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Avenir

24 poésies en cours de vérification
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Poésies de la collection avenir

    Allen Ginsberg

    Allen Ginsberg

    @allenGinsberg

    Europe ! Europe ! Monde monde monde assis dans ma chambre j’imagine le futur le soleil tombe sur Paris je suis seul personne ne possède l’amour parfait l’homme était fou l’amour de l’homme est imparfait je n’ai pas assez pleuré mon coeur sera lourd jusqu’à la mort les cités sont des spectres des manivelles de guerre les cités sont travail & briques & fer & fumée de la fournaise égoïste qui dessèche les yeux rouges de Londres mais aucun oeil ne rencontre le soleil Le soleil explose frappe l’immeuble de la presse blanc solide moderne de Lord Beaverbrook penché dans une rue de Londres pour porter les derniers rayons jaunes des vieilles dames regardant distraitement vers le ciel à travers le brouillard pauvres pots sur les appuis des fenêtres fleurs serpentant vers la rue les fontaines de Trafalgar Square jaillissent sur les pigeons midi-chauffés Moi-même en extase rayonnant de solitude sur le Dôme de St-Paul voyant la lumière sur Londres ou ici sur un lit à Paris lueurs du soleil à travers la haute fenêtre sur les murs de plâtre Humble foule féconde ensevelie les saints périssent caves femmes des rues rencontrant le manque d’amour sous les lampadaires et les rampes de néon aucune femme en carte n’aime le mari-unité-fleurie pas un garçon n’aime le môme mou feu dans les poitrines politiques effrois électriques dans la basse ville les cris de la radio les feux de police sur les écrans de TV se moquent des merveilles-veilleuses dans les pièces vides des tanks s’écrasent dans la déflagration le rêve joie d’homme n’est pas rêvé l’usine de la pensée-film pousse la came autorêves en fer-blanc d’Eros l’esprit dévore sa chair pendant une famine conne et le baisage d’aucun homme n’est sacro-saint car le travail de l’homme c’est la guerre Porcelaine d’os de Chine qui a faim lavage de cerveau dans l’écluse de la surpuissance l’Amérique cache la viande folle dans un réfrigérateur l’Angleterre cuit Jérusalem depuis trop longtemps la France bouffe de l’huile et de la salade morte bras & jambes de l’Afrique camelot dévorant l’Arabie nègres et blancs préparent la guerre contre les noces d’or Russes la manufacture en nourrit des millions mais aucun ivrogne ne peut rêver du suicide de Maïakovski arc-en-ciel sur les machines-outils et nargues-basanes au soleil Je suis au lit en Europe seul dans du vieux linge de corps rouge symbolisant le désir de s’unir à l’immortalité mais l’amour de l’homme est imparfait ici il pleut en février comme pour Baudelaire une fois il y a cent ans les avions hurlent dans le ciel les voitures foncent dans les rues je sais où ils vont ils vont à la mort mais ça c’est OK c’est que la mort vient avant la vie qu’aucun homme n’est aimé parfaitement personne n’obtiendra la félicité l’humanité nouvelle n’est pas née Que je pleure sur cette antiquité et je sonne le Millenium j’ai vu le Soleil Atlantique rayonnant d’un gros nuage à Douvres sur les falaises un pétrolier de la taille d’une fourmi se souleva sur l’océan sous le nuage brillant les mouettes volaient dans les échelles infinies du soleil plongeaient dans l’éternité aux fourmis dans les champs-myriades de l’Angleterre aux tournesols penchés pour manger la minute de l’Infini dauphins dorés sautant dans l’arc-en-ciel méditerranéen Fumées blanches vapeurs des Andes rivières d’Asie scintillantes poètes aveugles dans les profondeurs de la solitude rayonnement d’Apollon sur les collines parsemées de tombes vides.

