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Querelle

8 poésies en cours de vérification
Querelle

Poésies de la collection querelle

    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    À Juana Ô ciel ! je vous revois, madame, De tous les amours de mon âme Vous le plus tendre et le premier. Vous souvient-il de notre histoire ? Moi, j'en ai gardé la mémoire : C'était, je crois, l'été dernier. Ah ! marquise, quand on y pense, Ce temps qu'en folie on dépense, Comme il nous échappe et nous fuit ! Sais-tu bien, ma vieille maîtresse, Qu'à l'hiver, sans qu'il y paraisse, J'aurai vingt ans, et toi dix-huit ? Eh bien ! m'amour, sans flatterie, Si ma rose est un peu pâlie, Elle a conservé sa beauté. Enfant ! jamais tête espagnole Ne fut si belle, ni si folle. Te souviens-tu de cet été ? De nos soirs, de notre querelle ? Tu me donnas, je me rappelle, Ton collier d'or pour m'apaiser, Et pendant trois nuits, que je meure, Je m'éveillai tous les quarts d'heure, Pour le voir et pour le baiser. Et ta duègne, ô duègne damnée ! Et la diabolique journée Où tu pensas faire mourir, O ma perle d'Andalousie, Ton vieux mari de jalousie, Et ton jeune amant de plaisir ! Ah ! prenez-y garde, marquise, Cet amour-là, quoi qu'on en dise, Se retrouvera quelque jour. Quand un coeur vous a contenue, Juana, la place est devenue Trop vaste pour un autre amour. Mais que dis-je ? ainsi va le monde. Comment lutterais-je avec l'onde Dont les flots ne reculent pas ? Ferme tes yeux, tes bras, ton âme ; Adieu, ma vie, adieu, madame, Ainsi va le monde ici-bas. Le temps emporte sur son aile Et le printemps et l'hirondelle, Et la vie et les jours perdus ; Tout s'en va comme la fumée, L'espérance et la renommée, Et moi qui vous ai tant aimée, Et toi qui ne t'en souviens plus !

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    Antoine-Vincent Arnault

    Antoine-Vincent Arnault

    @antoineVincentArnault

    Les querelles des chiens Un dogue se battait avec un chien danois, Pour moins qu'un os, pour rien ; dans le temps où nous sommes, Il faut presque aussi peu, je crois, Pour diviser les chiens que pour brouiller les hommes. L'un et l'autre était aux abois ; Écorché par mainte morsure, Entamé par mainte blessure, L'un et l'autre eût cent fois fait trêve à son courroux, Si l'impitoyable canaille, Que la querelle amuse, et qui jugeait des coups, N'eût cent fois, en sifflant, rengagé la bataille. Le combat des Titans dura, dit-on, trois jours : Celui-ci fut moins long, sans être des plus courts. J'ignore auquel des deux demeura l'avantage, Mais je sais qu'en héros chacun d'eux s'est battu ; Et pourtant des oisifs le sot aréopage S'est moqué du vainqueur autant que du vaincu. Gens d'esprit, quelquefois si bêtes, Loin de prolonger vos débats, Songez que vos jours de combats, Pour les sots, sont des jours de fêtes.

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    Jean de La Fontaine

    Jean de La Fontaine

    @jeanDeLaFontaine

    Le coq et le renard Sur la branche d'un arbre était en sentinelle Un vieux Coq adroit et matois. Frère, dit un Renard adoucissant sa voix, Nous ne sommes plus en querelle : Paix générale cette fois. Je viens te l'annoncer ; descends que je t'embrasse ; Ne me retarde point, de grâce : Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer. Les tiens et toi pouvez vaquer, Sans nulle crainte à vos affaires : Nous vous y servirons en frères. Faites-en les feux dès ce soir. Et cependant, viens recevoir Le baiser d'amour fraternelle. Ami, reprit le Coq, je ne pouvais jamais Apprendre une plus douce et meilleure nouvelle Que celle De cette paix. Et ce m'est une double joie De la tenir de toi. Je vois deux Lévriers, Qui, je m'assure, sont courriers Que pour ce sujet on envoie. Ils vont vite, et seront dans un moment à nous. Je descends : nous pourrons nous entre-baiser tous. Adieu, dit le Renard, ma traite est longue à faire, Nous nous réjouirons du succès de l'affaire Une autre fois. Le Galant aussitôt Tire ses grègues, gagne au haut, Mal content de son stratagème ; Et notre vieux Coq en soi-même Se mit à rire de sa peur Car c'est double plaisir de tromper le trompeur.

