Dans ce deuxième volume d'essais, Wendell Berry intercède en faveur de l'"esprit empathique" contre le rationalisme à outrance et ses méfaits. Dans ces quatre essais, il expose ses critères de choix en matière d'innovation et répond avec drôlerie aux attaques du "choeur des crapauds" de l'environnemantalisme bon teint. Il y expose les dangers de toute spécialisation et dénonce la parasitisme des organisations. Toujours, il en va pour Berry de la reconquête du respect de soi et de la terre, et, partant, de la joie de vivre. Le recueil se referme sur un texte qui met en scène une descente en canot de la rivière Kentucky. L'oeil de l'écrivain naturaliste y embrasse d'un même regard l'humain et la nature sauvage, rendant justice aux deux, sans pourtant jamais les idéaliser.

Pourquoi je n'achèterai pas d'ordinateur

Fermier, romancier, poète, essayiste et actif défenseur de l'homme et de la nature, Wendell Berry est d'abord un sage dont la parole s'accorde avec les actes. C'est sans doute ce qui rend sa pensée nuancée si éclairante, stimulante et libératrice quand il aborde les problèmes économiques, technologiques, écologiques et alimentaires de notre temps sous l'angle de la profonde crise morale qui en est la cause. Au travers des huit essais présentés ici, l'auteur pose les bases d'une sagesse où l'homme atteint de gigantisme et la terre défigurée se fécondent à nouveau mutuellement à la faveur d'un dialogue qui engage l'être tout entier dans un mouvement de libération porté par l'assurance de sa propre vocation et le recours à la nature comme étalon de mesure. Toutefois, nous rappelle l'auteur, cela ne peut advenir sans l'exercice de notre "esprit critique", condition indispensable à l'avènement d'une spiritualité de notre temps. "Nous ne deviendrons respectueux de la nature que si nous restons fidèles à la nature humaine". (W. B.) Wendell Berry (né en 1934) a reçu de nombreuses récompenses prestigieuses dans les domaines des lettres et de la protection de l'environnement. En 2010, il s'est vu remettre la National Humanities Medal (l'équivalent de notre Ordre des Arts et des Lettres). Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, il vit avec sa femme Tanya Berry dans leur ferme du comté de Henry, dans le Kentucky.

Penser et agir à l'échelle du vivant

Qu'y a-t-il de plus nuisible que l'agrobusiness ? L'agriculture industrielle et commerciale qu'il impose, soumise aux lobbies de toute sorte, coupe l'agriculture de son contexte culturel, est source de pollutions de toutes sortes et crée un fossé entre les citoyens et leur terre. Contre elle, Wendell Berry, lui-même paysan et précurseur de l'agriculture biologique, défend dans ce livre une agriculture à taille humaine, familiale et respectueuse à la fois de l'environnement et des consommateurs. Il rappelle que l'agriculture est le reflet du développement culturel et parfois même l'aboutissement d'une discipline spirituelle, qui lie l'homme et la terre. Dans ce classique de l'écologie, il met son érudition et son expérience au service d'analyses qui, prenant l'exemple américain, dissèquent la montée de l'économisme, du tout-industriel, de la destruction de l'environnement ; le lien perdu de la communauté, la dévaluation du travail humain, la destruction de la nature liée à la recherche aveugle et effrénée de profits. Loin de rester passif, il propose aussi des analyses littéraires, philosophiques et poétiques qui mettent en relief l'importance culturelle de l'agriculture, ainsi que de nombreuses solutions et exemples visant à lutter contre l'agrobusiness et à remettre le bon sens, la responsabilité et l'intégrité au coeur de nos réflexions et de nos pratiques.

Le grand démantèlement - Culture et agriculture contre l'agrobusiness

Chez Wendell Berry, l'agriculture nourrit toute la personne, corps et âme. La terre en tant que communauté vivante : Berry a placé cette réalité au centre de sa vie de paysan et d'écrivain.
Ancré dans Homère et Shakespeare, dialoguant avec Edward Abbey, William Blake, John Ruskin, Albert Howard, Masanobu Fukuoka... Wendell Berry a influencé des générations de penseurs, de militants et de paysans.
Articulant de façon très abordable des questions de vie familiale et de sexualité, d'économie et de racisme, de nourriture et de critique littéraire, de théologie et de politique, l'oeuvre de Berry est centrée sur la question de la santé du terre.

