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Enfance

61 poésies en cours de vérification
Enfance

Poésies de la collection enfance

    J

    Jean-Pierre Claris de Florian

    @jeanPierreClarisDeFlorian

    Les enfants et les perdreaux Deux enfants d'un fermier, gentils, espiègles, beaux, Mais un peu gâtés par leur père, Cherchant des nids dans leur enclos, Trouvèrent de petits perdreaux Qui voletaient après leur mère. Vous jugez de la joie, et comment mes bambins À la troupe qui s'éparpille Vont partout couper les chemins, Et n'ont pas assez de leurs mains Pour prendre la pauvre famille ! La perdrix, traînant l'aile, appelant ses petits, Tourne en vain, voltige, s'approche ; Déjà mes jeunes étourdis Ont toute sa couvée en poche. Ils veulent partager comme de bons amis ; Chacun en garde six, il en reste un treizième : L'aîné le veut, l'autre le veut aussi. - Tirons au doigt mouillé. - Parbleu non. - Parbleu si. - Cède, ou bien tu verras. - Mais tu verras toi-même. De propos en propos, l'aîné, peu patient, Jette à la tête de son frère Le perdreau disputé. Le cadet en colère D'un des siens riposte à l'instant. L'aîné recommence d'autant ; Et ce jeu qui leur plaît couvre autour d'eux la terre De pauvres perdreaux palpitants. Le fermier, qui passait en revenant des champs, Voit ce spectacle sanguinaire, Accourt, et dit à ses enfants : Comment donc ! Petits rois, vos discordes cruelles Font que tant d'innocents expirent par vos coups ! De quel droit, s'il vous plaît, dans vos tristes querelles, Faut-il que l'on meure pour vous ?

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    Jules Supervielle

    Jules Supervielle

    @julesSupervielle

    A une Enfant Que ta voix à travers les portes et les murs Me trouve enfin dans ma chambre, caché par la poésie, O enfant qui es mon enfant, Toi qui as l'étonnement de la corbeille peu à peu garnie de fleurs et d'herbes odorantes Quand elle se croyait oubliée dans un coin, Et tu regardes de mon côté comme en pleine forêt l'écriteau qui montre les routes. La peinture est visible à peine, On confond les distances Mais on est rassuré. O dénuement! Tu n'es même pas sûre de posséder ta petite robe ni tes pieds nus dans tes sandales Ni que tes yeux soient bien à toi, ni même leur étonnement, Ni cette bouche charnue, ni ces paroles retenues, As-tu seulement le droit de regarder du haut en bas ces arbres qui barrent le ciel du jardin Avec toutes ces pommes de pin et ces aiguilles, qui fourmillent? Le ciel est si large qu'il n'est peut-être pas de place en dessous pour une enfant de ton âge, Trop d'espace nous étouffe autant que s'il n'y en avait pas assez, Et pourtant il te faut, comme les personnes grandes, Endurer tout l'univers avec son sourd mouvement; Même les fourmis s'en accommodent et les petits des fourmis. Comment faire pour accueillir les attelages sur les routes, à des vitesses différentes, Et les chaudières des navires qui portent le feu sur la mer? Tes yeux trouveraient dans les miens le secours que l'on peut tirer De cette chose haute à la voix grave qu'on appelle un père dans les maisons S'il ne suffisait de porter un regard clair sur le monde

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    Jules Verne

    Jules Verne

    @julesVerne

    Aux Jeunes Filles du Couvent de Sainte-Marie Prions dans ce pieux asyle Où notre âge s'écoule entre des soins si doux, Prions, la prière est facile : Les Dames de Marie ont tant d'amour pour nous ! Aussi comprenons bien, dans notre âme attendrie, De quel nom maternel on a su les nommer : Aimons-les, car ce sont les dames de Marie ! Aimons-les : dans Marie est le doux mot aimer. Prions dans ce pieux asyle Où notre âge s'écoule entre des soins si doux ! Prions, la prière est facile : Les Dames de Marie ont tant d'amour pour nous ! Et toi, Vierge, qui fus aussi petite fille Entends-nous, car c'est nous que tu chéris le plus ! Ne sommes-nous donc pas de la Sainte famille, Nous, les petites sœurs de ton petit Jésus. Prions dans ce pieux asyle Où notre âge s'écoule entre des soins si doux ! Prions, la prière est facile : Les Dames de Marie ont tant d'amour pour nous !

