« Une petite merveille. » A.S. Byatt Un lanceur de couteaux transgressant les limites de son art, un homme marié à une grenouille, un enfant virtuose du tapis volant…Dans ces douze nouvelles mêlant la fable métaphysique et le récit d’aventure, l’auteur de Nuit enchantée entraîne le lecteur dans une visite fascinante et dérangeante de notre quotidien et de notre imaginaire.On retrouve ici ses thèmes favoris :- l’artiste dévoré par son œuvre pour avoir recherché la perfection ;- l’enfance de plain-pied avec le surnaturel, le monde de la nuit et du songe ;- le rêve américain, sa promesse du « tout est possible », ses échecs cruels ;- l’irrésistible et dangereux attrait d’un envers du réel, un monde de ténèbres accessible aux seuls audacieux.L’écriture est comme toujours magistrale : acérée, précise et poétique à la fois, d’une grande musicalité.Avec son univers très particulier où réalité et imaginaire s’interpénètrent et se confondent, Millhauser demeure un virtuose du rêve éveillé.

Le Lanceur de couteaux: et autres nouvelles

L'art de l'écrivain Steven Millhauser tient de la magie. Maître en sortilèges, il s'entend à maintenir le lecteur à la frontière du réel et de l'imaginaire, du visible et du possible. Comme en suspens. Le Roi dans l'arbre s'inscrit dans la parfaite continuité d'une œuvre à la fois puissante et légère. Millhauser y explore à travers trois " novellas " le thème de l'amour. Illusions, jeux de masques, trahison et vengeance sont au cœur de ce magnifique triptyque qui conjugue le moderne et l'intemporel, et revisite notamment les mythes de Don Juan et de Tristan et Yseult. On retrouve l'écriture précise et musicale d'un des grands auteurs américains d'aujourd'hui, Prix Médicis étranger et Prix Pulitzer pour La vie trop brève d'Edwin Mullhouse et Martin Dressler, véritables livres-culte.

Le Roi dans l'arbre

Prix Pulitzer pour Martin Dressler, le roman d'un rêveur américain, prix Médicis étranger pour La vie trop brève d'Edwin Mulhouse, Steven Millhauser est sans doute le plus européen des écrivains américains - le plus singulier aussi -, à la fois neveu de Kafka, d'Hoffmann et de Nabokov. 
Seul cet explorateur intrépide de l'inaperçu et de l'invisible pouvait revisiter avec autant de grâce les légendes de notre enfance et franchir la fragile frontière entre le rêve et la réalité.
Dans ce conte enchanteur, on ne côtoie pas de fées, mais on succombe avec délectation et inquiétude à la magie d'une chaude nuit où la touffeur et les bruits étranges font sortir le rêveur de son grenier, l'homme de sa nostalgie, la fillette encore sage de son lit, le mannequin de son immobilité, les jouets abandonnés de leur sommeil...
Le raffinement et l'élégance d'une écriture poétique et minutieuse consolent la discrète tristesse de ces vies incomplètes, entre deux songes, qui se croisent sans se connaître, avant que nuit ne meure.

Nuit Enchantee

Le musee barnum

La vie trop brève d'Edwin Mullhouse, écrivain américain, 1943-1954, racontée par Jeffrey Cartwright : étrange titre pour un premier roman non moins étrange, écrit par un jeune Américain de vingt-neuf ans alors inconnu. Dès sa parution en 1975, cet ouvrage inclassable recevait le prestigieux prix Médicis étranger et révélait Steven Millhauser comme l'un des auteurs les plus singuliers de sa génération. Aujourd'hui devenu un livre-culte, ce récit, par un biographe de onze ans, de la vie d'un enfant prodige mort en laissant une oeuvre méconnue, fait figure de référence. Tout l'art et la particularité de Steven Millhauser, qui s'exprimeront au fil des romans et recueils de nouvelles à venir, s'affirment dans cette subtile parodie de la biographie en tant que genre, ce portrait d'un enfant en artiste génial. Véritable tour de force littéraire autant qu'intellectuel - où l'on retrouve l'influence des maîtres de la littérature : Franz Kafka, Thomas Mann ou Vladimir Nabokov - cet éblouissant roman, que d'aucuns n'ont pas hésité à qualifier de chef-d'oeuvre, continue aujourd'hui d'exercer une indéniable fascination.

La Vie trop brève d'Edwin Mullhouse - Écrivain américain, 1943-1954, par Jeffrey Cartwright, roman

La galerie des jeux

Le royaume de Morphée

Vie trop breve d'edwin mullhouse (la)

Steven Millhauser, né le 3 août 1943 à New York, est un romancier et nouvelliste américain. Il a remporté le prix Pulitzer en 1997 avec Martin Dressler ou le Roman d’un rêveur américain.