La santé de la terre

« Nos vies nous ont forcés à quitter la carrière poétique, écrivait Wendell Berry à son ami Gary Snyder en 1977. Quand on quitte la poésie, les poèmes deviennent alors une façon de parler aux autres hommes et pour les autres hommes, et non plus des choses acquises. » C'est en 2014 qu'ont été révélées  au  public  les  40  années  de correspondances entre Snyder, symbole de la Beat Generation, et Wendell Berry, le digne héritier de Thoreau, chantre et théoricien d'un monde renouvelé grâce à l'écologie.
Voix majeure de la poésie contemporaine, mais aussi romancier et nouvelliste, auteur de très nombreux essais sur l'écologie et la littérature, Berry est considéré aujourd'hui en Amérique comme un véritable prophète de notre temps. C'est pourtant la première fois qu'il est traduit en volume en français à travers un ensemble de textes qui couvrent l'ensemble de son itinéraire poétique.
Dans son cycle romanesque de Port William, largement inspiré de ce Port Royal où il habite depuis un demi-siècle, Wendell Berry fait exister tout un monde qu'il connaît bien et qui reste attaché  à  un  mode  de  vie  largement communautaire.
Berry a lui-même beaucoup oeuvré pour maintenir et, si possible, recréer de telles communautés à taille humaine, fondées sur un sens de la solidarité qui tend à disparaître dans le monde globalisé qui est le nôtre, esclave d'intérêts financiers et de technologies asservissantes.

Nul lieu n'est meilleur que le monde

'He is unlike anybody else writing today ... After Donald Trump's election, we urgently need to rediscover the best of radical America. An essential part of that story is Wendell Berry. Few of us can live, or even aspire to, his kind of life. But nobody can risk ignoring him' Andrew Marr 'Wendell Berry is the most important writer and thinker that you have (probably) never heard of. He is an American sage' James Rebanks, author of The Shepherd's Life  Wendell Berry is 'something of an anachronism'. He began his life as the  old times and the last of the old-time people were dying out, and  continues to this day in the old ways: a team of work horses and a  pencil are his preferred working tools. The writings gathered in The World-Ending Fire are  the unique product of a life spent farming the fields of rural Kentucky  with mules and horses, and of the rich, intimate knowledge of the land  cultivated by this work. These are essays written in defiance of the  false call to progress, and in defence of the local landscapes that  provide our cultural heritage, our history, our home.In a time when  our relationship to the natural world is ruled by the violence and greed  of unbridled consumerism, Wendell Berry speaks out to defend the land  we live on. With grace and conviction, he shows that we simply cannot  afford to succumb to the mass-produced madness that drives our global  economy. The natural world will not withstand it.Yet he also shares  with us a vision of consolation and of hope. We may be locked in an  uneven struggle, but we can and must begin to treat our land, our  neighbours, and ourselves with respect and care. We must, as Berry  urges, abandon arrogance and stand in awe.

Essays

Wendell Berry (né le 5 août 1934 dans le comté de Henry (Kentucky), est un écrivain, essayiste, paysan, romancier, poète, professeur et critique américain. Il est l'auteur de plus de 40 ouvrages.

Aujourd'hui, les économies locales sont détruites par l'économie mondiale «pluraliste», déplacée, qui n'a aucun respect pour ce qui fonctionne dans une localité. L'économie mondiale est fondée sur le principe qu'un endroit peut être exploité, voire détruit, pour un autre endroit.

J'aimerais que vous me montriez, si vous le pouvez, où la ligne peut être tracée entre un organisme et son environnement. L'environnement est en vous. Ça vous traverse. Vous le respirez dans et l'extérieur. Vous et toutes les autres créatures.

Le grand ennemi de la liberté est l'alignement du pouvoir politique avec la richesse. Cet alignement détruit le Commonwealth - c'est-à-dire la richesse naturelle des localités et les économies locales du ménage, du quartier et de la communauté - et détruit ainsi la démocratie, dont le Commonwealth est le fondement et les moyens pratiques.

