Le suicide a été vanté dans l'Antiquité gréco-latine comme un geste d'honneur (mieux vaut une mort digne qu'une vie infâme) avant d'être condamné par les religions ou d'être vu comme une pathologie par la psychiatrie. Simon Critchley parcourt sans jugement les histoires de suicides, de Sénèque à Kurt Cobain, et démonte les arguments moraux et théologiques selon lesquels un individu n'a pas le droit de disposer de sa vie. Mais inversement il critique l'individualisme qui prétend que chacun est l'exclusif propriétaire de soi-même.  C'est en examinant les lettres d'adieu laissées par les suicidés que Critchley accède au plus près du suicide. La manière de se tuer, les lieux choisis, les mots et les symboles qui accompagne le geste meurtrier ont une importance essentielle. La façon de mourir donne un sens à la vie passée, ce qui effraie et fascine les survivants. Car l'horreur du suicide se tient dans cette question qu'il pose à tous : la vie vaut-elle la peine d'être vécue ?

Lettres de suicide

Un professeur de philosophie de la Sorbonne à la retraite meurt durant l’épisode de canicule qui frappe la France à l’été 2003. Des cartons contenant ses archives inédites font mystérieusement leur apparition dans le bureau de Simon Critchley. En fouillant dans ces papiers, ce dernier tombe sur un essai consacré à l’art de la mémoire pratiqué par les Anciens et des cartes astrologiques prédisant la mort d’un certain nombre de philosophes, dont Critchley lui-même. Dès lors obsédé par le cours annoncé de sa propre vie, il finit par recevoir un dernier carton contenant le modèle réduit d’un théâtre de la mémoire vénitien supposé englober la totalité des connaissances. C’est à ce moment-là que les hallucinations commencent…

Le jour et l'heure

Loin des bio- ou des hagiographies, un bref récit à la première personne, signé d'un philosophe anglais frappé de stupéfaction lors de sa découverte de l'artiste en 1972, à l'âge de douze ans. En mettant en miroir sa vie et ses questionnements au gré des incarnations de Bowie et de ses réinventions, Critchley s'interroge sur la trajectoire de l'artiste et, entre autres, sur " l'identité ", l'authenticité, la subversion de la musique mainstream etc.
" Je me souviens très clairement de ma réaction physique à l'écoute de 
Suffragette City. La pure excitation corporelle produite par cet objet sonore était presque insupportable. Comment définir cette sensation ? C'était... sexuel, tout simplement. Sans même que je sache ce qu'était le sexe. J'étais vierge. Je n'avais jamais embrassé personne et n'en avais même jamais ressenti le désir. Au moment où la guitare de Mick Ronson est entrée en collision avec mes organes internes, j'ai ressenti dans ma chair quelque chose de puissant et d'étrange que je n'avais jamais connu auparavant. Où était 
Suffragette City ? Quelle route pouvait bien y mener ? J'avais douze ans. Ma vie venait de commencer. "
 Ce récit drôle et sensible, écrit à la première personne par l'un des philosophes anglais les plus doués de sa génération, offre une réflexion originale, à la fois intime et philosophique, sur l'univers flamboyant de Bowie, son évolution sur plusieurs décennies en même temps que sa remarquable cohérence.

Bowie, philosophie intime

Icône du glam, artiste majeur aux avant-gardes de la culture pop, David Bowie est sans doute l'un des musiciens les plus originaux et importants de ces dernières décennies. Connu pour ses performances, son univers débridé et flamboyant, il continue aujourd'hui de séduire des millions de fans à travers le monde…
Simon Critchley est l'un d'eux. Pour lui, tout commence le 6 juillet 1972, jour où l'Angleterre découvre, dans une émission télé, cette créature ultrasexuée et ambiguë. Critchley a douze ans, c'est un jeune garçon prépubère menant une vie terne dans la banlieue de Londres. Il est foudroyé dès la première seconde.
En mettant en miroir sa vie et ses questionnements au gré des incarnations de Bowie et de ses réinventions, Critchley s'interroge sur la trajectoire de l'artiste et, entre autres, sur « l'identité », l'authenticité, la subversion de la musique mainstream etc.

