Tué sur le front en novembre 1918, une semaine avant l'armistice, Wilfred Owen est un des grands poètes anglais témoins des atrocités de la grande Guerre dont il  dénonce à juste titre la barbarie et l'inutilité. Si son oeuvre est réduite, étant donné les circonstances, elle compense cette brièveté par sa puissance évocatrice dans laquelle poésie encore romantique  et réalisme plus moderne se côtoient. Ces deux aspects de son oeuvre allient le lyrisme hérité de Keats que W. Owen vénérait (autre poète fauché par la maladie au même âge) et une évocation réaliste des combats admirablement rendue par un jeu de sonorités et de fausses rimes qui contribuent fortement à son ancrage dans la modernité.

Wilfred Owen ; poèmes choisis (1912-1918)

Une poésie puissante qui pointe la déshumanisation du combattant. En virtuose du mot qui fait vibrer les choses, Owen secoue la guerre et interroge sa brutalité, ses horreurs. Sans quitter le front et les tranchées.

Poèmes de guerre

Né en 1893 à Oswestry (Shropshire), Wilfred Owen s'enthousiasme très tôt pour la poésie et commence à écrire. En 1913, il débarque à Bordeaux où il enseigne sa langue. En octobre 1915, tandis que le conflit fait rage, Owen s'engage comme sous-lieutenant dans l'armée britannique. Lors d'un séjour à l'hôpital, il rencontre le poète Siegfried Sassoon, qui l'incite à se servir de son expérience de la guerre dans ses écrits. Suivent alors une série d'oeuvres majeures, où l'élégance novatrice de la forme appuie la radicalité du propos. De son vivant, Wilfred Owen ne publie pourtant que quatre poèmes. Car, revenu au front, il est tué à Ors (Nord) le 4 novembre 1918, sept jours avant l'Armistice. Ses poèmes paraîtront pour la première fois en 1920. Benjamin Britten les utilisera pour son War Requiem en 1962. Cette nouvelle édition augmentée se propose de donner au lecteur francophone davantage qu'un aperçu de cette oeuvre qui, au Royaume-Uni, n'est dépassée en popularité que par celle de Shakespeare.

Et chaque lent crépuscule...

Depuis leur première parution en 1920, ces poèmes ont été constamment réédités en Angleterre. Au fil du temps, l’œuvre de Wilfred Owen a dépassé son statut de témoignage d’époque pour gagner celui de classique de la poésie anglaise. C’est de la condition humaine dont il est ici question. L’homme meurtri, humilié, nié jusque dans son humanité même. Un livre bouleversant.

Et chaque lent crépuscule

Dans Manière noire, roman de Xavier Hanotte, le personnage principal est un inspecteur de police que passionne l'oeuvre d'un grand poète anglais.
Ce poète, c'est Wilfred Owen, né en 1893. A l'âge de 20 ans, il débarque à Bordeaux où il enseigne sa langue. Mais la Grande Guerre le surprend sur le continent. Il s'engage dans l'armée britannique et rejoint le front de la Somme en 1917. L'enfer est au rendez-vous. Le poète joint alors à la dénonciation tragique de l'absurdité une profonde compassion pour l'homme désarmé, meurtri, nié jusque dans son humanité même.
Le lieutenant Owen tombe à Ors (Nord), le 4 novembre 1918, sept jours avant l'Armistice. Mise à l'honneur par Benjamin Britten dans son célèbre War Requiem, aujourd'hui traduite par Barthélemy Dussert et Xavier Hanotte, son oeuvre aussi poignante que brève est enfin rendue accessible au public français par le biais d'un choix de poèmes et de lettres. Un immense poète à découvrir.

Wilfred Owen meurt au front le 4 novembre 1918, une semaine exactement avant la signature de l'armistice. Il a alors 25 ans. De son vivant, seuls quatre de ses poèmes ont été publiés. Et pourtant, avec les poèmes de guerre, composés de janvier 1917 à novembre 1918, il est clair que c'est d'un grand écrivain qu'il s'agit : poète bien sûr de l'indignation mais surtout de la compassion, non pas tellement de la révolte et du cri. Il y a dans ses vers une extraordinaire capacité de rendre sensible le tragique et le misère des hommes pris au piège de la guerre. Au coeur des orages de feu et de fer, il y a cette voix fermement attentive à la très forte et délicate présence des sentiments les plus humains, et qui sait rendre le pathétique de cette présence-là. Les poèmes de guerre d'Owen constituent l'hymne à la paix d'un qui est sans doute mort pour rien. Benjamin Britten, dont on sait qu'il fut un pacifiste convaincu, ne s'y est pas trompé, qui a intercalé dans le texte latin de son "War Requiem" les vers parmi les plus beaux et les plus poignants de ce très jeune et déjà très grand poète.