Je préfère compter sur la sagesse de Mère Nature que l'intelligence de l'homme

Ce n'est pas de nous-mêmes que nous apprenons à être mieux que nous.

Notre terre pénètre dans et hors de notre corps au moment où notre corps pénètre dans et hors de notre terre

Il n'y a pas assez de gens riches et puissants pour consommer le monde entier; Pour cela, les riches et les puissants ont besoin de l'aide d'innombrables gens ordinaires.

Nous sommes devenus aveugles aux alternatives à la violence.

J'arrive dans la paix des choses sauvages qui ne taxent pas leur vie avec la prévoyance du chagrin ... pendant un certain temps, je me repose dans la grâce du monde, et je suis libre.

Pas seulement la retenue de soi, ce vieux Killjoy, mais la retenue communautaire.

Beauté . . . ne peut pas être interprété. Ce n'est pas un fait empiriquement vérifiable; Ce n'est pas une quantité.

La violence engendre la violence. Les actes de violence commis dans la «justice» ou dans l'affirmation des «droits» ou de la défense de la «paix» ne mettent pas fin à la violence. Ils préparent et justifient sa continuation.

Nous vivons même maintenant parmi les punitions et les ruines.

Je crois que la communauté - dans le plus grand sens: un lieu et toutes ses créatures - est la plus petite unité de santé et que parler de la santé d'un individu isolé est une contradiction en termes. (p. 146, la santé est l'adhésion)

Je crois que le monde a été créé et approuvé par l'amour, qu'il subsiste, cohère et perdure par l'amour, et que, dans la mesure où il est échangeable, il ne peut être racheté que par l'amour.

Quand je me lève, permettez-moi de me lever joyeux comme un oiseau. Quand je tombe, laissez-moi tomber sans regret comme une feuille.

La garantie de sécurité de la bonne santé à long terme des terres agricoles et de la ville est, je crois, la nourriture produite localement.

Sans économies locales prospères, les gens n'ont pas de pouvoir et la terre aucune voix.

Il y a du changement par nécessité ou l'adaptation, et il y a un changement ou une nouveauté artificiel.

Le monde est si plein et abondant que c'est comme une femme enceinte portant un enfant dans un bras et en conduisant une autre par la main. Chaque flaque d'eau dans la voie est ennemie de sirotage de papillons qui volent en flottement lorsque vous passez en fin de matinée en route pour recevoir le courrier.

Il est préférable d'acheter dans un petit magasin local privé que dans un magasin de chaînes. Il vaut mieux acheter un bon produit qu'un mauvais. N'achetez rien dont vous n'avez pas besoin. Faites autant que vous le pouvez pour vous-même. Si vous ne pouvez pas faire quelque chose pour vous-même, voyez si vous avez un voisin qui peut le faire pour vous. Faites tout ce que vous pouvez pour voir que votre argent reste le plus longtemps possible dans la communauté locale.

Lorsque vous avez une violence légitimée à grande échelle dans un endroit qui est divisé aussi profondément et amèrement que le Kentucky, la violence légitime peut provoquer une violence illégitime, une terrible sans cœur et une cruauté locales qui se nourrissent de lui-même et continuent.

Ce que je représente, c'est ce sur quoi je tiens.

Il y a un monde de différence. . . Entre ces informations auxquelles nous avons maintenant probablement accès par ordinateur, bibliothèques et le reste, grands stocks de données et connaissances que les gens ont dans leurs os par lesquels ils font du bon travail et vivent de bonnes vies.

Rire. Le rire est incommensurable. Soyez joyeux bien que vous ayez considéré tous les faits.

Le monde n'est pas donné par nos pères mais emprunté à nos enfants.

La question dont moi devant moi, maintenant que je suis vieux, n'est pas comment être mort, ce que je connais de suffisamment de pratique, mais comment être vivant, comme le dit encore ces collines usées, et quelques peintures de Paul cezanne, et ce simple chant Wren , qui pense qu'il est vivant pour toujours, cet instant et peut-être.

Il y a des moments où le cœur est généreux, et puis il sait que pour le meilleur ou pour le pire, nos vies sont tissées ici, l'une avec l'autre et avec l'endroit et tous les êtres vivants.

La spécialisation est le grand mal de la civilisation.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wendell_Berry

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