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    J

    Jean-Pierre Claris de Florian

    @jeanPierreClarisDeFlorian

    La pie et la colombe Une colombe avait son nid Tout auprès du nid d'une pie. Cela s'appelle voir mauvaise compagnie, D'accord ; mais de ce point pour l'heure il ne s'agit. Au logis de la tourterelle Ce n'était qu'amour et bonheur ; Dans l'autre nid toujours querelle, Oeufs cassés, tapage et rumeur. Lorsque par son époux la pie était battue, Chez sa voisine elle venait, Là jasait, criait, se plaignait, Et faisait la longue revue Des défauts de son cher époux : Il est fier, exigeant, dur, emporté, jaloux ; De plus, je sais fort bien qu'il va voir des corneilles ; Et cent autres choses pareilles Qu'elle disait dans son courroux. Mais vous, répond la tourterelle, Êtes-vous sans défauts ? Non, j'en ai, lui dit-elle ; Je vous le confie entre nous : En conduite, en propos, je suis assez légère, Coquette comme on l'est, par fois un peu colère, Et me plaisant souvent à le faire enrager : Mais qu'est-ce que cela ? - C'est beaucoup trop, ma chère : Commencez par vous corriger ; Votre humeur peut l'aigrir... qu'appelez-vous, ma mie ? Interrompt aussitôt la pie : Moi de l'humeur ! Comment ! Je vous conte mes maux, Et vous m'injuriez ! Je vous trouve plaisante : Adieu, petite impertinente ; Mêlez-vous de vos tourtereaux. Nous convenons de nos défauts ; Mais c'est pour que l'on nous démente.

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    J

    Jean-Pierre Claris de Florian

    @jeanPierreClarisDeFlorian

    Les enfants et les perdreaux Deux enfants d'un fermier, gentils, espiègles, beaux, Mais un peu gâtés par leur père, Cherchant des nids dans leur enclos, Trouvèrent de petits perdreaux Qui voletaient après leur mère. Vous jugez de la joie, et comment mes bambins À la troupe qui s'éparpille Vont partout couper les chemins, Et n'ont pas assez de leurs mains Pour prendre la pauvre famille ! La perdrix, traînant l'aile, appelant ses petits, Tourne en vain, voltige, s'approche ; Déjà mes jeunes étourdis Ont toute sa couvée en poche. Ils veulent partager comme de bons amis ; Chacun en garde six, il en reste un treizième : L'aîné le veut, l'autre le veut aussi. - Tirons au doigt mouillé. - Parbleu non. - Parbleu si. - Cède, ou bien tu verras. - Mais tu verras toi-même. De propos en propos, l'aîné, peu patient, Jette à la tête de son frère Le perdreau disputé. Le cadet en colère D'un des siens riposte à l'instant. L'aîné recommence d'autant ; Et ce jeu qui leur plaît couvre autour d'eux la terre De pauvres perdreaux palpitants. Le fermier, qui passait en revenant des champs, Voit ce spectacle sanguinaire, Accourt, et dit à ses enfants : Comment donc ! Petits rois, vos discordes cruelles Font que tant d'innocents expirent par vos coups ! De quel droit, s'il vous plaît, dans vos tristes querelles, Faut-il que l'on meure pour vous ?