Poemes Du War Requiem

Wilfred Edward Salter Owen,  MC (18 mars 1893 – 4 novembre 1918) est un poète anglais, très connu en Angleterre et en Europe et parfois considéré comme le plus grand poète de la Première Guerre mondiale.

Un poème ne se développe pas par à-coups. Comme les arbres au printemps produisent un nouvel anneau de tissu, chaque poète produit un nouvel élan à la même saison.

Quelles cloches passantes pour celles qui meurent comme du bétail? Seulement la colère monstrueuse des armes à feu.

Heureux, des hommes qui, avant d'être tués, ont laissé leurs veines se refroidir.

N'ayez pas peur: merci à la maison et à la poésie et à la force derrière les deux.

Toute tradition théologique me devient de plus en plus désagréable. Toutes mes récentes incursions dans de tels domaines prouvent qu'il s'agit d'une étude mouvante, hypothétique, nourrissant le doute, poussiéreuse et peu rentable.

Le nombre de personnes âgées ne peut pas lire. Ceux qui peuvent rarement faire.

Le nombre de personnes âgées ne peut pas lire. Ceux qui peuvent rarement faire

Car par ma joie aurait pu rire de nombreux hommes, et de mes pleurs pour que quelque chose soit laissé, qui doit mourir maintenant.

J'ai rêvé que Jésus aimait les engrenages à gros gun; et a provoqué un arrêt permanent dans tous les boulons; et bouclé avec un sourire Mausers et Colts; et a rouillé chaque baïonnette avec ses larmes.

Soyez intimidé, scrutateur, par tué, mais ne tuez pas.

Savez-vous ce qui me tiendrait ensemble sur un champ de bataille? Le sentiment que je perpétuais la langue dans laquelle Keats et les autres ont écrit!

Un ami étrange, «J'ai dit:« Voici aucune raison de pleurer ». «Aucun», dit l'autre, sauf les années défaites, le désespoir. Quel que soit l'espoir que vous êtes ma vie aussi; Je suis allé chasser à l'état sauvage après la beauté la plus folle du monde.

Toute tradition théologique me devient désagréable.

Mon sujet est la guerre et la pitié de la guerre. La poésie est dans la pitié.

Le vieux mensonge: doux et approprié pour votre pays.

Les lèvres rouges ne sont pas aussi rouges que les pierres tachées embrassées par les morts anglais.

Mon âme est un peu de chagrin, se froissant la poitrine, pour gravir votre gorge sur des sanglots; Facilement chasé d'autres soupirs et essuyé par des vents plus frais.

Je trouve une philosophie plus pure dans un poème que dans une conclusion de géométrie, une analyse chimique ou une loi physique

J'ai perçu beaucoup de beauté dans les serments rauques qui ont gardé notre courage droit; entendu la musique dans la silencieux du devoir; j'ai trouvé la paix où des tempêtes de coquille jalonnaient le plus rouge.

Ces hommes valent vos larmes. Vous ne valez pas leur gaieté.

No-Man's Land Under Snow est comme le visage de la lune: chaotique, cratère monté, inhabitable, horrible, demeure de la folie.

Tout ce qui pleure lorsque beaucoup quittent ces côtes: tout ce qui partage la réciprocité éternelle des larmes.

Je ne m'occupe surtout pas de Poésie. Mon sujet est la guerre et la pitié de la guerre. La Poésie est dans la pitié.

Comme le bronze peut être embelli en se couchant dans le sol sombre et humide, ainsi les hommes qui se fanent dans la poussière de la guerre se fanent plus beaux, et le chagrin fleurit leur âme.

Le vieux bonheur n'est pas revenu. Les chagrins de garçon ne sont pas aussi graves que le désir des jeunes. Les garçons n'ont pas de tristesse plus triste que notre espoir.

J'ai essayé de piéger les soldats, - aucune utilisation! On meurt de guerre comme une vieille maladie.

Je suis boursouflé sur un roche de supériorité dans un océan de soldats.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wilfred_Owen

Ses oeuvres

Ses derniers livres