splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi

Déclaration

5 poésies en cours de vérification
Déclaration

Poésies de la collection déclaration

    A

    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Déclaration Femme, sitôt que ton regard Eut transpercé mon existence, J'ai renié vingt espérances, J'ai brisé, d'un geste hagard, Mes dieux, mes amitiés anciennes, Toutes les lois, toutes les chaînes, Et du passé fait un brouillard. J'ai purifié de scories Mes habitudes et mes goûts ; J'ai précipité dans l'égout D'étourdissantes jongleries ; J'ai vaincu l'effroi de la mort, Je me suis voulu libre et fort, Beau comme un prince de féerie. J'ai franchi les rires narquois, Subi des faces abhorrées, Livré mes biens à la curée Afin de m'approcher de toi. Devant moi hurlaient les menaces, J'ai méprisé leurs cris voraces Et j'ai marché, marché tout droit. J'ai découvert, pour mon offrande, Un monde fertile en plaisirs ; J'ai pesé tes moindres désirs, Je sais où vont les jeunes bandes, Je connais théâtres et bals ; J'ai dans les mains un carnaval, Dans le cœur, ce que tu demandes. Pour la rencontre, j'ai prévu Quand je pourrais quitter l'ouvrage, La route à suivre, un temps d'orage, Et jusqu'au perfide impromptu. J'ai tremblé que point ne te plaisent Les tapis, les miroirs, les chaises. J'ai tout préparé, j'ai tout vu. J'ai mesuré mon art de plaire, Mes faiblesses et ma fierté, Les mots, l'accent à leur prêter ; J'ai calculé d'être sincère, Triste ou gai, confiant, rêveur. Je me suis paré de pudeur, De force et de grâce légère. Et me voici, prends-moi, je viens Frémissant, comme au sacrifice, T'offrir, à toi l'inspiratrice, Mon être affamé de liens, Mon être entier qui te réclame. Donne tes mains, donne ton âme, Tes yeux, tes lèvres... Je suis tien.

    en cours de vérification

    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    @charlesAugustinSainteBeuve

    Ô laissez-vous aimer À Madame ***. Ô laissez-vous aimer !... ce n'est pas un retour, Ce n'est pas un aveu que mon ardeur réclame ; Ce n'est pas de verser mon âme dans votre âme, Ni de vous enivrer des langueurs de l'amour ; Ce n'est pas d'enlacer en mes bras le contour De ces bras, de ce sein ; d'embraser de ma flamme Ces lèvres de corail si fraîches ; non, madame, Mon feu pour vous est pur, aussi pur que le jour. Mais seulement, le soir, vous parler à la fête, Et tout bas, bien longtemps, vers vous penchant la tête, Murmurer de ces riens qui vous savent charmer ; Voir vos yeux indulgents plus mollement reluire ; Puis prendre votre main, et, courant, vous conduire À la danse légère... ô laissez-vous aimer !

    en cours de vérification

    A

    Alexis-Félix Arvers

    @alexisFelixArvers

    Déclaration Jeune femme aux yeux noirs, étourdie, inconstante, Entre mille pensers indécise et flottante, Qui veut et ne veut pas, et bientôt ne sait plus Où prendre ni fixer, tes voeux irrésolus, Qui n’aime point le mal et pourtant ne peut faire Un seul pas vers le bien que ton âme préfère, Insouciante, et va livrant chaque matin, Tes projets au hasard et ta vie au destin, Sais-tu pourquoi je t’aime, et quelle main cachée Retiens mon âme au char où tu l’as attachée, Pourquoi je me plains tant dans tes bras, et ressens Quelque chose de plus que l’ivresse des sens ? C’est qu’il est, vois-tu bien, certaines destinées Par des liens secrets l’une à l’autre enchaînées : C’est qu’il peut arriver, parfois, que deux esprits Se soient du premier coup reconnus et compris ; Une triste clarté, de long regrets suivie, De ses illusions a dépouillé ma vie ; Elle a flétri ma joie, et n’a plus rien laissé Dans le fond de mon coeur profondément blessé ; Et toi, ton âme aussi, triste et désenchantée De ces vestiges vains qui l’avaient trop flattée, A reconnu leur vide et va bientôt finir Ces rêves dissipés pour ne plus revenir. C’est ce que j’aime en toi, c’est cette connaissance Des misères de l’homme et de son impuissance ; C’est ce bizarre aspect d’une femme à vingt ans Dont la raison précoce a devancé le temps, Que rien ne touche plus, et qui, jeune et jolie, Ne croit pas à l’amour et sait comme on oublie, C’est ce qui me ravit, m’enchante, et sur tes pas Me retient malgré moi, car enfin n’est-ce pas Quelque chose de neuf que de nous voir ensemble Vieillards prématurés qu’un même esprit rassemble, Avec ces cheveux noirs, avec ce jeune front Qui des ans destructeurs n’a pas subi l’affront, Discourir gravement des choses de la vie, Railler, d’un rire amer, ces plaisirs qu’on envie, Oublier le présent, ne pas nous souvenir Que nous sommes tout seuls et parler d’avenir ? C’est ce qui m’a frappé, moi, c’est ce caractère Sérieux à la fois et léger, ce mystère D’une humeur si mobile et d’un coeur si changeant, De désirs en désirs sans cesse voltigeant. Je t’aime, si fantasque et si capricieuse ; Bonne femme d’ailleurs, point avaricieuse, Au contraire prodigue, et jetant sans regrets Son or, quand elle en a, sauf à compter après.

    en cours de vérification

    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Le réveil Si tu m'appartenais (faisons ce rêve étrange !), Je voudrais avant toi m'éveiller le matin Pour m'accouder longtemps près de ton sommeil d'ange, Egal et murmurant comme un ruisseau lointain. J'irais à pas discrets cueillir de l'églantine, Et, patient, rempli d'un silence joyeux, J'entr'ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine, Pour y glisser mes fleurs en te baisant les yeux. Et tes yeux étonnés reconnaîtraient la terre Dans les choses où Dieu mit le plus de douceur, Puis tourneraient vers moi leur naissante lumière, Tout pleins de mon offrande et tout pleins de ton cœur. Oh ! Comprends ce qu'il souffre et sens bien comme il aime, Celui qui poserait, au lever du soleil, Un bouquet, invisible encor, sur ton sein même, Pour placer ton bonheur plus près de ton réveil !

    en cours de vérification

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Dieu qui sourit et qui donne Dieu qui sourit et qui donne Et qui vient vers qui l'attend, Pourvu que vous soyez bonne, Sera content. Le monde où tout étincelle, Mais où rien n'est enflammé, Pourvu que vous soyez belle, Sera charmé. Mon cœur, dans l'ombre amoureuse Où l'enivre deux beaux yeux, Pourvu que tu sois heureuse, Sera joyeux. Le 1<sup>er</sup> janvier 1840.

    en cours de vérification

  • 1