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Le temps qui passe

146 poésies en cours de vérification
Le temps qui passe

Poésies de la collection le temps qui passe

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    Renee Vivien

    @reneeVivien

    O forme que les mains ne sauraient retenir ! Ô forme que les mains ne sauraient retenir ! Comme au ciel l’élusif arc-en-ciel s’évapore, Ton sourire, en fuyant, laisse plus vide encore Le cœur endolori d’un trop doux souvenir. Ton caprice lassé, comment le rajeunir, Afin qu’il refleurisse aux fraîcheurs d’une aurore ? Quels mots te murmurer, quelles fleurs faire éclore Pour enchanter l’ennui de l’éternel loisir ? De quels baisers charmer la langueur de ton âme, Afin qu’exaspéré d’extase, pleure et pâme Ton être suppliant, avide et contenté ? De quels rythmes d’amour, de quel fervent poème Honorer dignement Celle dont la beauté Porte au front le Désir ainsi qu’un diadème ?

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    Rhita Benjelloun

    @rhitaBenjelloun

    Aux premières loges Spectatrice, j’observe la scène de la vie Où des personnages surgissent, Dans les moments de joie ou de dépit Où le rêve devient illusion et meurt avec mépris Où le mensonge devient vrai et la vérité au fond du puits Mais qui suis-je dans ce monde plein d’acteurs ? Où chacun monte sur l’estrade, Joue son rôle comme ses prédécesseurs Qui suis-je quand moi-même j’ai un rôle dans cette scène ? J’observe, je souffre Mais j’applaudis tous ces mensonges réels Que serait le monde s’il n’était pas une fiction Si ces scènes étaient bien réelles et faites avec passion Je jure devant Dieu que j’assisterais tous les jours Je serais l’héroïne de la gaieté De la confiance et de l’amour J’applaudirais jusqu’à ne plus en pouvoir Et j’appellerais les âmes chagrinées pour venir la voir Mais hélas la scène de la vie demeure la même Et je demeure aux premières loges Avec ou sans mes applaudissements le rideau s’ouvre et se ferme

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    Sabine Sicaud

    @sabineSicaud

    Il est parti sur son cheval, dans l’herbe Il est parti sur son cheval, dans l’herbe. Le vent du Nord le cingle, mais il feint de promener son cheval. On dit : « Comme il oublie déjà. la terre lui paraît toujours belle. » Mais son cheval croit porter un fantôme et tourne la tête pour le regarder. Il a sifflé son chien comme auparavant. Il touche au passage les feuilles nouvelles. Celui qui reste qu’exigez-vous de lui ? Ils disent, ils crient : « Ce n’est pas possible. » Et l’aube renaît. Son cheval sans maître est déjà vendu. Les choses aimées le seront par d’autres ou s’habitueront à ne l’être plus. La vie continue.

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    Sabine Sicaud

    @sabineSicaud

    La vieille femme de la lune On a beaucoup parlé dans la chambre, ce soir. Couché, bordé, la lune entrant par la fenêtre, On évoque à travers un somnolent bien-être, La vieille qui, là-haut, porte son fagot noir. Qu’elle doit être lasse et qu’on voudrait connaître Le crime pour lequel nous pouvons tous la voir Au long des claires nuits cheminer sans espoir ! Pauvre vieille si vieille, est-ce un vol de bois mort Qui courbe son vieux dos sur la planète ronde ? Elle a très froid, qui sait, quand le vent souffle fort. Va-t-elle donc marcher jusqu’à la fin du monde ? Et pourquoi dans le ciel la traîner jusqu’au jour ! On dort… Nous fermerons les yeux à double tour… Lune, laisse-la donc s’asseoir une seconde.

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    Sandrine Davin

    @sandrineDavin

    A l’ombre du cerisier La terre pleure Le souvenir de tes pas Que tes semelles ont Trop souvent foulé. Le cerisier Ne fleurit pas, Il n’est plus là Depuis tant d’années. … Le chapeau de paille Accroché dans la grange Se repose à jamais.

