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Sourire

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Sourire

Poésies de la collection sourire

    A

    Albert Dabadie

    @albertDabadie

    Votre sourire Votre sourire est charmant de gaieté ; Lorsqu'en mon âme où bout parfois l'orage Il resplendit comme un soleil d'été, Il y dissipe et chasse tout nuage, Et je m'apaise à sa sérénité. Ce doux rayon dans mon cœur reflété, Oh ! si j'étais poète, à chaque page Comme en beaux vers ma muse l'eut chanté ! Votre sourire. Vous n'avez pas besoin en vérité, D'avoir le sceptre et l'empire en partage ; Vous n'en sauriez pas en réalité Être plus reine et régner d'avantage, Car il vaut bien certes une royauté, Votre sourire.

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    A

    Albert Mérat

    @albertMerat

    Si je n'étais pas assez bon Si je n'étais pas assez bon, Vois-tu, tu devais me le dire. J'ai l'habitude du pardon Comme toi celle du sourire. L'amant a dans son cœur le ciel : Mais, s'il y passe des nuées, Les heures d'amour éternel En sont parfois diminuées. J'aurais tâché d'être meilleur, Et, sans en rien faire paraître, J'aurais prolongé mon bonheur Et ton bonheur aussi, peut-être.

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    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    Cantate de Bettine Nina, ton sourire, Ta voix qui soupire, Tes yeux qui font dire Qu'on croit au bonheur, Ces belles années, Ces douces journées, Ces roses fanées, Mortes sur ton coeur... Nina, ma charmante, Pendant la tourmente, La mer écumante Grondait à nos yeux ; Riante et fertile, La plage tranquille Nous montrait l'asile Qu'appelaient nos voeux ! Aimable Italie, Sagesse ou folie, Jamais, jamais ne t'oublie Qui t'a vue un jour ! Toujours plus chérie, Ta rive fleurie Toujours sera la patrie Que cherche l'amour.

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Scherzo Sourires, fleurs, baisers, essences, Après de si fades ennuis, Après de si ternes absences, Parfumez le vent de mes nuits ! Illuminez ma fantaisie, Jonchez mon chemin idéal, Et versez-moi votre ambroisie, Longs regards, lys, lèvres, santal ! * Car j'ignore l'amour caduque Et le dessillement des yeux, Puisqu'encor sur ta blanche nuque L'or flamboie en flocons soyeux. Et cependant, ma fière amie, Il y a longtemps, n'est-ce pas ? Qu'un matin tu t'es endormie, Lasse d'amour, entre mes bras. * Ce ne sont pas choses charnelles Qui font ton attrait non pareil, Qui conservent à tes prunelles Ces mêmes rayons de soleil. Car les choses charnelles meurent, Ou se fanent à l'air réel, Mais toujours tes beautés demeurent Dans leur nimbe immatériel. * Ce n'est plus l'heure des tendresses Jalouses, ni des faux serments. Ne me dis rien de mes maîtresses, Je ne compte pas tes amants. * À toi, comète vagabonde Souvent attardée en chemin, Laissant ta chevelure blonde Flotter dans l'éther surhumain, Qu'importent quelques astres pâles Au ciel troublé de ma raison, Quand tu viens à longs intervalles Envelopper mon horizon ? * Je ne veux pas savoir quels pôles Ta folle orbite a dépassés, Tends-moi tes seins et tes épaules ; Que je les baise, c'est assez.

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    François Coppée

    François Coppée

    @francoisCoppee

    Aubade L'aube est bien tardive à naître, Il a gelé cette nuit ; Et déjà sous ta fenêtre Mon fol amour m'a conduit. Je tremble, mais moins encore Du froid que de ma langueur ; Le frisson du luth sonore Se communique à mon cœur Ému comme un petit page, J'attends le moment plus sûr Où j'entendrai le tapage De tes volets sur le mur ; Et la minute me dure Où m'apparaîtra soudain, Dans son cadre de verdure, Ton sourire du matin.

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    J

    Jean Polonius

    @jeanPolonius

    Le sourire Rends-le-moi, rends-le-moi, ce gracieux sourire Que j'ai cru sur ta lèvre entrevoir en passant! Qu'il soit né d'un caprice, ou que l'amour l'inspire, N'importe! - rends-le-moi, ce gracieux sourire, Je veux me croire aimé, ne fût-ce qu'un instant. Je sais que ton regard ne brille que pour plaire; Que sa flamme est pareille à la froide lumière Qu'en nos climats glacés nous verse le soleil; Que c'est au prix des pleurs que tu vends ton sourire, Et que tu fais payer une heure de délire Par des jours d'amertume, et des nuits sans sommeil. Mais j'ai besoin d'aimer, de croire à l'espérance; J'ai besoin que sa fleur sur ma triste existence Jette un léger parfum qui réveille mon cœur; Détrompé mille fois, ce cœur veut l'être encore: Je te crains, mais te suis; te maudis, mais t'adore, Et j'ai soif d'être ému, même au prix du malheur. Rends-moi donc, rends-le-moi, ce gracieux sourire, Que j'ai cru sur ta lèvre entrevoir en passant; Qu'il soit né d'un caprice, ou que l'amour l'inspire, N'importe! - rends-le-moi, ce gracieux sourire; Que je me croie aimé, ne fût-ce qu'un instant!

