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Théophile de Viau

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Poésies

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    Théophile de Viau

    @theophileDeViau

    Je doute que ce fils prospère… Je doute que ce fils prospère, Mars et l'Amour en sont jaloux, Parce qu'il est beau comme vous Et courageux comme son père.

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    Théophile de Viau

    @theophileDeViau

    Je passe mon exil parmy de tristes lieux Je passe mon exil parmy de tristes lieux, Où rien de plus courtois qu'un loup ne m'avoisine, Où des arbres puants formillent d'Escurieux, Où tout le revenu n'est qu'un peu de résine. Où les maisons n'ont rien plus froid que la cuisine, Où le plus fortuné craint de devenir vieux, Où la stérilité faict mourir la lésine, Où tous les Elemens sont mal voulus des Cieux. Où le Soleil contrainct de plaire aux destinées, Pour estendre mes maux alonge ses journées, Et me faict plus durer le temps de la moitié : Mais il peut bien changer le cours de sa lumière. Puis que le Roy perdant sa bonté coustumiere A destourné pour moy le cours de sa pitié.

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    Théophile de Viau

    @theophileDeViau

    La solitude Dans ce val solitaire et sombre Le cerf qui brame au bruit de l'eau, Penchant ses yeux dans un ruisseau, S'amuse à regarder son ombre. De cette source une Naïade Tous les soirs ouvre le portail De sa demeure de cristal Et nous chante une sérénade. Les Nymphes que la chasse attire À l'ombrage de ces forêts Cherchent des cabinets secrets Loin de l'embûche du Satyre. Jadis au pied de ce grand chêne, Presque aussi vieux que le Soleil, Bacchus, l'Amour et le Sommeil Firent la fosse de Silène. Un froid et ténébreux silence Dort à l'ombre de ces ormeaux, Et les vents battent les rameaux D'une amoureuse violence.

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    Théophile de Viau

    @theophileDeViau

    Le matin L'Aurore sur le front du jour Seme l'azur, l'or et l'yvoire, Et le Soleil, lassé de boire, Commence son oblique tour. Ses chevaux, au sortir de l'onde, De flame et de clarté couverts, La bouche et les nasaux ouverts, Ronflent la lumiere du monde. Ardans ils vont à nos ruisseaux Et dessous le sel et l'escume Boivent l'humidité qui fume Si tost qu'ils ont quitté les eaux. La lune fuit devant nos yeux ; La nuict a retiré ses voiles ; Peu à peu le front des estoilles S'unit à la couleur des Cieux.

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    Théophile de Viau

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    Lettre à son frère Je verrai ces bois verdissants Où nos îles et l'herbe fraîche Servent aux troupeaux mugissants Et de promenoir et de crèche. L'aurore y trouve à son retour L'herbe qu'ils ont mangée le jour, Je verrai l'eau qui les abreuve, Et j'orrai plaindre les graviers Et repartir l'écho du fleuve Aux injures des mariniers. ... Je verrai sur nos grenadiers Leurs rouges pommes entrouvertes, Où le Ciel, comme à ses lauriers, Garde toujours des feuilles vertes. Je verrai ce touffu jasmin Qui fait ombre à tout le chemin D'une assez spacieuse allée, Et la parfume d'une fleur Qui conserve dans la gelée Son odorat et sa couleur. Je reverrai fleurir nos prés ; Je leur verrai couper les herbes ; Je verrai quelque temps après Le paysan couché sur les gerbes ; Et, comme ce climat divin Nous est très libéral de vin, Après avoir rempli la grange, Je verrai du matin au soir, Comme les flots de la vendange Écumeront dans le pressoir...

