Saul Alinsky a été animateur social dans les années 1940 à 1970 aux États-Unis et notamment dans les rues de Chicago et l'un des premiers à pratiquer et théoriser l'organisation communautaire. Son crédo : animer des collectifs (habitants, ouvriers, etc.) pour qu'ils s'organisent et mettent en place des actions qui inversent les rapports de force et permettent de gagner des luttes sociales (conditions de travail, salubrité de logements, etc.). Ce texte est le seul entretien qu'il ait accepté de donner et qui permet de découvrir le personnage, ses combats et réflexions.

Organisation communautaire et radicalité ; entretien

Cet ouvrage s'appuie sur l'expérience d'Alinsky dans Back of the Yards, l'un des quartiers les plus pauvres de Chicago. Le jeune Alinsky s'y est attaché à organiser les habitants dans une dynamique de contrepouvoir en mettant en lumière le rôle nécessaire de l'organizer, agent de développement social doublé, ici, d'un agitateur politique.
Dans la première partie du livre, l'auteur dresse tout d'abord un tableau d'ensemble de la situation sociale, raciale, économique et religieuse étatsunienne au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Il s'adresse aux « radicaux » du pays, c'est-à-dire à ceux qui, mus par une forte exigence de justice sociale, sont déterminés à s'attaquer à la racine des problèmes. La seconde partie du livre est consacrée aux modalités stratégiques, tactiques et « psychologiques » du travail d'organisation des communautés populaires. L'idée est de faire émerger dans les communautés reléguées un nouveau pouvoir, une force organisée selon la logique du conflit, en vue d'instaurer un rapport de forces propice à la négociation avec les autres instances de pouvoir impliquées dans la situation.
L'oeuvre fondatrice de Saul Alinsky est encore aujourd'hui une source d'inspiration pour tous les travailleurs sociaux. Plusieurs collectifs ou mouvements, comme l'Alliance citoyenne ou Stop le contrôle au faciès, s'y réfèrent désormais. Parallèlement, plusieurs ouvrages ont été publiés récemment qui analysent ces pratiques en Grande Bretagne ou aux États-Unis. Cet intérêt pour les conceptions d'Alinsky rend donc particulièrement intéressantes la traduction et la publication de son premier livre de 1946, Reveille for Radicals.
Pour replacer ce texte dans son contexte historique, donner à saisir sa place dans la trajectoire intellectuelle et militante de l'auteur et, surtout faire sentir sa résonnance avec certaines questions très actuelles, liées, notamment, à la présence grandissante dans notre société de territoires et de populations reléguées, nous avons demandé à la sociologue Marie-Hélène Bacqué de le préfacer.

Radicaux, réveillez-vous !

Après avoir étudié la sociologie et la criminologie à Chicago  où il travailla sur la mafia d'Al Capone et ses techniques  organisationnelles, Alinsky (1909-1972) s'est consacré à  l'organisation politique des habitants les plus pauvres de  Chicago à des fins émancipatrices.
De sa pratique, il a tiré des conclusions, des recommandations passionnées et une  méthode qu'il a systématisée dans ce livre phare, Etre radical,  publié pour la première fois en 1971. Rédigé dans un climat  social et politique explosif aux USA (Black Panthers,  radicalisation des campus universitaires, luttes dans les  ghettos, Weather Underground, grèves), ce livre assurera à  Alinsky bien des adeptes aux USA dont un certain Barack  Obama.
Etre radical donne aux radicaux des clés pour opérer  une transformation sociale constructive et comprendre "la  différence entre un vrai radical et un radical de papier".

Comment être radical

Saul David Alinsky, né le 30 janvier 1909 à Chicago et mort le 12 juin 1972 à Carmel (Californie), est un militant et sociologue américain, considéré comme le père fondateur du community organizing et un maître à penser de la gauche radicale américaine.

Ma seule vérité fixe est une croyance aux gens: une conviction que si les gens ont la possibilité d'agir librement et le pouvoir de contrôler leur propre destiné, ils prendront généralement les bonnes décisions.

La vie est un processus de corruption à partir du moment où un enfant apprend à jouer sa mère contre son père dans la politique de quand aller se coucher; Celui qui craint la corruption craint la vie.

Les seules personnes qui deviennent désillusionnées sont des gens qui se sont illusions.