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    L

    Louise Ackermann

    @louiseAckermann

    La jeunesse Prodigue de trésors et d’ivresse idolâtre, La Jeunesse a toujours fait comme Cléopâtre : Un pur et simple vin est trop froid pour son cœur ; Elle y jette un joyau, dans sa fougue imprudente. À peine a-t-elle, hélas ! touché la coupe ardente, Qu’il n’y reste plus rien, ni perle, ni liqueur.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Aux trois aimés De vous gronder je n'ai plus le courage, Enfants ! ma voix s'enferme trop souvent. Vous grandissez, impatients d'orage ; Votre aile s'ouvre, émue au moindre vent. Affermissez votre raison qui chante ; Veillez sur vous comme a fait mon amour ; On peut gronder sans être bien méchante : Embrassez-moi, grondez à votre tour. Vous n'êtes plus la sauvage couvée, Assaillant l'air d'un tumulte innocent ; Tribu sans art, au désert préservée, Bornant vos voeux à mon zèle incessant : L'esprit vous gagne, ô ma rêveuse école, Quand il fermente, il étourdit l'amour. Vous adorez le droit de la parole : Anges, parlez, grondez à votre tour. Je vous fis trois pour former une digue Contre les flots qui vont vous assaillir : L'un vigilant, l'un rêveur, l'un prodigue, Croissez unis pour ne jamais faillir, Mes trois échos ! l'un à l'autre, à l'oreille, Redites-vous les cris de mon amour ; Si l'un s'endort, que l'autre le réveille ; Embrassez-le, grondez à votre tour ! Je demandais trop à vos jeunes âmes ; Tant de soleil éblouit le printemps ! Les fleurs, les fruits, l'ombre mêlée aux flammes, La raison mûre et les joyeux instants, Je voulais tout, impatiente mère, Le ciel en bas, rêve de tout amour ; Et tout amour couve une larme amère : Punissez-moi, grondez à votre tour.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Âme et jeunesse Puisque de l'enfance envolée Le rêve blanc, Comme l'oiseau dans la vallée, Fuit d'un élan ; Puisque mon auteur adorable Me fait errer Sur la terre où rien n'est durable Que d'espérer ; À moi jeunesse, abeille blonde Aux ailes d'or ! Prenez une âme, et par le monde, Prenons l'essor ; Avançons, l'une emportant l'autre, Lumière et fleur, Vous sur ma foi, moi sur la vôtre, Vers le bonheur ! Vous êtes, belle enfant, ma robe, Perles et fil, Le fin voile où je me dérobe Dans mon exil. Comme la mésange s'appuie Au vert roseau, Vous êtes le soutien qui plie ; Je suis l'oiseau ! Bouquets défaits, tête penchée, Du soir au jour, Jeunesse ! On vous dirait fâchée Contre l'amour. L'amour luit d'orage en orage ; Il faut souvent Pour l'aborder bien du courage Contre le vent ! L'amour c'est Dieu, jeunesse aimée ! Oh ! N'allez pas, Pour trouver sa trace enflammée, Chercher en bas : En bas tout se corrompt, tout tombe, Roses et miel ; Les couronnes vont à la tombe, L'amour au ciel ! Dans peu, bien peu, j'aurai beau faire : Chemin courant, Nous prendrons un chemin contraire, En nous pleurant. Vous habillerez une autre âme Qui descendra, Et toujours l'éternelle flamme Vous nourrira ! Vous irez où va chanter l'heure, Volant toujours ; Vous irez où va l'eau qui pleure, Où vont les jours ; Jeunesse ! Vous irez dansante À qui rira, Quand la vieillesse pâlissante M'enfermera !

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    M

    Maurice Carême

    @mauriceCareme

    Au cirque Ah ! Si le clown était venu ! Il aurait bien ri, mardi soir : Un magicien en cape noire A tiré d'un petit mouchoir Un lapin, puis une tortue Et, après, un joli canard. Puis il les a fait parler En chinois, en grec, en tartare. Mais le clown était enrhumé : Auguste était bien ennuyé. Il dut faire l'équilibriste Tous seul sur un tonneau percé. C'est pourquoi je l'ai dessiné Avec des yeux tout ronds, tout tristes Et de grosses larmes qui glissent Sur son visage enfariné.

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    M

    Maurice Carême

    @mauriceCareme

    Berceuse Au fond des bois Couleur de faine, La feuille choit Si doucement Que c’est à peine Si on l’entend. À la fontaine, Le merle boit Si doucement Que c’est à peine Si on l’entend. À demi voix, Si doucement Que c’est à peine Si on l’entend, Une maman Berce la peine De son enfant.