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    Sandrine Davin

    @sandrineDavin

    De l’enfant que j’étais, au vieillard devenu… Il était beau le temps Où mes pommettes roses S’érigeaient au vent. Les genoux écorchés Par les ronces Au bord des sentiers oubliés, Je m’en souviens encore. … Les feuilles mortes Se sont envolées, Ont tout emporté Avec elles, Souvenirs et passé. … De l’enfant que j’étais Il ne me reste plus que Des rides, Des sourires, Des cheveux blancs. Au vieillard devenu, J’ai oublié le temps…

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    Sandrine Davin

    @sandrineDavin

    Jardin de grand-père C’était il y a longtemps – Ta main Dans la mienne L’horizon A perte de vue Le grillage De rouille Et les herbes mortes Ta main Ridée Qui crevasse la terre La mienne Si rose Effleurant les ronces Tes yeux Dans les miens Le bleu du ciel En morsure de lèvres Et quelques grains de terre Entre nos doigts C’était il y a longtemps Et aujourd’hui encore Ces quelques grains de terre Rident ma chair

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    Sandrine Davin

    @sandrineDavin

    J’ai longtemps marché Au bord du précipice Mon foulard s’est envolé Et des souvenirs en pagaille Dans ma tête sursautaient. J’ai longtemps marché… Le ciel sur moi est tombé Je ne l’ai pas entendu Et la lumière s’est éteinte Les projecteurs se sont tus. J’ai longtemps marché… Des flashbacks enchaînés Sur le fil de la vie Des cailloux dans les poches Égratignaient mes envies. J’ai longtemps marché… Dans mes paumes de main J’ai caché la voie lactée En un claquement de doigts Les étoiles se sont marrées. J’ai longtemps marché… Au bord du précipice Mon regard s’est fixé Un pas en avant Trois pas en arrière Il n’est pas trop tard Pour bien faire Non, il n’est pas trop tard… J’ai longtemps marché, J’ai longtemps marché, J’ai longtemps marché…

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    Sandrine Davin

    @sandrineDavin

    Prisonnière A genoux Dans sa cellule de 8 m² Elle attend. Une poignée de secondes Entre les doigts Elle attend. Les lèvres Cousues de silence Et la chair Rongée par l’hier Elle attend. Derrière le verrou Le froid inonde Son corps Son être – Tic-Tac – A genoux Seule son ombre Résiste A la grâce de Dieu.

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    Sandrine Davin

    @sandrineDavin

    Regard d’EHPAD Assise derrière la fenêtre Elle attend. Un moineau picore Les dernières miettes De son déjeuner. Elle lui sourit. Les jours ne comptent plus. Les nuits ne sont plus nuits. Le silence hurle A ses oreilles sourdes. Elle attend. D’en bas de la fenêtre Je te vois. Tu es toujours aussi belle Grand-mère. Ton sourire ricoche à mes pupilles Et j’envoie valser Ma main jusqu’à toi. Le désir de te serrer dans mes bras, De caresser ton visage. Un rêve, une illusion. Bientôt, je te le promets …

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    Susy Desrosiers

    @susyDesrosiers

    Interminable Une fenêtre, une ouverture le vent, complainte la noirceur un matou, une chatte des litanies les chaleurs un clair de lune des murs, des ombres des squelettes des craquements, des pas des silhouettes des voix des caverneuses, des éthériques la frousse mon imagination mes soupirs ma tête foraine un manège la roue, la grande des tours le premier, le deuxième mes chimères, une montagne obsessions mes soupirs des mots des justes, des disloqués des lettres détachées des vers, des strophes inspiration des mantras des prières des heures, des blanches insomnie mes soupirs deux heures, trois heures quatre heures, l’aurore accalmie le réveille-matin

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Acteur du temps Ecoulement progressif Méandre alternatif Usure Hier, aujourd’hui, nos demains Quand je ne serai plus là. Je t’ai idolâtré Tu m’as trahie Lâche Rivée sur moi-même, j’ai senti ton souffle De plus en plus renversant Mourir dans tes bras Survivre

