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Poèmes antiques et modernes

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Poèmes antiques et modernes

Poésies de la collection poèmes antiques et modernes

    Alfred de Vigny

    Alfred de Vigny

    @alfredDeVigny

    La femme adultère Mon lit est parfumé d'aloès et de myrrhe ; L'odorant cinnamome et le nard de Palmyre Ont chez moi de l'Egypte embaumé les tapis. J'ai placé sur mon front et l'or et le lapis ; Venez, mon bien-aimé, m'enivrer de délices Jusqu'à l'heure où le jour appelle aux sacrifices : Aujourd'hui que l'époux n'est plus dans la cité, extrait « Mon lit est parfumé d'aloès et de myrrhe ; L'odorant cinnamome et le nard de Palmyre Ont chez moi de l'Egypte embaumé les tapis. J'ai placé sur mon front et l'or et le lapis ; Venez, mon bien-aimé, m'enivrer de délices Jusqu'à l'heure où le jour appelle aux sacrifices : Aujourd'hui que l'époux n'est plus dans la cité, Au nocturne bonheur soyez donc invité ; Il est allé bien loin. » C'était ainsi, dans l'ombre, Sur les toits aplatis et sous l'oranger sombre, Qu'une femme parlait, et son bras abaissé Montrait la porte étroite à l'amant empressé. Il a franchi le seuil où le cèdre s'entrouvre, Et qu'un verrou secret rapidement recouvre ; Puis ces mots ont frappé le cyprès des lambris : « Voilà ces yeux si purs dont mes yeux sont épris ! Votre front est semblable au lis de la vallée, De vos lèvres toujours la rose est exhalée ; Que votre voix est douce et douces vos amours ! Oh ! quittez ces colliers et ces brillants atours ! — Non ; ma main veut tarir cette humide rosée Que l'air sur vos cheveux à longtemps déposée ; C'est pour moi que ce front s'est glacé sous la nuit ! — Mais ce cœur est brûlant, et l'amour l'a conduit. Me voici devant vous, ô belle entre les belles ! Qu'importent les dangers ? que sont les nuits cruelles Quand du palmier d'amour le fruit va se cueillir. Quand sous mes doigts tremblants je le sens tressaillir ? — Oui ! mais d'où vient ce cri, puis ces pas sur la pierre ? — C'est un des fils d'Aron qui sonne la prière. Et quoi ! vous pâlissez ! Que le feu du baiser Consume nos amours qu'il peut seul apaiser, Qu'il vienne remplacer cette crainte farouche Et fermer au refus la pourpre de ta bouche !...» On n'entendit plus rien, et les feux abrégés Dans les lampes d'airain moururent négligés.

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