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Aveux

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Aveux

Poésies de la collection aveux

    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Sonnet d'Oaristys Tu me fis d'imprévus et fantasques aveux Un soir que tu t'étais royalement parée, Haut coiffée, et ruban ponceau dans tes cheveux Qui couronnaient ton front de leur flamme dorée. Tu m'avais dit « Je suis à toi si tu me veux » ; Et, frémissante, à mes baisers tu t'es livrée. Sur ta gorge glacée et sur tes flancs nerveux Les frissons de Vénus perlaient ta peau nacrée. L'odeur de tes cheveux, la blancheur de tes dents, Tes souples soubresauts et tes soupirs grondants, Tes baisers inquiets de lionne joueuse M'ont, à la fois, donné la peur et le désir De voir finir, après l'éblouissant plaisir, Par l'éternelle mort, la nuit tumultueuse.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Aveu d'une femme Savez-vous pourquoi, madame, Je refusais de vous voir ? J'aime ! Et je sens qu'une femme Des femmes craint le pouvoir. Le vôtre est tout dans vos charmes, Qu'il faut, par force, adorer. L'inquiétude a des larmes : Je ne voulais pas pleurer. Quelque part que je me trouve, Mon seul ami va venir ; Je vis de ce qu'il éprouve, J'en fais tout mon avenir. Se souvient-on d'humbles flammes Quand on voit vos yeux brûler ? Ils font trembler bien des âmes : Je ne voulais pas trembler. Dans cette foule asservie, Dont vous respirez l'encens, Où j'aurais senti ma vie S'en aller à vos accents, Celui qui me rend peureuse, Moins tendre, sans repentir, M'eût dit : « N'es-tu plus heureuse ? » Je ne voulais pas mentir. Dans l'éclat de vos conquêtes Si votre coeur s'est donné, Triste et fier au sein des fêtes, N'a-t-il jamais frissonné ? La plus tendre, ou la plus belle, Aiment-elles sans souffrir ? On meurt pour un infidèle : Je ne voulais pas mourir.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    L'aveu permis Viens, mon cher Olivier, j'ai deux mots à te dire, Ma mère l'a permis ; ils te rendront joyeux. Eh bien ! je n'ose plus. Mais, dis-moi, sais-tu lire ? Ma mère l'a permis, regarde dans mes yeux. Voilà mes yeux baissés. Dieu ! que je suis confuse ! Mon visage a rougi ; vois-tu, c'est la pudeur. Ma mère l'a permis, ce sera ton excuse ; Pendant que je rougis, mets ta main sur mon cœur. Que ton air inquiet me tourmente et me touche ! Ces deux mots sont si doux ! mon cœur les dit si bien ! Tu ne les entends pas, prends-les donc sur ma bouche ; Je fermerai les yeux, prends, mais ne m'en dis rien.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Jours lointains Nous recevions sa visite assidue ; J'étais enfant. Jours lointains ! Depuis lors La porte est close et la maison vendue : Les foyers vendus sont des morts. Quand j'entendais son pas de demoiselle, Adieu mes jeux ! Courant sur son chemin, J'allais, les yeux levés tout grands vers elle, Glisser ma tête sous sa main. Et quelle joie inquiète et profonde Si je sentais une caresse au front ! Cette main-là, pas de lèvres au monde En douceur ne l'égaleront. Je me souviens de mes tendresses vagues, Des aveux fous que je jurais d'oser, Lorsque, tout bas, rien qu'aux chatons des bagues Je risquais un fuyant baiser. Elle a passé, bouclant ma chevelure, Prenant ma vie ; et, comme inoccupés, Ses doigts m'ont fait une étrange brûlure, Par l'âge de mon cœur trompés. Comme l'aurore étonne la prunelle, L'éveille à peine, et c'est déjà le jour : Ainsi la grâce au cœur naissant nouvelle L'émeut, et c'est déjà l'amour.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Le meilleur moment des amours Le meilleur moment des amours N’est pas quand on a dit : « Je t’aime. » Il est dans le silence même À demi rompu tous les jours ; Il est dans les intelligences Promptes et furtives des coeurs ; Il est dans les feintes rigueurs Et les secrètes indulgences ; Il est dans le frisson du bras Où se pose la main qui tremble, Dans la page qu’on tourne ensemble Et que pourtant on ne lit pas. Heure unique où la bouche close Par sa pudeur seule en dit tant ; Où le coeur s’ouvre en éclatant Tout bas, comme un bouton de rose ; Où le parfum seul des cheveux Parait une faveur conquise ! Heure de la tendresse exquise Où les respects sont des aveux.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Scrupule (I) Je veux lui dire quelque chose, Je ne peux pas ; Le mot dirait plus que je n'ose, Même tout bas. D'où vient que je suis plus timide Que je n'étais ? Il faut parler, je m'y décide... Et je me tais. Les aveux m'ont paru moins graves À dix-huit ans ; Mes lèvres ne sont plus si braves Depuis longtemps. J'ai peur, en sentant que je l'aime, De mal sentir ; Dans mes yeux une larme même Pourrait mentir, Car j'aurais beau l'y laisser naître De bonne foi, C'est quelque ancien amour peut-être Qui pleure en moi.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Silence et nuit des bois Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit, Car chaque solitude a son propre mystère : Les bois ont donc aussi leur façon de se taire Et d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit. On sent dans leur silence errer l'âme du bruit, Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière. Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manière Selon ses souvenirs l'éprouve et le traduit. La nuit des bois fait naître une aube de pensées ; Et, favorable au vol des strophes cadencées, Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort. Et le cœur dans les bois se donne sans effort : Leur nuit rend plus profonds les regards qu'on y lance, Et les aveux d'amour se font de leur silence.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Séparation Je ne devais pas vous le dire ; Mes pleurs, plus forts que la vertu, Mouillant mon douloureux sourire, Sont allés sur vos mains écrire L'aveu brûlant que j'avais tu. Danser, babiller, rire ensemble, Ces jeux ne nous sont plus permis : Vous rougissez, et moi je tremble ; Je ne sais ce qui nous rassemble. Mais nous ne sommes plus amis. Disposez de nous, voici l'heure Où je ne puis vous parler bas Sans que l'amitié change ou meure : Oh ! dites-moi qu'elle demeure, Je sens qu'elle ne suffit pas. Si le langage involontaire De mes larmes vous a déplu, Eh bien, suivons chacun sur terre Notre sentier : moi, solitaire, Vous, heureuse, au bras de l'élu. Je voyais nos deux cœurs éclore Comme un couple d'oiseaux chantants Éveillés par la même aurore ; Ils n'ont pas pris leur vol encore : Séparons-les, il en est temps ; Séparons-les à leur naissance, De crainte qu'un jour à venir, Malheureux d'une longue absence, Ils n'aillent dans le vide immense Se chercher sans pouvoir s'unir.

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Dernier vœu Voilà longtemps que je vous aime : - L'aveu remonte à dix-huit ans ! - Vous êtes rose, je suis blême ; J'ai les hivers, vous les printemps. Des lilas blancs de cimetière Prés de mes tempes ont fleuri ; J'aurai bientôt la touffe entière Pour ombrager mon front flétri. Mon soleil pâli qui décline Va disparaître à l'horizon, Et sur la funèbre colline Je vois ma dernière maison. Oh ! que de votre lèvre il tombe Sur ma lèvre un tardif baiser, Pour que je puisse dans ma tombe, Le coeur tranquille, reposer !

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