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Elasticité temporelle Voix inchangées c’était hier le jour avant celui qui le précède pourtant l’eau a coulé sous les ponts c’est comme ça que l’on dit ? elles se sont parlé comme si le temps s’était figé jadis elle a toujours cette boucle d’oreille en argent donnée par une main d’adolescente elle l’a conservée dans un écrin brindille d’un parcours de vie couleur de sa jeunesse étourdie de plaisirs partagés de dialogues révélateurs de conquêtes le temps est élastique il passe et il revient immuable à la pureté des gens qui l’ont nourri

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    En attendant Au bord de l’étang de l’incertitude en espérant que le rêve éclose la respiration berce l’attente manège d’un mouvement perpétuel barbare bal musette rythmé par l’instant présent seule réalité permettant de poursuivre jusqu’aux demains ivres d’illusions jusqu’au crépuscule de l’impatience réitérant le carrousel sempiternel mouvement en devenir mécanique logique d’un arrêt inexistant horloge de l’humanité.

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Solstice Hier J’ai vu mon cœur dans un trou noir J’ai souri aux voix enflammées aux bribes de paroles ridées par les griffes du destin J’ai rêvé perchée sur une étoile J’ai vu les arbres engloutir les villes J’ai regardé mes enfants faner La vie me chante une berceuse parfumée Recroquevillée dans mon bouclier je suis prête pour le jugement final fusillée par une pluie de pétales Il ne me reste que ton amour tendre et sacré prière féconde Aujourd’hui

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    Inscription pour une fontaine Vois-tu, passant, couler cette onde Et s’écouler incontinent ? Ainsi fuit la gloire du monde, Et rien que Dieu n’est permanent.

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    J’entreprens hardiment de te rendre eternelle J’entreprens hardiment de te rendre eternelle, Targuant de mes escripts ton nom contre la Mort, Mais en t’eternisant je ne travaille fort ; Ta perfection n’est en aucun poinct mortelle, Rien n’est mortel en toy, ta chasteté est telle Que le temps envieux ne luy peut faire tort. Tes dons, thresors du Ciel, ton nom exemptz du port Et du fleuve d’oubly ont la vie immortelle. Mesmes ce livre heureux vivra infiniment Pour ce que l’infiny sera son argument. Or je rend grâce aux Dieux de ce que j’ay servie Toute perfection de grace et de beauté, Mais je me plein’ à eux que ta sévérité, Comme sont tes vertus, aussi est infinie.

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    Théodore de Banville

    Théodore de Banville

    @theodoreDeBanville

    Bien souvent je revois… Bien souvent je revois sous mes paupières closes, La nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses, Les cours tout embaumés par la fleur du tilleul, Ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul, Nos fontaines, les champs, les bois, les chères tombes, Le ciel de mon enfance où volent des colombes, Les larges tapis d’herbe où l’on m’a promené Tout petit, la maison riante où je suis né Et les chemins touffus, creusés comme des gorges, Qui mènent si gaiement vers ma belle Font-Georges, À qui mes souvenirs les plus doux sont liés. Et son sorbier, son haut salon de peupliers, Sa source au flot si froid par la mousse embellie Où je m’en allais boire avec ma soeur Zélie, Je les revois ; je vois les bons vieux vignerons Et les abeilles d’or qui volaient sur nos fronts, Le verger plein d’oiseaux, de chansons, de murmures, Les pêchers de la vigne avec leurs pêches mûres, Et j’entends près de nous monter sur le coteau Les joyeux aboiements de mon chien Calisto !