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    Raoul Follereau

    Raoul Follereau

    @raoulFollereau

    Un sourire Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup, Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne, Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel, Personne n'est assez riche pour s'en passer, Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter, Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires, Il est le signe sensible de l'amitié, Un sourire donne du repos à l'être fatigué, Donne du courage au plus découragé Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler, Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne. Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire, Soyez généreux donnez-lui le vôtre, Car nul n'a autant besoin d'un sourire Que celui qui ne peut en donner aux autres.

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    Rémy De Gourmont

    Rémy De Gourmont

    @remyDeGourmont

    Le sourire Le sourire est un dieu charmant, fait de lumière, limpide comme un vol subtil de libellules qui rase l'eau dormante et bleue des étangs clairs. Frère d'Eros, il a des ailes minuscules, et les flèches d'argent qui peuplent son carquois ont pour pointe un désir et pour barbe un scrupule. Le sourire est un dieu charmant, fait de lumière, limpide comme un vol subtil de libellules qui rase l'eau dormante et bleue des étangs clairs. Frère d'Eros, il a des ailes minuscules, et les flèches d'argent qui peuplent son carquois ont pour pointe un désir et pour barbe un scrupule. Ses yeux sont des saphirs profonds comme une joie d'amour ; mais l'âme est si mobile, et la prunelle, qu'ils ont l'air d'améthystes, parfois, ou de turquoises La bouche est rouge : elle a la grâce d'un pastel et le pourpre très doux, le velours d'un œillet ; quand elle s'ouvre, il en sort soudain une étincelle. Le Sourire est un dieu charmant, mais si léger qu'il ne pèse pas plus qu'un oiseau sur la branche : il voltige et s'envole, il déjoue les aguets ; Quand on croit le tenir, il a fui comme un charme ; pas plus qu'une hirondelle on ne le prend au piège, et s'il était captif, il mourrait dans sa cage. Il s'arrête par-ci, par-là, dans un cortège d'éclairs, jase, et d'un seul coup d'aile part en fusée, revient, s'en va, toujours courant le même arpège. Il est rayon, il est parfum, il est rosée. Il a des feux d'étoiles et des phosphorescences plus douces que la lune dans la nuit argentée : lueurs comme on en voit présager la naissance et les splendeurs encore confuses de l'aurore ; éclat tout plein de grâces, mélancolies, pimpances. Il est rayon, il a dans son écrin les ors, les violets, les roses, les bleus, les améthystes, les sinoples royaux, les vairs de cyclamor ; les couleurs, mais surtout les nuances : les tristes, ces fleurs décolorées par l'excès des soleils ; les joyeuses, ardeurs dont la gamme s'irise ; les blancs trempés un peu de chair ou de vermeil, les outre-mer, ces rêves, et les glauques divins dont on faisait les yeux moqueurs des immortels (Oh ! les piquants bitumes sous des yeux libérons ! oh ! les piquants cinabres sur des joues de déesses ! Diane aux genoux blancs, et toi Vénus aux seins prédestinés !). Il est parfum, et les caresses des odeurs souveraines épicent ses baisers, tendresses parfumées, affolantes tendresses ! Il est rayon, il est parfum, il est rosée : la gaîté de ses yeux se voile sous des larmes, souvent, pour étonner l'âme dépaysée, qui ne sait plus, se trouble, hésite et se demande si c'est la joie qui ment, ou si c'est la douleur, ou si le Dieu n'est pas triste et gai, tout ensemble. Le Sourire est un dieu charmant, un Dieu charmeur. ENVOI Ah ! chère, il t'aime, il vient à toi, en roi. Il installe son charme et sa grâce en ton cœur : Il adore tes lèvres, tes yeux, tes dents, ta voix. - novembre .

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Premier sourire du printemps Tandis qu'à leurs oeuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisèle des boutons d'or. Dans le verger et dans la vigne, Il s'en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l'amandier. La nature au lit se repose ; Lui descend au jardin désert, Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfèges, Qu'aux merles il siffle à mi-voix, Il sème aux prés les perce-neiges Et les violettes aux bois. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l'oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d'argent du muguet. Sous l'herbe, pour que tu la cueilles, Il met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d'avril tournant la tête, Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

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    Emile Verhaeren

    Emile Verhaeren

    @emileVerhaeren

    Je dédie a tes pleurs, a ton sourire Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, Mes plus douces pensées, Celles que je te dis, celles aussi Qui demeurent imprécisées Et trop profondes pour les dire. Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, A toute ton âme, mon âme, Avec ses pleurs et ses sourires Et son baiser. Vois-tu, l'aube blanchit le sol, couleur de lie ; Des liens d'ombre semblent glisser Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, Mes plus douces pensées, Celles que je te dis, celles aussi Qui demeurent imprécisées Et trop profondes pour les dire. Je dédie à tes pleurs, à ton sourire, A toute ton âme, mon âme, Avec ses pleurs et ses sourires Et son baiser. Vois-tu, l'aube blanchit le sol, couleur de lie ; Des liens d'ombre semblent glisser Et s'en aller, avec mélancolie ; L'eau des étangs s'éclaire et tamise son bruit, L'herbe rayonne et les corolles se déplient, Et les bois d'or s'affranchissent de toute nuit. Oh ! dis, pouvoir, un jour, Entrer ainsi dans la pleine lumière ; Oh ! dis, pouvoir, un jour, Avec des cris vainqueurs et de hautes prières, Sans plus aucun voile sur nous, Sans plus aucun remords en nous, Oh ! dis, pouvoir un jour Entrer à deux dans le lucide amour !...

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