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    O

    Odilon-Jean Périer

    @odilonJeanPerier

    Comme parle et se tait une fille des hommes Comme parle et se tait une fille des hommes Comme de grands secrets sont formés par son corps Quel étrange plaisir, à cette heure où nous sommes Aussi libres de tout que les esprits des morts, Aussi légers, abandonnés, sûrs de nous-mêmes,

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Le ciel est par-dessus le toit Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu'on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l'arbre qu'on voit Chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. Qu'as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ?

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    P

    Pierre Coran

    @pierreCoran

    Anagramme Par le jeu des anagrammes, Sans une lettre de trop, Tu découvres le sésame Des mots qui font d’autres mots. Me croiras-tu si je m’écrie Que toute neige a du génie ? Vas-tu prétendre que je triche Si je change ton chien en niche ? Me traiteras-tu de vantard Si une harpe devient un phare ? Tout est permis en poésie. Grâce aux mots , l’image est magie.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    À une fille Ma petite Nymphe Macée, Plus blanche qu'ivoire taillé, Plus blanche que neige amassée. Plus blanche que le lait caillé, Ton beau teint ressemble les lis Avecque les roses cueillis. Découvre-moi ton beau chef-d'œuvre, Tes cheveux où le Ciel, donneur Des grâces, richement découvre Tous ses biens pour leur faire honneur ; Découvre ton beau front aussi, Heureux objet de mon souci. Comme une Diane tu marches, Ton front est beau, tes yeux sont beaux, Qui flambent sous deux noires arches, Comme deux célestes flambeaux, D'où le brandon fut allumé, Qui tout le cœur m'a consumé. Ce fut ton œil, douce mignonne, Que d'un fol regard écarté Les miens encore emprisonne, Peu soucieux de liberté, Tous deux au retour du Printemps, Et sur l'Avril de nos beaux ans. Te voyant jeune, simple et belle, Tu me suces l'âme et le sang ; Montre-moi ta rose nouvelle, Je dis ton sein d'ivoire blanc, Et tes deux rondelets tétons, Que s'enflent comme deux boutons. Las ! puisque ta beauté première Ne me daigne faire merci, Et me privant de ta lumière, Prend son plaisir de mon souci, Au moins regarde sur mon front Les maux que tes beaux yeux me font.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    La jeunesse Qui voudra voir dedans une jeunesse La beauté jointe avec la chasteté, L'humble douceur, la grave majesté, Toutes vertus, et toute gentillesse : Qui voudra voir les yeux d'une Déesse, Et de nos ans la seule nouveauté, Et cette Dame oeillade la beauté, Que le vulgaire appelle ma maîtresse. Il apprendra comme Amour rit et mord, Comme il guérit, comme il donne la mort, Puis il dira, quelle étrange nouvelle ! Du ciel la terre empruntait sa beauté, La terre au ciel a maintenant ôtée, La beauté même, ayant chose si belle.

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    P

    Pierre-Jean de Béranger

    @pierreJeanDeBeranger

    Bon vin et fillette L'amour, l'amitié, le vin, Vont égayer ce festin ; Nargue de toute étiquette ! Turlurette, turlurette, Bon vin et fillette ! L'amour nous fait la leçon ; Partout, ce dieu sans façon, Prend la nappe pour serviette. Turlurette, turlurette, Bon vin et fillette ! Que dans l'or mangent les grands, Il ne faut à deux amants Qu'un seul verre, qu'une assiette. Turlurette, turlurette, Bon vin et fillette ! Sur un trône est-on heureux ? On ne peut s'y placer deux ; Mais vive table et couchette ! Turlurette, turlurette, Bon vin et fillette ! Si pauvreté qui nous suit A des trous à son habit, De fleurs ornons sa toilette. Turlurette, turlurette, Bon vin et fillette ! Mais que dis-je ? Ah ! dans ce cas, Mettons plutôt habit bas : Lise en paraîtra mieux faite, Turlurette, turlurette, Bon vin et fillette !

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Enfantillage Madame, vous étiez petite, J’avais douze ans ; Vous oubliez vos courtisans Bien vite !

