À l'heure où les appareils connectés ont totalement envahi notre quotidien et où une toute nouvelle génération d'enfants a grandi entourée de tous ces objets numériques, Sherry Turkle se questionne sur l'impact de cette hyper-connexion sur notre vie privée, mais aussi sur notre gestion des émotions et nos relations interpersonnelles. Malgré un constat qui pourrait paraître sans appel, l'autrice apporte une solution simple en apparence mais aux effets indéniablement multiples : se réapproprier la conversation. Ainsi on pourra reprendre notre place dans le débat public, redevenant acteur à part entière de nos démocraties.

Les yeux dans les yeux - Le pouvoir de la conversation à l'heure du numérique

A l'heure où les appareils connectés ont totalement envahi notre quotidien et où une toute nouvelle génération d'enfants a grandi entourée de tous ces objets numériques, Sherry Turkle s'interroge sur l'impact de cette hyperconnexion sur notre vie privée, mais aussi sur la gestion de nos émotions et nos relations interpersonnelles. A table, les enfants doivent entrer en compétition avec des smart-phones pour attirer l'attention de leurs parents. Au travail, on se retranche derrière nos écrans, fuyant les discussions à bâtons rompus à côté de la machine à café qui nous rendaient, sans que nous nous en apercevions vraiment, plus productifs et plus engagés dans nos tâches. En ligne, nous ne partageons que des opinions à propos desquelles nous savons déjà que nos amis seront du même avis, échappant ainsi à d'éventuelles discussions conflictuelles, mais aussi ou surgissement de solutions innovantes à des problématiques collectives. Le plus alarmant est que lorsque nous nous tournons vers nos écrans, au lieu de nous adresser les uns aux outres directement, il en résulte une perte d'empathie, qui touche toutes les catégories sociales, mois plus dramatiquement les jeunes. La solution est pourtant simple : se réapproprier la conversation. Se parler les yeux dans les yeux, en face à face, lever la tête de son téléphone, de sa tablette, et engager de vraies conversations avec ses amis, sa famille, ses collègues nous permettront de nous reconnecter avec nous-mêmes, de reconquérir notre créativité et de renouer avec nos émotions. Nous serons alors plus empathiques pour une société solidaire et reprendrons notre place dans le débat public et les pratiques démocratiques.

Comment les nouvelles technologies ont-elles redessiné le paysage de nos vies affectives et de notre intimité ? Telle est la question centrale de Seuls ensemble. Pour y répondre, l'anthropologue Sherry Turkle a étudié pendant quinze ans nos relations avec les objets technologiques. Elle a observé chez les utilisateurs de robots de compagnie une tendance à les considérer comme vivants et à se laisser duper par leurs réactions pré-programmées. Un nouveau fantasme est ainsi en train d'émerger, où des substituts technologiques, sûrs et sans surprises, pourraient bientôt remplacer les relations interpersonnelles, éprouvantes et imparfaites. Elle a constaté qu'une dynamique similaire était à l'oeuvre dans nos rapports aux nouvelles technologies en général. L'ultra-connectivité s'accompagne de comportements compulsifs qui mettent en péril les bienfaits d'une certaine solitude, nécessaire à la construction de soi. Ses enquêtes sur les adolescents révèlent leur dépendance accrue aux smartphones et leur tendance à préférer les interactions médiatisées à celles en tête-à-tête - considérées comme trop risquées et trop exigeantes. Ce livre captivant a eu un grand retentissement aux Etats-Unis, car il montre, preuves à l'appui, comment nous nous coupons de ce qui est au fondement de toute relation humaine : l'altérité et sa part d'imprévisibilité, de risques et de plaisirs, à jamais inaccessibles à des systèmes informatiques.

Seuls ensemble : De plus en plus de technologies, de moins en moins de relations humaines

Today--as for the past quarter of a century--French Freudianism can only mean the French Freud himself & his pervasive influence. It's inevitable, then, that sociologist Turkle would center her study on that formidable personage, despite a thoro familiarity with the complete range of literature buttressed by over a 100 interviews with activists & onlookers. She sets out to explain how it happened that an "antipsychoanalytic culture" like the French, where psychoanalysis was long associated with surrealism, could suddenly burst forth during the last decade in a psychoanalytic orgy. Her answer--inherently plausible but empirically thin--is that the experience of occupation & resistance during WWII, combined with the postwar social breakdowns in group identity & in the overburdened family created the ground for new concepts of the self. This ground yielded the "take-off" which followed the events of 5/1968, seen by her as a psychoanalytically inspired political revolt, If her political sociology is a bit too neat, however, her sociology of psychoanalysis is thoro & illuminating. By situating Lacan's antipsychiatry within the context of struggles in professional associations & medical institutions she's able to account in part for the political acceptance Lacan & his followers won so easily after May (he'd also been a longstanding critic of American society thru his attacks on American Freudianism). Her most welcome achievement lies in her relatively lucid exposition of the main lines of Lacan's linguistically-based psychoanalytic theory--he sees the self as socially constituted thru the symbolic structure of language--& its subversive potential. Complementing Mark Poster's 1977 Existential Marxism in Postwar France, this account finally makes Lacan & his world accessible to American readers.--Kirkus (edited)

La France Freudienne

Sherry Turkle, née le 18 juin 1948 à New York, est professeur d'études sociales en science et technologie au Massachusetts Institute of Technology.

