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Condoléances

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Condoléances

Poésies de la collection condoléances

    A

    Amable Tastu

    @amableTastu

    Sur la mort de Madame Dufrénoy Une brise inconnue a passé sur la lyre, La lyre lui répond par un lugubre accord, Et de vagues terreurs tout bas semblent me dire: C'est un souffle de mort! Je vois sur l'Hélicon un long crêpe s'étendre; De ses harpes en deuil les gémissantes voix S'élèvent, et le nom que je tremblais d'entendre A retenti deux fois. Je ne le pouvais croire! Il est donc vrai, c'est elle, C'est elle qui nous fuit, c'est elle que je perds! Cessez, fils d'Apollon, cette plainte fidèle, Et ces pieux concerts. Non, non, ce n'est pas vous, c'est moi qu'elle a nommée; La crédule amitié l'aveuglait dans son choix; C'est à mes faibles chants que de sa renommée Elle a légué le poids. Hélas! en exhalant ma promesse timide, Un sourire peut-être en a suivi l'essor, Tant ce malheur si prompt, tant cette mort rapide Paraissait loin encore! Pleurs, cessez de couler ; un solennel office Enchaîne ma douleur aux pompes du cercueil: Sa tombe attend de moi le dernier sacrifice Et les hymnes du deuil. Belle âme, que trop tôt le sort nous a ravie, D'un culte universel n'as-tu pas tressailli, Toi, qui, de tous les maux, fruits amers de la vie, Ne craignais que l'oubli? Du volage public l'indifférent silence Te fit douter parfois de ton noble avenir: Mais tu meurs, et ce jour aux fastes de la France Inscrit ton souvenir. Comme un juge indolent, si la foule sommeille, Aux bruits des chants rivaux qui s'élèvent en chœurs, A la fin du combat sa justice s'éveille Pour nommer les vainqueurs. Son arrêt sur ton front a posé la couronne. Le poétique essaim de tes succès épris Contemple avec respect l'éclat qui t'environne, Et te cède le prix. Qui pourrait y prétendre, et d'une main avide Ravir à ton cercueil ces lauriers éclatants? Qui s'oserait asseoir à cette place vide Où tu régnas longtemps? Ah ! que ce rang suprême à jamais t'appartienne! Quel Français oubliera, pour de nouveaux accords, Celle qui réveilla la lyre lesbienne Inconnue à nos bords! Chants d'amour, purs accents dignes du siècle antique, Mélodieux soupirs, chers au sacré vallon, Contre le temps ingrat votre pouvoir magique Protégera son nom! Mais que lui fait la gloire, autrefois son idole? Sans doute elle dédaigne en un séjour plus beau Ce bien, le seul pourtant, de ce monde frivole, Qui nous suive au tombeau. Le seul ! ah, qu'ai-je dit! l'amitié plus puissante Sur les hôtes du ciel conserve encore ses droits; Et peut-être, parmi la foule gémissante, Tu reconnais ma voix. Eh bien, tu l'as voulu, j'ai rempli ma promesse, J'ai chanté ; dans mon sein étouffant mes soupirs, Retenant mes sanglots, j'immolai ma tristesse A tes derniers désirs... Maintenant laissez-moi dans l'ombre et le mystère Fleurer les doux avis dont l'espoir m'animait, L'accueil accoutumé, la voix qui m'était chère, Et le cœur qui m'aimait; Heureuse de pouvoir, dans ma douleur profonde, Sur sa tombe en secret déposer quelques fleurs, La regretter tout bas, et dérober au monde Des yeux mouillés de pleurs!

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    Emily Dickinson

    Emily Dickinson

    @emilyDickinson

    Puisque je ne pouvais m'arrêter pour la mort Puisque je ne pouvais m'arrêter pour la Mort — Ce Gentleman eut la bonté de s'arrêter pour moi — Dans la Voiture il n'y avait que Nous — Et l'Immortalité. Nous roulions lentement — Il n'était pas pressé Et j'avais mis de côté Mon labeur ainsi que mon loisir, En réponse à Sa Civilité — Nous passâmes l'École, où les Enfants s'efforçaient De faire la Ronde — à la Récréation — Nous passâmes les Champs d'Épis qui nous dévisageaient — Nous passâmes le Soleil Couchant — Ou plutôt — c'est Lui qui Nous dépassa — Les Rosées tombèrent frissonnantes et Froides — Car ma Robe n'était que de Gaze — Mon Étole — de Tulle — Nous fîmes halte devant une Maison qui semblait Un Gonflement du Sol — Le Toit était à peine visible — La Corniche — Enterrée — Depuis — ça fait des Siècles — et pourtant Cela paraît plus court que le Jour Où je me suis doutée que la Tête des Chevaux Était tournée vers l'Éternité —

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    Jacques Audiberti

    Jacques Audiberti

    @jacquesAudiberti

    Si je meurs Si je meurs, qu'aille ma veuve à Javel près de Citron. Dans un bistrot elle y trouve, à l'enseigne du Beau Brun, Trois musicos de fortune qui lui joueront -- mi,ré,mi -- l'air de la petite Tane qui m'aurait peut-être aimé puisqu'elle n'offrait qu'une ombre sur le rail des violons. Mon épouse, ô ma novembre, sous terre les jours sont lents.

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    Tristan Tzara

    Tristan Tzara

    @tristanTzara

    À une morte Tu avances toujours aux confins de la nuit le feu s’est éteint où finit la patience même les pas sur des chemins imprévus n’éveillent plus la magie des buts braises braises l’amour s’en souvient rien ne nous distrait de l’attente assise sur les genoux enfants aux plénitudes chaudes pourrais-je oublier le son de cette voix qui contribue à répandre la lumière au-delà de toute présence fraises fraises à l’appel des lèvres comme la mer contenue toute une vie enlacée et sur les innombrables poitrines des vagues l’incessant froissement des ours effleurés rêves rêves au silence de braise pourrais-je oublier l’attente comblée le temps ramassé sur lui-même le jour jaillissant de chaque parole dite le long embrasement de la durée conquise sèves sèves ma soif s’en souvient

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    La tombe dit à la rose La tombe dit à la rose: - Des pleurs dont l'aube t'arrose Que fais-tu, fleur des amours? La rose dit à la tombe: - Que fais-tu de ce qui tombe Dans ton gouffre ouvert toujours? La rose dit: - Tombeau sombre, De ces pleurs je fais dans l'ombre Un parfum d'ambre et de miel. La tombe dit: - Fleur plaintive, De chaque âme qui m'arrive Je fais un ange du ciel!

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