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    À vingt ans À vingt ans on a l'œil difficile et très fier : On ne regarde pas la première venue, Mais la plus belle ! Et, plein d'une extase ingénue, On prend pour de l'amour le désir né d'hier. Plus tard, quand on a fait l'apprentissage amer, Le prestige insolent des grands yeux diminue, Et d'autres, d'une grâce autrefois méconnue, Révèlent un trésor plus intime et plus cher. Mais on ne fait jamais que changer d'infortune : À l'âge où l'on croyait n'en pouvoir aimer qu'une, C'est par elle déjà qu'on apprit à souffrir ; Puis, quand on reconnaît que plus d'une est charmante, On sent qu'il est trop tard pour choisir une amante Et que le cœur n'a plus la force de s'ouvrir.

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    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    Amour de jeune fille Ma mère, quel beau jour ! tout brille, tout rayonne. Dans les airs, l'oiseau chante et l'insecte bourdonne ; Les ruisseaux argentés roulent sur les cailloux, Les fleurs donnent au ciel leur parfum le plus doux. Le lis s'est entr'ouvert ; la goutte de rosée, Sur les feuilles des bois par la nuit déposée, S'enfuyant à l'aspect du soleil et du jour, Chancelle et tombe enfin comme des pleurs d'amour. Les fils blancs et légers de la vierge Marie, Comme un voile d'argent, volent sur la prairie : Frêle tissu, pour qui mon souffle est l'aquilon, Et que brise en passant l'aile d'un papillon. Sous le poids de ses fruits le grenadier se penche, Dans l'air, un chant d'oiseau nous vient de chaque branche ; Jusqu'au soir, dans les cieux, le soleil brillera : Ce jour est un beau jour !... Oh ! bien sûr, il viendra ! Il viendra... mais pourquoi ?... Sait-il donc que je l'aime ? Sait-il que je l'attends, que chaque jour de même, — Que ce jour soit celui d'hier ou d'aujourd'hui — J'espère sa présence et ne songe qu'à lui ? Oh ! non ! il ne sait rien. Qu'aurait-il pu comprendre !... Les battements du cœur se laissent-ils entendre ? Les yeux qu'on tient baissés, ont-ils donc un regard ? Un sourire, dit-il qu'on doit pleurer plus tard ? Que sait-on des pensers cachés au fond de l'âme ! La douleur qu'on chérit, le bonneur que l'on blâme , Au bal, qui les trahit ?... Des fleurs sont sur mon front, À tout regard joyeux mon sourire répond ; Je passe auprès de lui sans détourner la tête, Sans ralentir mes pas.... et mon cœur seul s'arrête. Mais qui peut voir le cœur ? qu'il soit amour ou fiel, C'est un livre fermé, qui ne s'ouvre qu'au ciel ! Une fleur est perdue, au loin, dans la prairie, Mais son parfum trahit sa présence et sa vie ; L'herbe cache une source, et le chêne un roseau, Mais la fraîcheur des bois révèle le ruisseau ; Le long balancement d'un flexible feuillage Nous dit bien s'il reçoit ou la brise ou l'orage ; Le feu qu'ont étouffé des cendres sans couleur, Se cachant à nos yeux, se sent par la chaleur ; Pour revoir le soleil quand s'enfuit l'hirondelle, Le pays qu'elle ignore est deviné par elle : Tout se laisse trahir par l'odeur ou le son, Tout se laisse entrevoir par l'ombre ou le rayon, Et moi seule, ici-bas, dans la foule perdue, J'ai passé près de lui sans qu'il m'ait entendue... Mon amour est sans voix, sans parfum, sans couleur, Et nul pressentiment n'a fait battre son cœur ! Ma mère, c'en est fait ! Le jour devient plus sombre ; Aucun bruit, aucun pas, du soir ne trouble l'ombre. Adieux à vous ! — à vous, ingrat sans le savoir ! Vous, coupable des pleurs que vous ne pouvez voir ! Pour la dernière fois, mon Ame déchirée Rêva votre présence, hélas! tant désirée... Plus jamais je n'attends. L'amour et l'abandon, Du cœur que vous brisez les pleurs et le pardon, Vous ignorerez tout !... Ainsi pour nous, un ange. Invisible gardien, dans ce monde où tout change. S'attache à notre vie et vole à nos côtés ; Sous son voile divin nous sommes abrités, Et jamais, cependant, on ne voit l'aile blanche Qui, sur nos fronts baissés, ou s'entrouvre ou se penche. Dans les salons, au bal, sans cesse, chaque soir, En dansant près de vous, il me faudra vous voir ; Et cependant, adieu... comme à mon premier rêve ! Tous deux, à votre insu, dans ce jour qui s'achève, Nous nous serons quittés ! — Adieu, soyez heureux !... Ma prière, pour vous, montera vers les Cieux : Je leur demanderai qu'éloignant les orages, Ils dirigent vos pas vers de riants rivages, Que la brise jamais, devenant aquilon, D'un nuage pour vous ne voile l'horizon ; Que l'heure à votre gré semble rapide ou lente ; Lorsque vous écoutez, que toujours l'oiseau chante ; Lorsque vous regardez, que tout charme vos yeux, Que le buisson soit vert, le soleil radieux ; Que celle qui sera de votre cœur aimée, Pour vous, d'un saint amour soit toujours animée !... — Si parfois, étonné d'un aussi long bonheur, Vous demandez à Dieu : « Mais pourquoi donc, Seigneur ? » Il répondra peut-être : « Un cœur pour toi me prie... Et sa part de bonheur, il la donne à ta vie ! »