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    La montre Deux fois je regarde ma montre, Et deux fois à mes yeux distraits L’aiguille au même endroit se montre ; Il est une heure… une heure après. La figure de la pendule En rit dans le salon voisin, Et le timbre d’argent module Deux coups vibrant comme un tocsin. Le cadran solaire me raille En m’indiquant, de son long doigt, Le chemin que sur la muraille A fait son ombre qui s’accroît. Le clocher avec ironie Dit le vrai chiffre et le beffroi, Reprenant la note finie, A l’air de se moquer de moi. Tiens ! la petite bête est morte. Je n’ai pas mis hier encor, Tant ma rêverie était forte, Au trou de rubis la clef d’or ! Et je ne vois plus, dans sa boîte, Le fin ressort du balancier Aller, venir, à gauche, à droite, Ainsi qu’un papillon d’acier. C’est bien de moi ! Quand je chevauche L’Hippogriffe, au pays du Bleu, Mon corps sans âme se débauche, Et s’en va comme il plaît à Dieu ! L’éternité poursuit son cercle Autour de ce cadran muet, Et le temps, l’oreille au couvercle, Cherche ce coeur qui remuait ; Ce coeur que l’enfant croit en vie, Et dont chaque pulsation Dans notre poitrine est suivie D’une égale vibration, Il ne bat plus, mais son grand frère Toujours palpite à mon côté. – Celui que rien ne peut distraire, Quand je dormais, l’a remonté !

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    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Heures Aumône au malandrin en chasse Mauvais oeil à l’oeil assassin ! Fer contre fer au spadassin ! – Mon âme n’est pas en état de grâce ! – Je suis le fou de Pampelune, J’ai peur du rire de la Lune, Cafarde, avec son crêpe noir… Horreur ! tout est donc sous un éteignoir. J’entends comme un bruit de crécelle… C’est la male heure qui m’appelle. Dans le creux des nuits tombe : un glas… deux glas J’ai compté plus de quatorze heures… L’heure est une larme – Tu pleures, Mon coeur !… Chante encor, va – Ne compte pas.

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    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    La pipe au poète Je suis la Pipe d'un poète, Sa nourrice, et : j'endors sa Bête. Quand ses chimères éborgnées Viennent se heurter à son front, Je fume... Et lui, dans son plafond, Ne peut plus voir les araignées. ... Je lui fais un ciel, des nuages, La mer, le désert, des mirages ; – Il laisse errer là son œil mort... Et, quand lourde devient la nue, Il croit voir une ombre connue, – Et je sens mon tuyau qu'il mord... – Un autre tourbillon délie Son âme, son carcan, sa vie ! ... Et je me sens m'éteindre. – Il dort – . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – Dors encor : la Bête est calmée, File ton rêve jusqu'au bout... Mon Pauvre !... la fumée est tout. – S'il est vrai que tout est fumée... Paris. – Janvier.