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    Théophile de Viau

    @theophileDeViau

    Ministre du repos, sommeil Père des songes Ministre du repos, sommeil père des songes, Pourquoy t'a t'on nommé l'Image de la mort ? Que ces faiseurs de vers t'ont jadis fait de tort, De le persuader avecques leurs mensonges ! Faut-il pas confesser qu'en l'aise où tu nous plonges, Nos esprits sont ravis par un si doux transport Qu'au lieu de l'accourcir, à la faveur du sort, Les plaisirs de nos jours, sommeil, tu les alonges. Dans ce petit moment, ô songes ravissans, Qu'amour vous a permis d'entretenir mes sens, J'ay tenu dans mon lict Elise toute nuë. Sommeil, ceux qui t'ont fait l'Image du trespas, Quand ils ont peint la mort ils ne l'ont point cogneuë Car vrayment son portraict ne luy ressemble pas.

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    Théophile de Viau

    @theophileDeViau

    À Monsieur de L. sur la mort de son pire Ôte-toi, laisse-moi rêver. Je sens un feu se soulever Dont mon âme est toute embrasée. ô beaux prés, beaux rivages verts, ô grands flambeaux de l'univers, Que je trouve ma veine aisée! Belle Aurore, douce rosée, Que vous m'allez donner de vers ! Le vent s'enfuit dans les ormeaux, Et pressant les feuillus rameaux Abat le reste de la nue; Iris a perdu ses couleurs ; L'air n'a plus d'ombre, ni de pleurs ; La bergère aux champs revenue, Mouillant sa jambe toute nue, Foule les herbes et les fleurs. Ces longues pluies dont l'hiver Empêchait Tircis d'arriver Ne seront plus continuées, L'orage ne fait plus de bruit, La clarté dissipe la nuit, Ses noirceurs sont diminuées, Le vent emporte les nuées, Et voilà le soleil qui luit. Mon Dieu, que le soleil est beau ! Que les froides nuits du tombeau Font d'outrages à la nature! La mort grosse de déplaisirs, De ténèbres et de soupirs, D'os, de vers et de pourriture, Étouffe dans la sépulture Et nos forces et nos désirs. Chez elle les géants sont nains, Les Mores et les Africains Sont aussi glacés que le Scythe, Les dieux y tirent l'aviron, César comme le bûcheron, Attendant que l'on ressuscite, Tous les jours au bord du Cocyte Se trouve au lever de Charon °. Tircis, vous y viendrez un jour; Alors les Grâces et l'Amour Vous quitteront sur le passage, Et dedans ces royaumes vains, Effacé du rang des humains, Sans mouvement et sans visage, Vous ne trouverez plus l'usage Ni de vos yeux ni de vos mains. Votre père est enseveli, Et dans les noirs flots de l'oubli " Où la Parque l'a fait descendre, Il ne sait rien de votre ennui, Et ne fût-il mort qu'aujourd'hui, Puisqu'il n'est plus qu'os et que cendre, Il est aussi mort qu'Alexandre Et vous touche aussi peu que lui. Saturne n'a plus ses maisons, Ni ses ailes, ni ses saisons : Les destins en ont fait une ombre; Ce grand Mars n'est-il pas détruit? Ses faits ne sont qu'un peu de bruit. Jupiter n'est plus qu'un feu sombre Qui se cache parmi le nombre Des petits flambeaux de la nuit. Le cours des ruisselets errants, La fièrel chute des torrents, Les rivières, les eaux salées, Perdront et bruit et mouvement; Le soleil insensiblement Les ayant toutes avalées, Dedans les voûtes étoilées Transportera leur élément. Le sable, le poisson, les flots, Le navire, les matelots, Tritons et Nymphes et Neptune À la fin se verront perclus ; Sur leur dos ne se fera plus Rouler le char de la Fortune, Et l'influence de la lune Abandonnera le reflux. Les planètes s'arrêteront, Les éléments se mêleront En cette admirable structure Dont le ciel nous laisse jouir. Ce qu'on voit, ce qu'on peut ouïr, Passera comme une peinture : L'impuissance de la nature Laissera tout évanouir. Celui qui formant le soleil Arracha d'un profond sommeil L'air et le feu, la terre et l'onde, Renversera d'un coup de main La demeure du genre humain Et la base où le ciel se fonde : Et ce grand désordre du monde Peut-être arrivera demain.

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