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Elle avait pris ce pli Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin De venir dans ma chambre un peu chaque matin ; Je l'attendais ainsi qu'un rayon qu'on espère ; Elle entrait, et disait : Bonjour, mon petit père ; Prenait ma plume, ouvrait mes livres, s'asseyait Sur mon lit, dérangeait mes papiers, et riait, Puis soudain s'en allait comme un oiseau qui passe. Alors, je reprenais, la tête un peu moins lasse, Mon oeuvre interrompue, et, tout en écrivant, Parmi mes manuscrits je rencontrais souvent Quelque arabesque folle et qu'elle avait tracée, Et mainte page blanche entre ses mains froissée Où, je ne sais comment, venaient mes plus doux vers. Elle aimait Dieu, les fleurs, les astres, les prés verts, Et c'était un esprit avant d'être une femme. Son regard reflétait la clarté de son âme. Elle me consultait sur tout à tous moments. Oh ! que de soirs d'hiver radieux et charmants Passés à raisonner langue, histoire et grammaire, Mes quatre enfants groupés sur mes genoux, leur mère Tout près, quelques amis causant au coin du feu ! J'appelais cette vie être content de peu ! Et dire qu'elle est morte ! Hélas ! que Dieu m'assiste ! Je n'étais jamais gai quand je la sentais triste ; J'étais morne au milieu du bal le plus joyeux Si j'avais, en partant, vu quelque ombre en ses yeux.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Jeanne était au pain sec Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir, Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir, J'allai voir la proscrite en pleine forfaiture, Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité, Repose le salut de la société, S'indignèrent, et Jeanne a dit d'une voix douce : – Je ne toucherai plus mon nez avec mon pouce ; Je ne me ferai plus griffer par le minet. Mais on s'est récrié : – Cette enfant vous connaît ; Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche. Elle vous voit toujours rire quand on se fâche. Pas de gouvernement possible. À chaque instant L'ordre est troublé par vous ; le pouvoir se détend ; Plus de règle. L'enfant n'a plus rien qui l'arrête. Vous démolissez tout. – Et j'ai baissé la tête, Et j'ai dit : – Je n'ai rien à répondre à cela, J'ai tort. Oui, c'est avec ces indulgences-là Qu'on a toujours conduit les peuples à leur perte. Qu'on me mette au pain sec. – Vous le méritez, certe, On vous y mettra. – Jeanne alors, dans son coin noir, M'a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir, Pleins de l'autorité des douces créatures : – Eh bien, moi, je t'irai porter des confitures.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    L'enfance L'enfant chantait ; la mère au lit exténuée, Agonisait, beau front dans l'ombre se penchant ; La mort au-dessus d'elle errait dans la nuée ; Et j'écoutais ce râle, et j'entendais ce chant. L'enfant avait cinq ans, et, près de la fenêtre, Ses rires et ses jeux faisaient un charmant bruit ; Et la mère, à côté de ce pauvre doux être Qui chantait tout le jour, toussait toute la nuit. La mère alla dormir sous les dalles du cloître ; Et le petit enfant se remit à chanter... — La douleur est un fruit : Dieu ne le fait pas croître Sur la branche trop faible encor pour le porter. Paris, janvier 1835.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    L'enfant Quand l'enfant nous regarde, on sent Dieu nous sonder ; Quand il pleure, j'entends le tonnerre gronder, Car penser c'est entendre, et le visionnaire Est souvent averti par un vague tonnerre. Quand ce petit être, humble et pliant les genoux, Attache doucement sa prunelle sur nous, Je ne sais pas pourquoi je tremble ; quand cette âme, Qui n'est pas homme encore et n'est pas encor femme, En qui rien ne s'admire et rien ne se repent, Sans sexe, sans passé derrière elle rampant, Verse, à travers les cils de sa rose paupière, Sa clarté, dans laquelle on sent de la prière, Sur nous les combattants, les vaincus, les vainqueurs ; Quand cet arrivant semble interroger nos coeurs, Quand cet ignorant, plein d'un jour que rien n'efface, A l'air de regarder notre science en face, Et jette, dans cette ombre où passe Adam banni, On ne sait quel rayon de rêve et d'infini, Ses blonds cheveux lui font au front une auréole. Comme on sent qu'il était hier l'esprit qui vole ! Comme on sent manquer l'aile à ce petit pied blanc ! Oh ! comme c'est débile et frêle et chancelant Comme on devine, aux cris de cette bouche, un songe De paradis qui jusqu'en enfer se prolonge Et que le doux enfant ne veut pas voir finir ! L'homme, ayant un passé, craint pour cet avenir. Que la vie apparaît fatale ! Comme on pense A tant de peine avec si peu de récompense ! Oh ! comme on s'attendrit sur ce nouveau venu ! Lui cependant, qu'est-il, ô vivants ? l'inconnu. Qu'a-t-il en lui ? l'énigme. Et que porte-t-il ? l'âme. Il vit à peine ; il est si chétif qu'il réclame Du brin d'herbe ondoyant aux vents un point d'appui. Parfois, lorsqu'il se tait, on le croit presque enfui, Car on a peur que tout ici-bas ne le blesse. Lui, que fait-il ? Il rit. Fait d'ombre et de faiblesse Et de tout ce qui tremble, il ne craint rien. Il est Parmi nous le seul être encor vierge et complet ; L'ange devient enfant lorsqu'il se rapetisse. Si toute pureté contient toute justice, On ne rencontre plus l'enfant sans quelque effroi ; On sent qu'on est devant un plus juste que soi ; C'est l'atome, le nain souriant, le pygmée ; Et, quand il passe, honneur, gloire, éclat, renommée, Méditent ; on se dit tout bas : Si je priais ? On rêve ; et les plus grands sont les plus inquiets ; Sa haute exception dans notre obscure sphère, C'est que, n'ayant rien fait, lui seul n'a pu mal faire ; Le monde est un mystère inondé de clarté, L'enfant est sous l'énigme adorable abrité ; Toutes les vérités couronnent condensées Ce doux front qui n'a pas encore de pensées ; On comprend que l'enfant, ange de nos douleurs, Si petit ici-bas, doit être grand ailleurs. Il se traîne, il trébuche ; il n'a dans l'attitude, Dans la voix, dans le geste aucune certitude ; Un souffle à qui la fleur résiste fait ployer Cet être à qui fait peur le grillon du foyer ; L'oeil hésite pendant que la lèvre bégaie ; Dans ce naïf regard que l'ignorance égaie, L'étonnement avec la grâce se confond, Et l'immense lueur étoilée est au fond.