Quelle réponse apporter à la désillusion des citoyens dans nos démocraties occidentales ? A un moment où, plus que jamais, les dérives de l'ordre néolibéral et sécuritaire exigent que nous le contestions ? Contre la double tentation du nihilisme actif (illustré notamment par le terrorisme) et du nihilisme passif ("cultivons notre jardin "), Simon Critchley montre que le ressort de l'engagement se situe dans l'éthique. Le bouleversement du statu quo politique ne saurait se produire sans la prise de conscience d'une injustice et l'expérience d'une exigence qui nous dépasse. Ce qu'Emmanuel Levinas appelle une responsabilité infinie. L'humour, comme distance à soi, joue un rôle essentiel en permettant au sujet de ne pas plier sous le poids de sa responsabilité. Simon Critchley nous offre une réflexion précieuse sur l'engagement éthique et politique à l'heure où les voix de la contestation s'élèvent, de la place Tahrir à "Occupy Wall Street", en passant par l'Espagne des Indignés.

Une exigence infinie - Ethique de lengagement, politique de la résistance

Déconstruction et pragmatisme

Starting from the premise that philosophers' deaths have been as interesting as their lives, Simon Critchley pulls readers in with quirky stories of how philosophers died and then confronts the big themes - in this case, what 'a good death' means and how to live with the knowledge of death and free from what he calls 'delusions and sophistries'. The book consists of short, sometimes very short, entries on various philosophers, cataloguing the manner of their demises and linking this to their central ideas. These entries would run from a couple of sentences in the case of the Pre-Socratics or minor Medievals and Moderns, up to a paragraph or indeed short essays of about 800 words in the case, say, of Socrates, Seneca, Rousseau, Kant and Nietzsche. Some of the entries would be rather pithy and, hopefully, witty.The book would be framed with an Introduction, and a long concluding chapter on philosophy and death where I would seek to defend what I have already said about the ideal of the philosophical death as a way of denouncing contemporary delusions and sophistries, what Francis Bacon saw as the Idols of the Tribe, the Den, the Market-Place and the Theatre (incidentally, Bacon died in a particularly cold winter in London in 1626 from a cold contracted after trying to stuff a chicken with snow as an experiment in refrigeration). '

Les philosophes meurent aussi

L'ouvrage de Simon Critchley offre un panorama de l'humour en Occident, de l'antiquité à nos jours : Aristote côtoie les Marx Brothers et Swift les bandes dessinées de Gary Larson.
Dans un perpétuel va et vient entre les textes sérieux et les exemples tirés de la culture populaire, l'auteur opère des rapprochements inattendus entre les différentes conceptions de l'humour et approfondit toutes les notions et les pistes majeures l'humain et l'animal ; le corps et l'âme ; la machine et le vivant ; le rapport éthique-ethnicité ; le sens commun et le différent ; le moi et le sur-moi.
On y retrouve Platon, Horace, Rabelais, Descartes, Hobbes, Diderot, Freud, Breton, Kafka, jusqu'à Bernhardt et Beckett en passant par les comiques du cinéma (Chaplin, Keaton, Tati, Monty Python).

De l'humour - college international de philosophie

Il y a quelque chose de désespérément seul dans l'univers de Barack Obama. On obtient le sentiment écrasant de quelqu'un qui aspire à la connexion, pour quelque chose qui lie les êtres humains ensemble, pour la communauté et la communauté, pour ce qu'il appelle à plusieurs reprises "le bien commun". Ce n'est pas une nouvelle.

Je pense que lorsque les gens sont à leur meilleur, quand ils pensent, réfléchissent, se cogèrent, alors ils font de la philosophie. Je ne vois donc pas la philosophie comme une entreprise universitaire.

Obama rêve d'une société sans relations de pouvoir, sans l'agonisme qui constitue une vie politique. Contre une telle position, on pourrait affirmer que la justice est toujours une agon, un conflit, et refuser cette affirmation, c'est consigner les êtres humains pour se vautrer dans un baume émotionnel et fusionnel.

J'ai toujours été très intéressé par Pascal, et ce que je suis le plus à Pascal, c'est l'accent mis sur la misère humaine. Il a une phrase qui va quelque chose comme «l'anxiété, l'ennui et l'inconstance, c'est la condition humaine» et j'ai toujours été très partiel à cela.

Si le déni de la mort est haine de soi, car il s'agit de nier notre liberté et de vivre dans la peur de la mort (c'est-à-dire de vivre sous une forme de servitude), alors l'acceptation et l'affirmation de la mort sont en effet une forme de l'amour de soi. Mais je voudrais faire une distinction entre une forme d'amour-propre qui est essentielle à ce que signifie être humain, et un narcissisme de soi, comme la distinction de Rousseau entre amour de Soi et Amour prore, d'amour-propre et fierté.