Les histoires, comme les astuces de conjuration, sont inventées parce que l'histoire est inadéquate pour nos rêves.

Et encore il a neigé, et encore une fois le soleil est sorti. Le matin, sur le chemin de la gare, Franklin comptait les nouveaux bonhommes de neige qui avaient mystérieusement surgi du jour au lendemain ou les anciens qui avaient été frappés par la maladie et gisaient en morceaux - une tête ici, un corps brisé et trois morceaux de charbon là-et un jour, il leva les yeux d'un morceau de papier de riz couleur neige et sut qu'il avait terminé. C'était aussi simple que cela : vous vous penchiez sur votre travail nuit après nuit, et un jour vous aviez terminé. La neige gisait encore en traînées sales sur le sol, mais des grappes de fleurs jaune-vert pendaient des érables à sucre.

Ce que je n'aime pas, c'est le réalisme conventionnel - un système de gestes, des descriptions, des révélations psychologiques qui étaient autrefois une manière vitale de représenter le monde mais qui est devenue un piratage par une répétition sans fin. Je dirais qu'un réaliste conventionnel n'est pas du tout un réaliste, mais un falsificateur du réel.

Cet après-midi-là, il m'a dit que la différence entre les êtres humains et les animaux était que les êtres humains pouvaient rêver lorsqu'ils étaient éveillés. Il a dit que le but des livres était de nous permettre d'exercer cette faculté. L'art, a-t-il dit, était une folie contrôlée… Il a dit que les livres n'étaient pas faits de thèmes, sur lesquels vous pouviez écrire des essais, mais des images qui se sont insérées dans votre cerveau et ont remplacé ce que vous voyiez avec vos yeux.

Imaginez donc un incendie - le bois claquant comme il le fait quand il est un peu vert - le vent secoue les fenêtres derrière les rideaux - et l'une de ces mélodies de chopin qui ressemblent à du chagrin et à l'extase toutes mélangées en déversant des clés - Et vous avez mon idée du bonheur. Ou simplement lire, lire et lampe, le son des pages tournant. Et donc vous osez être heureux. Vous faites cette chose. Vous osez.

Je ne prends pas de temps de l'enseignement à écrire. Je prends des congés de l'écriture pour enseigner.

Une chose que j'ai apprise, c'est que le parc au bord de la rivière dans une histoire récente, «Getther plus», est le même parc par la rivière qui apparaît un instant vers la fin du «huitième voyage de Sinbad», une histoire publiée pour la première fois 23 des années plus tôt. Cet écho m'a d'abord irrité, puis m'a plaisanté profondément.

J'ai commencé par travailler dans une étude dans un grenier, mais pendant de nombreuses années, j'ai utilisé une petite pièce dans une bibliothèque. Ce qui compte pour moi n'est pas du décor ou du confort mais seulement silencieux. J'ai besoin d'entendre les rythmes des phrases, la musique des phrases. Tout endroit qui me permet de le faire est assez bon.

J'ai vu que j'étais en danger de devenir ordinaire, et j'ai compris qu'à partir de maintenant, je devrais être vigilant.

Lorsqu'une histoire ou une partie d'une histoire me vient, je me retourne dans mon esprit longtemps avant de commencer à écrire. Je pourrais prendre des notes ou prendre de longs entraînements ou qui sait quoi. Au moment où je me donne la permission d'écrire, je connais certaines choses, mais pas tout. Je sais où se dirige l'histoire, et je connais certains points cruciaux en cours de route.

Tous les mots sont des masques et plus ils sont beaux, plus ils sont censés dissimuler.

L'écriture est un moyen de faire en sorte que la plupart des gens préfèrent échapper. L'écriture m'emmène au centre de la vie. C'est aussi mon invitation à mes lecteurs.

Je n'écris jamais pour disparaître et m'échapper. La vérité est exactement le contraire. La plupart des gens me frappent en échappant et en disparaissant d'une manière ou d'une autre - dans leur travail, leurs routines quotidiennes, leurs délires sur eux-mêmes et les autres.

Dans les longues crépues de l'été, nous avons parcouru les rues de banlieue à travers des parfums d'érable et d'herbe coupés, attendant que quelque chose se passe.

J'avais pensé que les mots étaient des instruments de précision. Maintenant, je sais qu'ils dévorent le monde, ne laissant rien à sa place.

Si vous craignez des fantômes, vous êtes comme un enfant effrayé de voir les choses dans le noir.

La répétition sans raison est un signe de négligence ou de prétention, mais il y a beaucoup de bonnes raisons de répéter des mots et des phrases.

Je suis satisfait de quoi que ce soit en moi qui me frappe comme non moi-même.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Steven_Millhauser

Ses oeuvres

Ses derniers livres