L'humour est essentiel à un tacticien réussi, car les armes les plus puissantes connues de l'humanité sont la satire et le ridicule.

La quatrième règle est: "Faites en sorte que l'ennemi soit à la hauteur de son propre livre de règles." Vous pouvez les tuer avec cela, car ils ne peuvent pas plus obéir à leurs propres règles que l'Église chrétienne ne peut être à la hauteur du christianisme.

Vous ne pouvez pas rencontrer la crise d'aujourd'hui demain.

L'action vient du maintien de la chaleur. Aucun politicien ne peut s'asseoir sur une question brûlante si vous la rendez suffisamment brûlante.

Le révolutionnaire pratique comprendra que la «conscience est la vertu des observateurs et non des agents d'action»; En action, on ne profite pas toujours du luxe d'une décision qui est cohérente à la fois avec sa conscience individuelle et le bien de l'humanité.

L'ennemi correctement aiguë et guidé dans sa réaction sera votre grande force.

Les radicaux doivent être résilients, adaptables aux circonstances politiques changeants, et suffisamment sensibles au processus d'action et de réaction pour éviter d'être piégés par leurs propres tactiques et forcés de parcourir une route et non de leur choix.

Le plus grand ennemi de la liberté individuelle est l'individu lui-même.

Je n'ai jamais rejoint aucune organisation - pas même celles que j'ai organisées moi-même. Je rédige trop ma propre indépendance.

Dans un combat, presque tout se passe. Il atteint presque le point où vous vous arrêtez pour vous excuser si un coup forcé atterrit au-dessus de la ceinture.

Joublant des citations de Mao, Castro et Che Guevara, qui sont aussi pertinentes à notre société de médias hautement technologique, informatisée, cybernétique, à puissance nucléaire en tant que diligence sur une piste à réaction à l'aéroport Kennedy.

Le gang Capone était en fait une utilité publique; Il a fourni ce que les gens voulaient et ont demandé.

La troisième règle d'éthique des moyens et des fins est qu'à la guerre, la fin justifie presque tous les moyens.

Au début, le premier emploi de l'organisateur est de créer les problèmes ou les problèmes.

Si le vrai radical trouve que les cheveux longs établissent des barrières psychologiques à la communication et à l'organisation, il se coupe les cheveux. Si j'organisais dans une communauté juive orthodoxe, je ne me produirais pas en train de manger un sandwich au jambon à moins que je ne veuille être rejeté afin que je puisse avoir une excuse pour faire face.

Les normes de jugement doivent être enracinées dans le pourquoi et où pour la vie telle qu'elle est vécue, le monde tel qu'il est, et non notre fantaisie souhaitée du monde comme il se doit.

Une tactique qui traîne trop longtemps devient un frein.

Choisissez la cible, congelez-la, personnalisez-la et politisez-la.

Les êtres humains n'aiment pas regarder carrément face à la tragédie. La morosité est impopulaire.

Tout changement révolutionnaire doit être précédé d'une attitude passive, affirmative, non défiante envers le changement parmi la masse de notre peuple. Ils doivent se sentir tellement frustrés, tellement vaincus, tellement perdus, tellement sans avenir dans le système en place qu'ils sont prêts à abandonner le passé et à tenter l'avenir.

La septième règle de l'éthique des moyens et des fins est que le succès ou l'échec est généralement un puissant déterminant de l'éthique. Le jugement de l'histoire s'appuie fortement sur l'issue du succès ou de l'échec; Cela fait la différence entre le traître et le héros patriotique. Il ne peut pas y avoir de traître réussi, car si l'on réussit, il devient un père fondateur.

La démocratie est vivante, et comme tout autre être vivant, il s'épanouit, se développe ou se fit une fléau et meurt. Il n'y a pas de solution intermédiaire. C'est la liberté, la vie ou la dictature et la mort.

La condition préalable à une idéologie est la possession d'une vérité fondamentale.

L'établissement peut accepter d'être vissé, mais de ne pas ri

Le prix d'une attaque réussie est une alternative constructive.

"Le Prince" a été écrit par Machiavel pour les Nantis sur la façon de détenir le pouvoir. 'Rules for Radicals' est écrit pour les Have-Nots sur la façon de l'enlever.

Le pouvoir n'est pas seulement ce que vous avez, mais ce que l'ennemi pense avoir.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saul_Alinsky

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