La correspondance publiée ici, pour la première fois, s'ouvre par des contrepèteries et se referme sur la couleur des voyelles. Elle entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu'avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d'épopées médiévales, autant que de langues et de mythes. Car, loin de l'image dont on les a parfois affublés, le linguiste Roman Jakobson (1896-1982) et l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009), ces deux grands sphinx des sciences sociales du xxe siècle, furent, plus que d'autres, des médiateurs entre l'abstraction de la science et l'expérience sensible. La théorie et la volupté se conjoignent dans leurs oeuvres respectives autant que dans leur rencontre. Dans l'éloge qu'il fera de Lévi-Strauss, Jakobson insistera sur un point : il faut concilier le sens de la variation et la recherche des invariants, ne pas opposer la passion pour le singulier, le différent, l'unique, et le souci des formes universelles – bref la science et l'expérience, le concept et la sensation, la vérité et la vie. Il attribue à son ami la solution : faire de ces fameuses structures invariantes rien d'autre que des matrices de variation. Nous n'avons rien en commun sinon ce qui nous fait différer les uns des autres ! Et cela, non seulement au sein de l'humanité, mais jusque dans l'immense concert de la diversité biologique et cosmique. Saisir sa place dans ce jeu de variations, c'est se comprendre soi-même – et telle est la tâche la plus haute des sciences humaines, pour laquelle témoigne cette correspondance inédite.

Correspondance (1942-1982)

La correspondance publiée ici, pour la première fois, s'ouvre par des contrepèteries et se referme sur la couleur des voyelles. Elle entrecroise sur presque un demi-siècle le fil de deux vies dans la trame d'une amitié savante qui ne s'interrompra qu'avec la mort. Il y est question de poésie et de mathématiques, de champignons et d'épopées médiévales, autant que de langues et de mythes. Car, loin de l'image dont on les a parfois affublés, le linguiste Roman Jakobson (1896-1982) et l'anthropologue Claude Lévi-Strauss (1908-2009), ces deux grands sphinx des sciences sociales du xxe siècle, furent, plus que d'autres, des médiateurs entre l'abstraction de la science et l'expérience sensible. La théorie et la volupté se conjoignent dans leurs ouvres respectives autant que dans leur rencontre. Dans l'éloge qu'il fera de Lévi-Strauss, Jakobson insistera sur un point : il faut concilier le sens de la variation et la recherche des invariants, ne pas opposer la passion pour le singulier, le différent, l'unique, et le souci des formes universelles - bref la science et l'expérience, le concept et la sensation, la vérité et la vie. Il attribue à son ami la solution : faire de ces fameuses structures invariantes rien d'autre que des matrices de variation. Nous n'avons rien en commun sinon ce qui nous fait différer les uns des autres ! Et cela, non seulement au sein de l'humanité, mais jusque dans l'immense concert de la diversité biologique et cosmique. Saisir sa place dans ce jeu de variations, c'est se comprendre soi-même - et telle est la tâche la plus haute des sciences humaines, pour laquelle témoigne cette correspondance inédite. 

Emmanuelle Loyer et Patrice Maniglier

Un deuxième volume, Rapports internes et externes du langage, publié en 1973, est disponible chez le même éditeur, dans la collection " Arguments ".

Essais de linguistique générale - Tome 1 Les fondations du langage

Inédito em português, o ensaio do lingüista Roman Jakobson trata o suicídio de Vladimir Maiakóvski como um fato histórico e literário, partindo dele para uma consideração sobre os destinos dos poetas russos do chamado século de prata da poesia russa. O autor repensa relações entre biografia e obra, repensando a obra de Maiakóvski, de quem era amigo.

La génération qui a gaspillé ses poètes

Dialogues

Vie dans langage

La charpente phonique du langage

Essais linguistiques - Tome 2, Rapports internes et externes du langage

Une nouvelle ère dans l'investigation physiologique des sons linguistiques a été ouverte par la photographie aux rayons X.

Un linguiste sourd aux fonctions poétiques du langage et un littéraire indifférent à la linguistique sont des anachronismes tout aussi flagrants.

La phonétique acoustique, qui se développe et s'enrichit très rapidement, permet déjà de résoudre bien des mystères du son, mystères que la phonétique motrice ne pourrait même pas commencer à résoudre.

La tâche consiste à étudier les sons de la parole par rapport aux significations avec lesquelles ils sont investis, c'est-à-dire les sons considérés comme des signifiants, et surtout pour éclairer la structure de la relation entre les sons et le sens.

Et après? Allons-nous nommer des éléphants pour enseigner la zoologie?

Les sons linguistiques, considérés comme des phénomènes physiques externes ont deux aspects, le moteur et l'acoustique.

Maintenant, l'identification des sons individuels par observation phonétique est une manière artificielle de procédure.

Par exemple, l'opposition entre les phonèmes aigus et grave a la capacité de suggérer une image de brillant et sombre, pointu et arrondie, de mince et épais, de clair et lourd, etc.

La fonction poétique est l'ensemble vers le message lui-même, se concentrer sur le message pour lui-même qui, en favorisant la palpabilité des signes, approfondit la dichotomie fondamentale des signes et des objets.

La sémantique, ou l'étude du sens, est restée non développée, tandis que la phonétique a fait des progrès rapides et est même venu à occuper la place centrale dans l'étude scientifique du langage.

Les sons de la parole ne peuvent pas être compris, délimités, classés et expliqués, sauf à la lumière des tâches qu'ils effectuent dans le langage.

Le bilinguisme est pour moi le problème fondamental de la linguistique.

C'est une fois de plus le problème vexant de l'identité au sein de la variété; Sans une solution à ce problème troublant, il ne peut y avoir de système, pas de classification.

Dans le langage poétique, dans lequel le signe en tant que tel prend une valeur autonome, ce symbolisme sonore devient un facteur réel et crée une sorte d'accompagnement pour les signifiés.

Au début, l'acoustique attribuée aux différents sons, seulement un nombre limité de fonctionnalités caractéristiques.

La recherche de la valeur symbolique des phonèmes, chacune prise dans son ensemble, risque de donner naissance à des interprétations ambiguës et triviales car les phonèmes sont des entités complexes, des faisceaux de différentes caractéristiques distinctives.

Au lieu de se suivre les uns les autres, les sons se chevauchent; Un son qui est acoustiquement perçu comme venant après un autre peut être articulé simultanément avec ce dernier ou même en partie devant lui.

Chaque signe linguistique est situé sur deux axes: l'axe de simultanéité et celui de succession.

Bien sûr, nous savons depuis longtemps qu'un mot, comme tout signe verbal, est une unité de deux composants.

D'un point de vue strictement articulatoire, il n'y a pas de succession de sons.

N'oubliez pas que le pharynx est à une carrefour à partir duquel mène, en haut, le passage vers la cavité bouche et le passage vers la cavité nasale, et en dessous, le passage vers le larynx.

La fonction de la poésie est de souligner que le signe n'est pas identique au référent.

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