Théodore Hannon
@theodoreHannon
Jaloux Eh! oui, jaloux! Je suis jaloux Ce que l'on peut appeler comme Une kyrielle de loups, Mais ce n'est certes pas d'un homme. Car je suis jaloux de la mer, De la vaste mer amoureuse Dont le flot, qu'on prétend amer, Possède une âme langoureuse... A l'ombre des cabines, près De l'eau verte qui te flagelle, Et plus morose qu'un cyprès Sous le vent du Nord qui me gèle, O ma baigneuse, j'admirais Ton corps si beau dans son costume, Que le flot où tu te mirais, Croyant à la Vénus posthume, Vint lécher, lui, le flot altier, Tes pieds que tu recroquevilles, Et river, galant bijoutier, De clairs anneaux à tes chevilles. Ensuite, à ton mollet cambré, Voulant nouer sa jarretière, Il trama sur le derme ambré Un maillot pour la cuisse entière. Prodiguant son baiser salin, Et sans pitié de mes tortures, Toujours montant, le flot câlin, Te mit aux hanches des ceintures. Or, soudain, commença l'assaut De ta poitrine demi-nue; La vague écumante, d'un saut, Bondit de la croupe charnue Et resta surprise devant Le flot de ta gorge qu'azure Un fin réseau; lors, me bravant, L'audacieuse prit mesure Pour un corset.... Tes seins jaseurs Interrompirent leurs harangues En voyant ces étranges sœurs Les darder de leurs mille langues. Plus indiscrète qu'un amant, La vague aux lesbiennes ivresses, T'enveloppait étonnamment De ses infécondes caresses. Puis enfin, la mer t'engloutit Enamourée, âpre, béante, Te roulant, pâmée, en son lit D'un baiser de Sapho géante.