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    Louis Aragon

    Louis Aragon

    @louisAragon

    La rose et le réséda Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous deux adoraient la belle (*) Prisonnière des soldats Lequel montait à l'échelle Et lequel guettait en bas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Qu'importe comment s'appelle Cette clarté sur leur pas Que l'un fut de la chapelle Et l'autre s'y dérobât Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Tous les deux étaient fidèles Des lèvres du coeur des bras Et tous les deux disaient qu'elle Vive et qui vivra verra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Quand les blés sont sous la grêle Fou qui fait le délicat Fou qui songe à ses querelles Au coeur du commun combat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Du haut de la citadelle La sentinelle tira Par deux fois et l'un chancelle L'autre tombe qui mourra Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Ils sont en prison Lequel À le plus triste grabat Lequel plus que l'autre gèle Lequel préfère les rats Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Un rebelle est un rebelle Deux sanglots font un seul glas Et quand vient l'aube cruelle Passent de vie à trépas Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Répétant le nom de celle Qu'aucun des deux ne trompa Et leur sang rouge ruisselle Même couleur même éclat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas Il coule il coule il se mêle À la terre qu'il aima Pour qu'à la saison nouvelle Mûrisse un raisin muscat Celui qui croyait au ciel Celui qui n'y croyait pas L'un court et l'autre a des ailes De Bretagne ou du Jura Et framboise ou mirabelle Le grillon rechantera Dites flûte ou violoncelle Le double amour qui brûla L'alouette et l'hirondelle La rose et le réséda. * La France.

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    P

    Pierre-Jean de Béranger

    @pierreJeanDeBeranger

    Madame Grégoire C'était de mon temps Que brillait Madame Grégoire. J'allais, à vingt ans, Dans son cabaret rire et boire ; Elle attirait les gens Par des airs engageants. Plus d'un brun à large poitrine Avait là crédit sur la mine. Ah ! comme on entrait Boire à son cabaret ! D'un certain époux, Bien qu'elle pleurât la mémoire. Personne de nous N'avait connu défunt Grégoire ; Mais à le remplacer, Qui n'eût voulu y penser ! Heureux l'écot où la commère Apportait sa pinte et son verre ! Ah ! comme on entrait Boire à son cabaret ! Je crois voir encore Son gros rire aller jusqu'aux larmes, Et sous sa croix d'or, L'ampleur de ses pudiques charmes. Sur tous ses agréments Consultez ses amants : Au comptoir la sensible brune Leur rendait deux pièces pour une. Ah ! comme on entrait Boire à son cabaret ! Des Buveurs grivois Les femmes lui cherchaient querelle. Que j'ai vu de fois Des galants se battre pour elle ! La garde et les amours Se chamaillant toujours, Elle, en femme des plus capables, Dans son lit cachait les coupables. Ah ! comme on entrait Boire à son cabaret ! Quand ce fut mon tour D'être en tout le maître chez elle, C'était chaque jour Pour mes amis fête nouvelle. Je ne suis point jaloux ; Nous nous arrangions tous. L'hôtesse poussant à la vente, Nous livrait jusqu'à la servante. Ah ! comme on entrait Boire à son cabaret ! Tout est bien changé. N'ayant plus rien à mettre en perce, Elle a pris congé Et des plaisirs et du commerce. Que je regrette, hélas ! Sa cave et ses appas ! Longtemps encore chaque pratique S'écrira devant sa boutique : Ah ! comme on entrait Boire à son cabaret !

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Rosa fâchée Une querelle. Pourquoi ? Mon Dieu, parce qu'on s'adore. À peine s'est-on dit Toi Que Vous se hâte d'éclore. Le coeur tire sur son noeud ; L'azur fuit ; l'âme est diverse. L'amour est un ciel, qui pleut Sur les amoureux à verse. De même, quand, sans effroi, Dans la forêt que juin dore, On va rôder, sur la foi Des promesses de l'aurore, On peut être pris le soir, Car le beau temps souvent triche, Par un gros nuage noir Qui n'était pas sur l'affiche.

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