Cet ouvrage s'adresse aux enfants et aux adolescents qui désirent apprendre ou approfondir leur pratique et leur connaissance de la photographie. Débutant ou aguerri, le lecteur curieux découvre à travers 23 séquences et autant de thématiques ou techniques (la lumière, le mouvement, le portrait, la surimpression, les collages....) de multiples façons d'aborder le monde qui l'entoure, d'entrer en relation avec l'autre via l'objectif de son appareil photo.
Conçu par la photographe Susan Meiselas qui distille idées et conseils au fil des pages, cet ouvrage est aussi le fruit de nombreuses contributions. Chacune des 23 propositions photographiques rassemble les images produites par des élèves du monde entier ainsi que les oeuvres de photographes reconnus, parmi lesquels Sally Mann, Alec Soth, Saul Leiter, Alex Webb, Henri Cartier-Bresson...
200 photographies en couleurs et noir et blanc accompagnées de consignes simples guident l'enfant vers une pratique ouverte de l'art photographique. C'est aussi un voyage inspirant à travers différentes cultures, une invitation poétique à regarder le monde, l'autre, et soi de façon différente.
Eyes Open s'inscrit dans la lignée de Looking To See, un livre publié par Susan Meiselas en 1975 (The Polaroid Fundation), aujourd'hui épuisé, pour lequel elle avait déjà travaillé avec des enseignants et élèves du monde entier.

Eyes open ; 23 idées photographiques pour enfants curieux

Cet ouvrage transporte le lecteur, dans un récit passionnant à la première personne, au coeur du processus créatif des grandes séries de Susan Meiselas depuis les années 1970 jusqu'à aujourd'hui : des strip-teaseuses de fêtes foraines en Nouvelle Angleterre, aux zones de conflits du Salvador au Kurdistan en passant par l'insurrection sandiniste au Nicaragua.

À travers une sélection de photographies pour certaines iconiques, pour d'autres rarement publiées, enrichie d'un long entretien conduit par Mark Holborn, ce livre revient sur une carrière remarquable « en première ligne » au sein de l'agence Magnum.

En première ligne

Susan Meiselas ; on the frontline

Susan Meiselas, Nicaragua

Nous savons que les photographes font des cadres, mais nous croyons profondément qu'ils peuvent également créer des cadres.

Trouver une photographie, c'est souvent comme prendre un morceau dans une boîte de puzzle avec le couvercle manquant. Il n'y a aucun sens de l'ensemble. Chaque image est une partie mystérieuse de quelque chose qui n'a pas encore révélé.

Ce qui m'inquiète, c'est que nous voulons fermer notre relation avec le monde dans son ensemble. En d'autres termes, les instincts des gens sont submergés par la quantité d'images, ou ils ne peuvent plus distinguer entre le Rwanda, la Bosnie ou la Somalie.

Je me vois dans [la] tradition de rencontre et de témoin - un témoin qui considère la photographie comme une preuve.

Je suis profondément intéressé par la photographie comme enregistrement d'une rencontre et j'aime me mettre dans une chronologie de fabricants d'images, aux côtés d'autres voyageurs, tels que les anthropologues, les colons, les missionnaires et même les touristes. Je le fais pour souligner la subjectivité, plutôt que pour privilégier une seule perspective - je me considère comme l'un des nombreux conteurs.

Il y a tellement plus dans les choses que nous pensons que nous savons de loin. Plus vous devenez complexe, plus il est complexe, pas plus il est simple de comprendre.

Depuis longtemps, je vis avec l'insuffisance de ce cadre pour dire tout ce que je savais, et je pense beaucoup à ce qui est en dehors du cadre.

Je pense que la photographie a un énorme potentiel pour étendre un cercle de connaissances. Il y a une réalité que nous sommes d'autant plus liés à l'échelle mondiale et que nous devons se connaître. La photographie nous donne cette opportunité.

La caméra est une excuse pour être quelque part que vous n'appartenez pas autrement. Cela me donne à la fois un point de connexion et un point de séparation.

Si Instagram avait été disponible lorsque je travaillais au Nicaragua en 1978, je suis sûr que j'aurais voulu l'utiliser comme moyen de se présenter directement dans les rues pendant l'insurrection.

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