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    A

    André Lemoyne

    @andreLemoyne

    L'avenir Si tu daignes m'entendre, écoute et réponds-moi Les poètes n'ont plus les accents prophétiques De leurs divins aïeux ; Maître, sais-tu pourquoi ? LE PHILOSOPHE. Un caprice du vent vous emporte et vous mène, La joie et la douleur restent votre élément, Aveuglés par vos pleurs sur la misère humaine, Vous êtes trop émus pour y voir clairement. Les mieux doués, Byron, Musset ou Henri Heine, Le cœur tout palpitant d'un radieux amour, Ou martyrs d'une froide et ténébreuse haine, N'ont jamais aperçu le monde à son vrai jour. LE POÈTE. Calme esprit de haut vol et de large envergure, Comme l'oiseau du ciel planant sur l'avenir, Quel signe à l'horizon, d'heureux ou triste augure, Après le siècle usé qui doit bientôt finir ? LE PHILOSOPHE. Si tu jettes les yeux sur la carte du monde, Que vois-tu sur les mers et sur les continents, Des quais de Liverpool aux îles de la Sonde ? LE POÈTE. Je vois de longs chemins, allants et revenants. La ligne des parcours est nettement tracée : L'araignée en croisant d'innombrables réseaux Ne saurait accomplir une œuvre mieux tissée Sur la terre solide et la houle des eaux. LE PHILOSOPHE. Chemins des paquebots et des locomotives, Qui vont par tous les temps, sous le ciel noir ou bleu, De New-York au Far-West, du cap Horn aux Maldives, Passant comme l'éclair dans un sillon de feu. LE POÈTE. Peuples du Nouveau-Monde et des anciens rivages Se réuniront-ils en groupes fraternels ? LE PHILOSOPHE. Le plus civilisé ressemble aux plus sauvages. Puissent-ils ne pas être ennemis éternels ! LE POÈTE. Puisque à mes yeux troublés l'avenir se dérobe Et s'évapore ainsi qu'un mirage trompeur, Que vois-tu donc surgir aux divers points du globe Dans notre âge de fer, de houille et de vapeur ? LE PHILOSOPHE. Je vois s'abâtardir au Nord les races blanches Et les noirs du Tropique expirer loin des leurs. Tôt ou tard ils prendront de terribles revanches. Leur sang vaut bien le nôtre... il n'a pas deux couleurs. Les hommes de nos jours ne se reposent guères : Tous les Européens, cuirassant leurs bateaux, Pour assurer la paix se préparent aux guerres Dans un tintement sourd d'enclume et de marteaux. Pour un lambeau de terre ou de minces presqu'îles On bataille toujours à l'extrême-Orient. Les Sud-Américains ne sont jamais tranquilles... Mais en Chine le peuple est calme et souriant. Et qui vivra verra... c'est peut-être la Chine Qui garde la clef d'or du prochain avenir, En filant dans sa tour de porcelaine fine... LE POÈTE. La vieille Humanité doit-elle y rajeunir ? LE PHILOSOPHE. Oui... les dignes enfants d'une mère féconde, Robustes, patients, sobres et travailleurs, Apparaîtront bientôt sur la scène du monde, Quand au ciel blanchira l'aube des jours meilleurs. Si le grand voyageur d'autrefois, Pythagore, Et le sage Socrate ou le divin Platon, Chez nos contemporains pouvaient revivre encore, Ils se dirigeraient sur Pékin ou Canton. Par les mille chemins d'une si large zone, Des plateaux du Pamir aux bords du fleuve Amour, On verra s'éveiller la fourmilière jaune, Qui dans le mouvement du siècle aura son tour. LE POÈTE. Quand j'écoute, songeur, tes graves aphorismes, Je prévois d'acharnés et désastreux combats, Rudes chocs d'émigrants... et dans ces cataclysmes Des flots de sang versé... tu ne m'en parles pas. LE PHILOSOPHE. Oui... des langues de feu courant sur les rizières Rougiront les deux mers de leurs embrasements, Et des bambous froissés les hautes roselières S'abattront sur les morts en longs frémissements ; Mais, l'orage passé, dans leur tranquille joie, En se multipliant les nobles fils du Ciel Pourront cueillir en paix le frileux ver à soie Et bénir dans les fleurs la grande ruche à miel.

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    Benjamin Peret

    Benjamin Peret

    @benjaminPeret

    Attendre Meurtri par les grandes plaques de temps l’homme s’avance comme les veines du marbre qui veulent se ménager des yeux dans un torrent où les truites à tête de ventilateur traînent de lourds chariots de mousse de champagne qui noircissent tes cheveux de château fort où la pariétaire n’ose pas s’aventurer de crainte d’être dévorée au-delà de la grande plaine glacière où les dinosaures couvent encore leurs œufs d’où ne sortiront pas de tulipes d’hématite mais des caravanes de hérissons au ventre bleu de crainte d’être avalées par la fontaine d’éclairs de mer engendrée par ton regard où volent d’impalpables papillons de nuit vêtus de gares fermées dont je cherche la clé de signal ouvert sans rien trouver sinon des fers à cheval gelés qui bondissent comme un parapluie dans une oreille et des canards d’orties fraîches graves comme des huîtres.