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    Victor Hugo

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    @victorHugo

    L'enfant, voyant l'aïeule L'enfant, voyant l'aïeule à filer occupée, Veut faire une quenouille à sa grande poupée. L'aïeule s'assoupit un peu ; c'est le moment. L'enfant vient par derrière et tire doucement Un brin de la quenouille où le fuseau tournoie, Puis s'enfuit triomphante, emportant avec joie La belle laine d'or que le safran jaunit, Autant qu'en pourrait prendre un oiseau pour son nid. Cauteretz, août 1843.

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    Victor Hugo

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    @victorHugo

    Lorsque l'enfant paraît Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux. Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère Tremble à le voir marcher. Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme Qui s'élève en priant ; L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poètes saints ! la grave causerie S'arrête en souriant. La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure, L'onde entre les roseaux, Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare, Sa clarté dans les champs éveille une fanfare De cloches et d'oiseaux. Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine Qui des plus douces fleurs embaume son haleine Quand vous la respirez ; Mon âme est la forêt dont les sombres ramures S'emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés ! Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies, N'ont point mal fait encor ; Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange, Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange À l'auréole d'or ! Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche. Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche. Vos ailes sont d'azur. Sans le comprendre encor vous regardez le monde. Double virginité ! corps où rien n'est immonde, Âme où rien n'est impur ! Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers ! Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime, Frères, parents, amis, et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, La maison sans enfants ! Mai 1830

