence représentative - qui ne découle pas d'un système ou d'une théorie a priori.

Le mot «art» signifie l'harmonie pour moi. Je ne parle jamais de mathématiques et je ne me soucie jamais de l'esprit. Ma seule science est le choix des impressions que la lumière dans l'univers fournit à ma conscience en tant qu'artisan que j'essaie, en imposant un ordre, et l'art, une vie représentative appropriée, à organiser.

L'œil est le plus raffiné de nos sens, celui qui communique le plus directement avec notre esprit, notre conscience.

Dans ce mouvement de couleurs, je trouve l'essence, qui ne découle pas d'un système ou d'une théorie a priori.

C'est cette recherche sur la peinture pure qui est le problème à l'heure actuelle. Je ne connais pas de peintres à Paris qui recherchent vraiment ce monde idéal.

J'ai beaucoup peur des définitions, et pourtant on est presque obligé de les faire. Il faut aussi prendre soin de ne pas être inhibé par eux.

La perception auditive n'est pas suffisante pour notre connaissance du monde; il n'a pas d'immensité.

Notre compréhension est corrélative avec notre perception.

Cette communication seule, par la comparaison des antagonismes, des rivalités, des mouvements qui donnent naissance à des moments décisifs, permet l'évolution de l'âme, où un homme se rend compte sur terre. Il est impossible de se préoccuper de quoi que ce soit d'autre dans l'art.

La lumière nous vient par la sensibilité. Sans sensibilité visuelle, il n'y a pas de lumière, pas de mouvement.

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