Pour moi, la philosophie commence par ces expériences de déception: une déception au niveau de ce que je considérerais comme un «sens», à savoir que, étant donné qu'il n'y a pas de Dieu, quel est le sens de la vie? Et, étant donné que nous vivons dans un monde injuste, comment rendre la justice?

Juste dire "eh bien, Dieu est mort" dans un souffle, c'est dire, dans un autre, que rien ne signifie rien. C'est le moment du nihilisme. Le nihilisme est l'affirmation de l'absence de sens.

De plus, les droits ne sont pas des choses qui sont données dans les cieux. Ce sont plutôt des leviers d'articulations politiques, qui permettent à ce qui était auparavant invisible de devenir visible.

Mon écrivain préféré est Beckett et je continue de retourner à Wallow dans son travail comme une piscine profonde d'humour sombre ou comme un réservoir d'oxygène lorsque vous ne pouvez pas respirer dans un monde consommé par la piété, l'hypocrisie et l'auto-satisfaction.

La paix n'est rien de plus que la réglementation de l'économie psycho-politique de crainte et de peur révérentielle, d'utiliser la menace de terreur afin de lier les citoyens au circuit de leur soumission.

Il est tellement ridicule de se limiter à une version de la vérité.

La philosophie est l'art de la mort. La philosophie est une activité qui a toujours été préoccupée par la façon dont on saisit la mort de sa mortalité, et je me vois poursuivre une tradition très ancienne qui remonte à Socrate et Epicure, c'est-à-dire que c'est un philosophe est un philosophe est un philosophe pour essayer d'apprendre à mourir. En apprenant à mourir, on apprend à vivre.

J'ai soutenu que la philosophie ne commence pas par émerveillement ou dans le fait que les choses sont, cela commence dans une prise de conscience que les choses ne sont pas ce qu'elles pourraient être. Cela commence par un sentiment de manque, de quelque chose de manque, et cela provoque une série de questions.

Nous pourrions même définir l'humain comme un processus dynamique produit par une série d'identifications et de mauvais identifications avec l'animalité.

L'humour vraiment grand reconnaît le monde qu'il décrit et pourtant nous sommes également remis en question. C'est ce que le grand art devrait faire. C'est ce que la grande philosophie devrait faire. La seule chose à propos de l'humour est que c'est une pratique quotidienne qui fait cela.

Donc, je suis un b * STARD, et les Anglais sont des tirs du temps. Mais la très mauvaise nouvelle est que vous l'êtes aussi. Ma vision de l'Europe serait l'Europe de B * Stards pour qui la question de la légitimité était un lieu de lutte et de contestation sans fin.

La philosophie pour moi est essentiellement athée. Maintenant, c'est un athéisme anxieux. C'est un athéisme anxieux parce qu'il habite des questions qui ont été résolues religieusement à l'époque pré-moderne.

Le christianisme en Occident, ouvre une perspective de profondeur dans ce que signifie être un soi. Et cette profondeur de soi est quelque chose qui est vécu à la vue de Dieu. De sorte que les grands penseurs de soi et de la subjectivité sont Paul et Augustin. Ils se regardent du point de vue de Dieu et ils se retrouvent misérables et intéressants. Constitué par des désirs conflictuels.

Si j'avais une expérience religieuse, ce que je sais avec certitude, c'est que j'arrêterais de faire de la philosophie et que je commencerais à faire de la religion, à enseigner les cours en religion, à prêcher dans une église locale. C'est bien et une activité noble. Mais je ne me sens pas en droit de m'y engager. Donc pour moi la philosophie est mon sort.

La philosophie n'est pas programmée en nous, et beaucoup de forces de notre culture travaillent fermement contre elle. La philosophie, pour moi, est une façon de résister au nihilisme du présent en faisant, en créant, en affirmant. En continuant.

Pour les autoritaires tels que Lénine et Žižek, la dichotomie en politique est le pouvoir de l'État ou pas de pouvoir, mais je refuse de concéder que ce sont les seules options. La véritable politique concerne le mouvement entre ces pôles, et elle se déroule à travers la création de ce que j'appelle "distance interstitielle" au sein de l'État.

Pour moi, la philosophie est une activité de pensée commune aux êtres humains. Les êtres humains à leur meilleur.

Aux États-Unis, ce qui passe pour le christianisme - et c'est pour le moins, une version individualiste et capitaliste très perverse et possessive de ce que je considère comme le communisme éthique messianique du Christ, pour le moins - est une nouvelle religion civile, une religion civile de la liberté.

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