Si nous n'enseignons pas aux enfants à être seuls, ils ne finiront que seuls.

L'idée que nous pouvons être exactement ce que l'autre désire est un fantasme puissant.

Je pense que nous vivons à l'époque techno-enhusiastique. Nous célébrons nos technologies parce que les gens ont peur par le monde que nous avons fait.

Les gens pensaient que j'étais très pro-ordinateur. J'étais sur la couverture du magazine Wired. [Ensuite, les choses ont commencé à changer. Au début des années 80,] nous avons rencontré cette technologie et avons été frappés comme de jeunes amoureux. Mais aujourd'hui, notre attachement est malsain.

L'intimité virtuelle dégrade-t-elle notre expérience de l'autre type et, en fait, de toutes les rencontres, de quelque nature que ce soit?

Nous semblons déterminés à donner des qualités humaines aux objets et au contenu pour se traiter mutuellement comme des choses.

Les gens sont seuls. Le réseau est séduisant. Mais si nous sommes toujours, nous pouvons nous refuser les récompenses de la solitude.

Nous vivons dans un univers technologique dans lequel nous communiquons toujours. Et pourtant, nous avons sacrifié la conversation pour une simple connexion.

Nous n'avons pas besoin de rejeter ou de dénigrer la technologie. Nous devons le mettre à sa place.

La conversation en face à face se déroule lentement. Il enseigne la patience.

Si vous êtes constamment stimulé en étant appelé au bourdonnement et à l'excitation de ce qui se trouve sur votre téléphone, la solitude semble un peu effrayante.

Les relations humaines sont riches et elles sont désordonnées et elles sont exigeantes. Et nous les nettoyons avec la technologie. Nous sacrifions la conversation pour une simple connexion.

Lorsque vous êtes accro à l'héroïne, il n'y a qu'une seule chose que vous pouvez faire - partir de l'héroïne. Mais nous n'allons pas jeter ces téléphones, nous n'allons pas jeter notre technologie.

Ce que la technologie rend facile n'est pas toujours ce qui nourrit l'esprit humain.

Nous pensons que la connexion constante nous fera nous sentir moins seuls. L'inverse est vrai.

Si nous ne savons pas comment être seuls, nous ne saurons que comment être seuls.

Une chose est certaine: l'énigme de l'esprit, longue du sujet pour les philosophes, a pris une nouvelle urgence. Sous la pression de l'ordinateur, la question de l'esprit par rapport à la machine devient une préoccupation culturelle centrale. C'est devenu pour nous ce qui était le sexe pour les Victoriens - mention et obsession, tabou et fascination.

Nous avions l'habitude de penser: «J'ai un sentiment; Je veux passer un appel. Maintenant, notre impulsion est: «Je veux avoir un sentiment; J'ai besoin d'envoyer un SMS.

Tout le monde veut un robot qui fera de la psychothérapie. Mais si vous n'avez pas d'empathie, vous n'avez pas de psychothérapie. Le robot ne connaît pas la vie.

Je ne raconte pas d'histoire à moins d'avoir un banc très profond. Si vous racontez une histoire idiosyncratique, il n'y a pas de résonance. Les gens le lisent et disent: "Je ne vois personne comme ça." Je raconte donc une histoire uniquement lorsque j'ai beaucoup d'histoires derrière.

Je suis une maman célibataire. J'ai élevé ma fille et elle a été très écoutée.

L'ennui est votre imagination qui vous appelle.

Nous ... nous guérissons en donnant aux autres ce dont nous avons le plus besoin.

Le type de solitude qui se rafraîchit et restaure est très important, pas seulement pour les enfants, pas seulement pour les adolescents, mais pour nous tous. Si vous n'enseignez pas à vos enfants à être seuls, ils ne pourront que être seuls.

Les robots veulent nous aimer parce que le domaine de l'intelligence artificielle a programmé des robots pour dire qu'ils veulent nous aimer.

Je suis partisan pour la conversation. Pour en faire de la place, je vois des étapes délibérées en premier. À la maison, nous pouvons créer des espaces sacrés: la cuisine, la salle à manger. Nous pouvons fabriquer des zones sans appareil de nos voitures. Nous pouvons démontrer la valeur de la conversation pour nos enfants. Et nous pouvons faire la même chose au travail.

Tout ce que les enchants peuvent tromper.

Auparavant, nous imaginions que nos téléphones portables seraient pour nous de nous parler. Maintenant, nos téléphones portables sont là pour nous parler.

Le sentiment que «personne ne m'écoute» nous donne envie de passer du temps avec des machines qui semblent se soucier de nous.

Un jour, un jour, mais certainement pas maintenant, j'aimerais apprendre à avoir une conversation.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sherry_Turkle

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