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    Victor Hugo

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    @victorHugo

    À l'Enfant malade pendant le siège Si vous continuez d'être ainsi toute pâle Dans notre air étouffant, Si je vous vois entrer dans mon ombre fatale, Moi vieillard, vous enfant ; Si je vois de nos jours se confondre la chaîne, Moi qui sur mes genoux Vous contemple, et qui veux la mort pour moi prochaine, Et lointaine pour vous ; Si vos mains sont toujours diaphanes et frêles, Si, dans vôtre berceau, Tremblante, vous avez l'air d'attendre des ailes Comme un petit oiseau ; Si vous ne semblez pas prendre sur notre terre Racine pour longtemps, Si vous laissez errer, Jeanne, en notre mystère Vos doux yeux mécontents ; Si je ne vous vois pas gaie et rose et très forte, Si, triste, vous rêvez, Si vous ne fermez pas derrière vous la porte Par où vous arrivez ; Si je ne vous vois pas comme une belle femme Marcher, vous bien porter, Rire, et si vous semblez être une petite âme Qui ne veut pas rester, Je croirai qu'en ce monde où le suaire au lange Parfois peut confiner, Vous venez pour partir, et que vous êtes l'ange Chargé de m'emmener.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    À la mère de l'enfant mort Oh ! vous aurez trop dit au pauvre petit ange Qu'il est d'autres anges là-haut, Que rien ne souffre au ciel, que jamais rien n'y change, Qu'il est doux d'y rentrer bientôt ; Que le ciel est un dôme aux merveilleux pilastres, Une tente aux riches couleurs, Un jardin bleu rempli de lis qui sont des astres, Et d'étoiles qui sont des fleurs ; Que c'est un lieu joyeux plus qu'on ne saurait dire, Où toujours, se laissant charmer, On a les chérubins pour jouer et pour rire, Et le bon Dieu pour nous aimer ; Qu'il est doux d'être un coeur qui brûle comme un cierge, Et de vivre, en toute saison, Près de l'enfant Jésus et de la sainte Vierge Dans une si belle maison ! Et puis vous n'aurez pas assez dit, pauvre mère, A ce fils si frêle et si doux, Que vous étiez à lui dans cette vie amère, Mais aussi qu'il était à vous ; Que, tant qu'on est petit, la mère sur nous veille, Mais que plus tard on la défend ; Et qu'elle aura besoin, quand elle sera vieille, D'un homme qui soit son enfant ; Vous n'aurez point assez dit à cette jeune âme Que Dieu veut qu'on reste ici-bas, La femme guidant l'homme et l'homme aidant la femme, Pour les douleurs et les combats ; Si bien qu'un jour, ô deuil ! irréparable perte ! Le doux être s'en est allé !... - Hélas ! vous avez donc laissé la cage ouverte, Que votre oiseau s'est envolé ! Avril 1843.

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    À ma fille Ô mon enfant, tu vois, je me soumets. Fais comme moi : vis du monde éloignée ; Heureuse ? non ; triomphante ? jamais. -- Résignée ! -- Sois bonne et douce, et lève un front pieux. Comme le jour dans les cieux met sa flamme, Toi, mon enfant, dans l'azur de tes yeux Mets ton âme ! Nul n'est heureux et nul n'est triomphant. L'heure est pour tous une chose incomplète ; L'heure est une ombre, et notre vie, enfant, En est faite. Oui, de leur sort tous les hommes sont las. Pour être heureux, à tous, -- destin morose ! Tout a manqué. Tout, c'est-à-dire, hélas ! Peu de chose. Ce peu de chose est ce que, pour sa part, Dans l'univers chacun cherche et désire : Un mot, un nom, un peu d'or, un regard, Un sourire ! La gaîté manque au grand roi sans amours ; La goutte d'eau manque au désert immense. L'homme est un puits où le vide toujours Recommence. Vois ces penseurs que nous divinisons, Vois ces héros dont les fronts nous dominent, Noms dont toujours nos sombres horizons S'illuminent ! Après avoir, comme fait un flambeau, Ébloui tout de leurs rayons sans nombre, Ils sont allés chercher dans le tombeau Un peu d'ombre. Le ciel, qui sait nos maux et nos douleurs, Prend en pitié nos jours vains et sonores. Chaque matin, il baigne de ses pleurs Nos aurores. Dieu nous éclaire, à chacun de nos pas, Sur ce qu'il est et sur ce que nous sommes ; Une loi sort des choses d'ici-bas, Et des hommes ! Cette loi sainte, il faut s'y conformer. Et la voici, toute âme y peut atteindre : Ne rien haïr, mon enfant ; tout aimer, Ou tout plaindre ! Paris, octobre 1842.