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    B

    Blanchemain Dominique

    @blanchemainDominique

    Loyaute Dévastée Livres ravagés de paroles promises Figures du monde où sombre Les pages incertaines Dans l'ombre portée des mots Ces images démises Préparent la chute Dans l'effacement silencieux De nos dernières libertés Avec ces rumeurs funestes Comme autant de croyances Dans le déploiement de la terreur Se dévoilent toutes nos peurs Mars 2017

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Avenir Les coquelicots noirs et les bleuets fanés Dans le foin capiteux qui réjouit l'étable, La lettre jaunie où mon aïeul respectable À mon aïeule fit des serments surannés, La tabatière où mon grand-oncle a mis le nez, Le trictrac incrusté sur la petite table Me ravissent. Ainsi dans un temps supputable Mes vers vous raviront, vous qui n'êtes pas nés. Or, je suis très vivant. Le vent qui vient m'envoie Une odeur d'aubépine en fleur et de lilas, Le bruit de mes baisers couvre le bruit des glas. Ô lecteurs à venir, qui vivez dans la joie Des seize ans, des lilas et des premiers baisers, Vos amours font jouir mes os décomposés.

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    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    @charlesAugustinSainteBeuve

    Quand l'avenir pour moi n'a pas une espérance Quand l'avenir pour moi n'a pas une espérance, Quand pour moi le passé n'a pas un souvenir, Où puisse, dans son vol qu'elle a peine à finir, Un instant se poser mon âme en défaillance ; Quand un jour pur jamais n'a lui sur mon enfance, Et qu'à vingt ans ont fui, pour ne plus revenir, L'Amour aux ailes d'or, que je croyais tenir, Et la Gloire emportant les hymnes de la France ; Quand ma Pauvreté seule, au sortir du berceau, M'a pour toujours marqué de son terrible sceau, Qu'elle a brisé mes voeux, enchaîné ma jeunesse, Pourquoi ne pas mourir ? de ce monde trompeur Pourquoi ne pas sortir sans colère et sans peur, Comme on laisse un ami qui tient mal sa promesse.

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    E

    Emma le Coz

    @emmaLeCoz

    Le destin du philosophe Ma volonté se brise Comme le vase de Soissons Et bien qu'on me méprise, Je garde mes émotions Mon ancien orgueil Se change en sentiments Et maintenant,seul, Plus jamais je ne les ressent Le monde m'abandonne Dans ma triste prison Au dehors,on claironne Pour annoncer ma pendaison Mon âme ne mourra pas Très haut,elle s'envolera Vers des plaisirs merveilleux Et des discours plus gracieux Toujours ,on festoiera Au rythme d'une symphonie Pour annoncer le pas Vers une nouvelle vie Cette grande renaissance Je la dois avec reconnaissance A mes frères mortels Qui m'ont rendu éternel Avec calme et harmonie Je les narguerai d'ici Une coupe de vin à la main Pour montrer mon beau destin Adieu ! Ô cruels humains ! Ni à plus tard ,ni à demain ! A jamais je vous salue, Pauvres mules têtues ! Apprenez de vos erreurs; Et moins infâmes vous deviendrez Vous connaitriez le bonheur Si enfin vous sachiez Qu'il ne faut pas tout négliger..

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    F

    Francis Ponge

    @francisPonge

    L'avenir des paroles Quand aux tentures du jour, aux noms communs drapés pour notre demeure en lecture on ne reconnaîtra plus grand-chose sinon de hors par ci nos initiales briller comme épingles ferrées sur un monument de toile, Une croupe aux cieux s'insurgera contre les couvertures, le vent soufflera par un échappement compensateur du fondement, les forêts du bas-ventre seront frottées contre la terre, jusqu'à ce qu'au genou de l'Ouest se dégrafe la dernière faveur diurne : Le corps du bel obscur hors du -drap des paroles alors tout découvert, bon pour un bol à boire au nichon de la mère d'Hercule!

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    Guillaume Apollinaire

    Guillaume Apollinaire

    @guillaumeApollinaire

    L'avenir Soulevons la paille Regardons la neige Ecrivons des lettres Attendons des ordres Fumons la pipe En songeant à l'amour Les gabions sont là Regardons la rose La fontaine n'a pas tari Pas plus que l'or de la paille ne s'est terni Regardons l'abeille Et ne songeons pas à l'avenir Regardons nos mains Qui sont la neige La rose et l'abeille Ainsi que l'avenir

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    G

    Géo Norge

    @geoNorge

    L'avenir O Madame, ô Madame O Madame Augarita*. L'avenir. L'avenir, l'avenir. Ce n'est pas encor tout ça Pour finir. Et notre âme. et notre âme Est-elle immortelle ou pas. Chers plaisirs ? Rime et rame, ire et art Feindre ou peindre, ceindre, geindre Et gémir ! Dans les cartes, les marcs Lisez notre sang et nos Souvenirs. Dans les mains, les anneaux Forcez Mine. Mounc. Estelle Aux désirs ; Mais notre âme. ah. notre âme Immortelle ou pas. l'est-elle Pour finir?

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    H

    Henri Michaux

    @henriMichaux

    Avenir Quand les mah, Quand les mah, Les marécages, