Votre sourire Votre sourire est charmant de gaieté ;
Lorsqu'en mon âme où bout parfois l'orage
Il resplendit comme un soleil d'été,
Il y dissipe et chasse tout nuage,
Et je m'apaise à sa sérénité.
Ce doux rayon dans mon cœur reflété,
Oh ! si j'étais poète, à chaque page
Comme en beaux vers ma muse l'eut chanté !
Votre sourire.
Vous n'avez pas besoin en vérité,
D'avoir le sceptre et l'empire en partage ;
Vous n'en sauriez pas en réalité
Être plus reine et régner d'avantage,
Car il vaut bien certes une royauté,
Votre sourire.
il y a 7 mois
A
Albert Mérat
@albertMerat
Si je n'étais pas assez bon Si je n'étais pas assez bon,
Vois-tu, tu devais me le dire.
J'ai l'habitude du pardon
Comme toi celle du sourire.
L'amant a dans son cœur le ciel :
Mais, s'il y passe des nuées,
Les heures d'amour éternel
En sont parfois diminuées.
J'aurais tâché d'être meilleur,
Et, sans en rien faire paraître,
J'aurais prolongé mon bonheur
Et ton bonheur aussi, peut-être.
il y a 7 mois
Alfred De Musset
@alfredDeMusset
Cantate de Bettine Nina, ton sourire,
Ta voix qui soupire,
Tes yeux qui font dire
Qu'on croit au bonheur,
Ces belles années,
Ces douces journées,
Ces roses fanées,
Mortes sur ton coeur...
Nina, ma charmante,
Pendant la tourmente,
La mer écumante
Grondait à nos yeux ;
Riante et fertile,
La plage tranquille
Nous montrait l'asile
Qu'appelaient nos voeux !
Aimable Italie,
Sagesse ou folie,
Jamais, jamais ne t'oublie
Qui t'a vue un jour !
Toujours plus chérie,
Ta rive fleurie
Toujours sera la patrie
Que cherche l'amour.
il y a 7 mois
Charles Cros
@charlesCros
Scherzo Sourires, fleurs, baisers, essences,
Après de si fades ennuis,
Après de si ternes absences,
Parfumez le vent de mes nuits !
Illuminez ma fantaisie,
Jonchez mon chemin idéal,
Et versez-moi votre ambroisie,
Longs regards, lys, lèvres, santal !
*
Car j'ignore l'amour caduque
Et le dessillement des yeux,
Puisqu'encor sur ta blanche nuque
L'or flamboie en flocons soyeux.
Et cependant, ma fière amie,
Il y a longtemps, n'est-ce pas ?
Qu'un matin tu t'es endormie,
Lasse d'amour, entre mes bras.
*
Ce ne sont pas choses charnelles
Qui font ton attrait non pareil,
Qui conservent à tes prunelles
Ces mêmes rayons de soleil.
Car les choses charnelles meurent,
Ou se fanent à l'air réel,
Mais toujours tes beautés demeurent
Dans leur nimbe immatériel.
*
Ce n'est plus l'heure des tendresses
Jalouses, ni des faux serments.
Ne me dis rien de mes maîtresses,
Je ne compte pas tes amants.
*
À toi, comète vagabonde
Souvent attardée en chemin,
Laissant ta chevelure blonde
Flotter dans l'éther surhumain,
Qu'importent quelques astres pâles
Au ciel troublé de ma raison,
Quand tu viens à longs intervalles
Envelopper mon horizon ?
*
Je ne veux pas savoir quels pôles
Ta folle orbite a dépassés,
Tends-moi tes seins et tes épaules ;
Que je les baise, c'est assez.
il y a 7 mois
François Coppée
@francoisCoppee
Aubade L'aube est bien tardive à naître,
Il a gelé cette nuit ;
Et déjà sous ta fenêtre
Mon fol amour m'a conduit.
Je tremble, mais moins encore
Du froid que de ma langueur ;
Le frisson du luth sonore
Se communique à mon cœur
Ému comme un petit page,
J'attends le moment plus sûr
Où j'entendrai le tapage
De tes volets sur le mur ;
Et la minute me dure
Où m'apparaîtra soudain,
Dans son cadre de verdure,
Ton sourire du matin.
il y a 7 mois
J
Jean Polonius
@jeanPolonius
Le sourire Rends-le-moi, rends-le-moi, ce gracieux sourire
Que j'ai cru sur ta lèvre entrevoir en passant!
Qu'il soit né d'un caprice, ou que l'amour l'inspire,
N'importe! - rends-le-moi, ce gracieux sourire,
Je veux me croire aimé, ne fût-ce qu'un instant.
Je sais que ton regard ne brille que pour plaire;
Que sa flamme est pareille à la froide lumière
Qu'en nos climats glacés nous verse le soleil;
Que c'est au prix des pleurs que tu vends ton sourire,
Et que tu fais payer une heure de délire
Par des jours d'amertume, et des nuits sans sommeil.
Mais j'ai besoin d'aimer, de croire à l'espérance;
J'ai besoin que sa fleur sur ma triste existence
Jette un léger parfum qui réveille mon cœur;
Détrompé mille fois, ce cœur veut l'être encore:
Je te crains, mais te suis; te maudis, mais t'adore,
Et j'ai soif d'être ému, même au prix du malheur.
Rends-moi donc, rends-le-moi, ce gracieux sourire,
Que j'ai cru sur ta lèvre entrevoir en passant;
Qu'il soit né d'un caprice, ou que l'amour l'inspire,
N'importe! - rends-le-moi, ce gracieux sourire;
Que je me croie aimé, ne fût-ce qu'un instant!
il y a 7 mois
Raoul Follereau
@raoulFollereau
Un sourire Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel,
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter,
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,
Il est le signe sensible de l'amitié,
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Donne du courage au plus découragé
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire,
Soyez généreux donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire
Que celui qui ne peut en donner aux autres.
il y a 7 mois
Rémy De Gourmont
@remyDeGourmont
Le sourire Le sourire est un dieu charmant, fait de lumière,
limpide comme un vol subtil de libellules
qui rase l'eau dormante et bleue des étangs clairs.
Frère d'Eros, il a des ailes minuscules,
et les flèches d'argent qui peuplent son carquois
ont pour pointe un désir et pour barbe un scrupule.
Le sourire est un dieu charmant, fait de lumière,
limpide comme un vol subtil de libellules
qui rase l'eau dormante et bleue des étangs clairs.
Frère d'Eros, il a des ailes minuscules,
et les flèches d'argent qui peuplent son carquois
ont pour pointe un désir et pour barbe un scrupule.
Ses yeux sont des saphirs profonds comme une joie d'amour ; mais l'âme est si mobile, et la prunelle, qu'ils ont l'air d'améthystes, parfois, ou de turquoises
La bouche est rouge : elle a la grâce d'un pastel et le pourpre très doux, le velours d'un œillet ; quand elle s'ouvre, il en sort soudain une étincelle.
Le
Sourire est un dieu charmant, mais si léger qu'il ne pèse pas plus qu'un oiseau sur la branche : il voltige et s'envole, il déjoue les aguets ;
Quand on croit le tenir, il a fui comme un charme ; pas plus qu'une hirondelle on ne le prend au piège, et s'il était captif, il mourrait dans sa cage.
Il s'arrête par-ci, par-là, dans un cortège
d'éclairs, jase, et d'un seul coup d'aile part en fusée,
revient, s'en va, toujours courant le même arpège.
Il est rayon, il est parfum, il est rosée.
Il a des feux d'étoiles et des phosphorescences
plus douces que la lune dans la nuit argentée :
lueurs comme on en voit présager la naissance et les splendeurs encore confuses de l'aurore ; éclat tout plein de grâces, mélancolies, pimpances.
Il est rayon, il a dans son écrin les ors,
les violets, les roses, les bleus, les améthystes,
les sinoples royaux, les vairs de cyclamor ;
les couleurs, mais surtout les nuances : les tristes, ces fleurs décolorées par l'excès des soleils ; les joyeuses, ardeurs dont la gamme s'irise ;
les blancs trempés un peu de chair ou de vermeil, les outre-mer, ces rêves, et les glauques divins dont on faisait les yeux moqueurs des immortels
(Oh ! les piquants bitumes sous des yeux libérons ! oh ! les piquants cinabres sur des joues de déesses !
Diane aux genoux blancs, et toi
Vénus aux seins
prédestinés !).
Il est parfum, et les caresses des odeurs souveraines épicent ses baisers, tendresses parfumées, affolantes tendresses !
Il est rayon, il est parfum, il est rosée :
la gaîté de ses yeux se voile sous des larmes,
souvent, pour étonner l'âme dépaysée,
qui ne sait plus, se trouble, hésite et se demande si c'est la joie qui ment, ou si c'est la douleur, ou si le
Dieu n'est pas triste et gai, tout ensemble.
Le
Sourire est un dieu charmant, un
Dieu charmeur.
ENVOI
Ah ! chère, il t'aime, il vient à toi, en roi.
Il installe son charme et sa grâce en ton cœur :
Il adore tes lèvres, tes yeux, tes dents, ta voix.
- novembre .
il y a 7 mois
Théophile Gautier
@theophileGautier
Premier sourire du printemps Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
il y a 7 mois
Emile Verhaeren
@emileVerhaeren
Je dédie a tes pleurs, a ton sourire Je dédie à tes pleurs, à ton sourire,
Mes plus douces pensées,
Celles que je te dis, celles aussi
Qui demeurent imprécisées
Et trop profondes pour les dire.
Je dédie à tes pleurs, à ton sourire,
A toute ton âme, mon âme,
Avec ses pleurs et ses sourires
Et son baiser.
Vois-tu, l'aube blanchit le sol, couleur de lie ;
Des liens d'ombre semblent glisser
Je dédie à tes pleurs, à ton sourire,
Mes plus douces pensées,
Celles que je te dis, celles aussi
Qui demeurent imprécisées
Et trop profondes pour les dire.
Je dédie à tes pleurs, à ton sourire,
A toute ton âme, mon âme,
Avec ses pleurs et ses sourires
Et son baiser.
Vois-tu, l'aube blanchit le sol, couleur de lie ;
Des liens d'ombre semblent glisser
Et s'en aller, avec mélancolie ;
L'eau des étangs s'éclaire et tamise son bruit,
L'herbe rayonne et les corolles se déplient,
Et les bois d'or s'affranchissent de toute nuit.
Oh ! dis, pouvoir, un jour,
Entrer ainsi dans la pleine lumière ;
Oh ! dis, pouvoir, un jour,
Avec des cris vainqueurs et de hautes prières,
Sans plus aucun voile sur nous,
Sans plus aucun remords en nous,
Oh ! dis, pouvoir un jour
Entrer à deux dans le lucide amour !...