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    À ma fille Adèle Tout enfant, tu dormais près de moi, rose et fraîche, Comme un petit Jésus assoupi dans sa crèche ; Ton pur sommeil était si calme et si charmant Que tu n'entendais pas l'oiseau chanter dans l'ombre ; Moi, pensif, j'aspirais toute la douceur sombre Du mystérieux firmament. Et j'écoutais voler sur ta tête les anges ; Et je te regardais dormir ; et sur tes langes J'effeuillais des jasmins et des oeillets sans bruit ; Et je priais, veillant sur tes paupières closes ; Et mes yeux se mouillaient de pleurs, songeant aux choses Qui nous attendent dans la nuit. Un jour mon tour viendra de dormir ; et ma couche, Faite d'ombre, sera si morne et si farouche Que je n'entendrai pas non plus chanter l'oiseau ; Et la nuit sera noire ; alors, ô ma colombe, Larmes, prière et fleurs, tu rendras à ma tombe Ce que j'ai fait pour ton berceau.

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    Victor Hugo

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    À quoi je songe À quoi je songe ? — Hélas ! loin du toit où vous êtes, Enfants, je songe à vous ! à vous, mes jeunes têtes, Espoir de mon été déjà penchant et mûr, Rameaux dont, tous les ans, l'ombre croît sur mon mur, Douces âmes à peine au jour épanouies, Des rayons de votre aube encor tout éblouies ! Je songe aux deux petits qui pleurent en riant, Et qui font gazouiller sur le seuil verdoyant, Comme deux jeunes fleurs qui se heurtent entre elles, Leurs jeux charmants mêlés de charmantes querelles ! Et puis, père inquiet, je rêve aux deux aînés Qui s'avancent déjà de plus de flot baignés, Laissant pencher parfois leur tête encor naïve, L'un déjà curieux, l'autre déjà pensive ! Seul et triste au milieu des chants des matelots, Le soir, sous la falaise, à cette heure où les flots, S'ouvrant et se fermant comme autant de narines, Mêlent au vent des cieux mille haleines marines, Où l'on entend dans l'air d'ineffables échos Qui viennent de la terre ou qui viennent des eaux, Ainsi je songe ! — à vous, enfants, maisons, famille, A la table qui rit, au foyer qui pétille, A tous les soins pieux que répandent sur vous Votre mère si tendre et votre aïeul si doux ! Et tandis qu'à mes pieds s'étend, couvert de voiles, Le limpide océan, ce miroir des étoiles, Tandis que les nochers laissent errer leurs yeux De l'infini des mers à l'infini des cieux, Moi, rêvant à vous seuls, je contemple et je sonde L'amour que j'ai pour vous dans mon âme profonde, Amour doux et puissant qui toujours m'est resté. Et cette grande mer est petite à côté ! Le 15 juillet 1837.

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    @victorHugo

    À une jeune fille Pourquoi te plaindre, tendre fille ? Tes jours n’appartiennent-ils pas à la première jeunesse ? Daïno Lithuanien Vous qui ne savez pas combien l’enfance est belle, Enfant ! n’enviez point notre âge de douleurs, Où le cœur tour à tour est esclave et rebelle, Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs. Votre âge insouciant est si doux qu’on l’oublie ! Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs, Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie, Comme un alcyon sur les mers. Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées ! Jouissez du matin, jouissez du printemps ; Vos heures sont des fleurs l’une à l’autre enlacées ; Ne les effeuillez pas plus vite que le temps. Laissez venir les ans ! le destin vous dévoue, Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié, À ces maux sans espoir que l’orgueil désavoue, À ces plaisirs qui font pitié. Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance Riez ! n’attristez pas votre front gracieux, Votre oeil d’azur, miroir de paix et d’innocence, Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux ! Février 1825

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    @victorHugo

    Ô mes lettres d'amour Ô mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse, C'est donc vous ! Je m'enivre encore à votre ivresse ; Je vous lis à genoux. Souffrez que pour un jour je reprenne votre âge ! Laissez-moi me cacher, moi, l'heureux et le sage, Pour pleurer avec vous !

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