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À une dame ou soit-disant telle Tu commences par me louer, Tu veux finir par me connaître. Tu me loueras bien moins ; mais il faut t’avouer Ce que je suis, ce que je voudrais être. J’aurai vu dans trois ans passer quarante hivers ; Apollon présidait un jour qui m’a vu naître ; Au sortir du berceau j’ai bégayé des vers ; Bientôt ce dieu puissant m’ouvrit son sanctuaire ; Mon cœur, vaincu par lui, se rangea sous sa loi. D’autres ont fait des vers par le désir d’en faire ; Je fus poète malgré moi. Tous les goûts à la fois sont entrés dans mon âme ; Tout art a mon hommage, et tout plaisir m’enflamme : La peinture me charme ; on me voit quelquefois, Au palais de Philippe, ou dans celui des rois, Sous les efforts de l’art admirer la nature, Du brillant Cagliari saisir l’esprit divin, Et dévorer des yeux la touche noble et sûre De Raphaël et du Poussin. De ces appartements qu’anime la peinture Sur les pas du plaisir je vole à l’opéra. J’applaudis tout ce qui me touche, La fertilité de Campra, La gaîté de Mouret, les grâces de Destouches : Pélissier par son art, le Maure par sa voix, Tour à tour ont mes vœux et suspendent mon choix. Quelquefois, embrassant la science hardie Que la curiosité Honora par vanité Du nom de philosophie, Je cours après Newton dans l’abyme des cieux ; Je veux voir si des nuits la courrière inégale, Par le pouvoir changeant d’une force centrale, En gravitant vers nous s’approche de nos yeux, Et pèse d’autant plus qu’elle est près de ces lieux Dans les limites d’un ovale. J’en entends raisonner les plus profonds esprits, Maupertuis et Clairault, calculante cabale ; Je les vois qui des cieux franchissent l’intervalle, Et je vois trop souvent que j’ai très peu compris. De ces obscurités je passe à la morale ; Je lis au cœur de l’homme, et souvent j’en rougis ; J’examine avec soin les informes écrits, Les monuments épars, et le style énergique De ce fameux Pascal, ce dévot satirique ; Je vois ce rare esprit trop prompt à s’enflammer ; Je combats ses rigueurs extrêmes : Il enseigne aux humains à se haïr eux-mêmes ; Je voudrais, malgré lui, leur apprendre à s’aimer. Ainsi mes jours égaux, que les Muses remplissent, Sans soins, sans passions, sans préjugés fâcheux, Commencent avec joie, et vivement finissent Par des soupers délicieux. L’amour dans mes plaisirs ne mêle plus ses peines ; La tardive raison vient de briser mes chaînes : J’ai quitté prudemment ce dieu qui m’a quitté ; J’ai passé l’heureux temps fait pour la volupté. Est-il donc vrai, grands Dieux, il ne faut plus que j’aime ? La foule des beaux arts, dont je veux tour à tour Remplir le vide de moi-même, N’est pas encore assez pour remplacer l’amour.

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    Winston Perez

    @winstonPerez

    Avant Vieillir Se lever un matin Sans penser aux tristesses qu’on aime presque bien, Avant Marcher Et ne plus voir la mer sans devenir les autres car on ne rêve plus, Avant Sombrer Dans le creu de l’oubli aux milles éclaboussures qu’on voit plus que soi-même, Avant Porter Milles rocs luminescents et invisibles aux Dieux qui ne sont pas les mêmes, Avant Partir Comme partent les fées dans ces contes maudits qui ne se lisent plus, Avant Avant, Etait le vent Etait la peine Etait le temps Et maintenant Voilà l’Après

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    Winston Perez

    @winstonPerez

    Empoisonné J’ai vu la Croix par dessus la Lune merveilleux soir de brume j’avais vingt ans passés Mille cornes plantées Mille crevasses brunes et faisceaux éclatants Mille pas gravés sur terre et parfums enivrants J’ai vu l’homme, la princesse éphémère et le Père flamboyant J’étais plus que moi-même plus grand que le grand Mon corps lacéré ne me faisait plus mal J’étais l’air et l’humide Et il n’y avait plus d’organes Il n’y avait plus d’ennui J’ouvrais les portes de la perception divine Ce soir par dessus la Lune J’étais empoisonné

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    W

    Winston Perez

    @winstonPerez

    Fuite Et Je me suis enfui Je suis devenu Sphinx Et mille ans sont passés au doux son de Syrinx Et Je me suis enfui J’ai accosté à Tyr Et quand le soleil fût je ressortis ma Lyre Et je me suis enfui Et coupait au silex Je m’enivrai la nuit des horizons convexes Et je me suis enfui Pour ne jamais revoir l’Aube

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    Emile Nelligan

    @emileNelligan

    Devant deux portraits de ma Mère Ma mère, que je l'aime en ce portrait ancien, Peint aux jours glorieux qu'elle était jeune fille, Le front couleur de lys et le regard qui brille Comme un éblouissant miroir vénitien ! Ma mère que voici n'est plus du tout la même ; Les rides ont creusé le beau marbre frontal ; Elle a perdu l'éclat du temps sentimental Où son hymen chanta comme un rose poème. Aujourd'hui je compare, et j'en suis triste aussi, Ce front nimbé de joie et ce front de souci, Soleil d'or, brouillard dense au couchant des années. Mais, mystère du coeur qui ne peut s'éclairer ! Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées ! Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer !

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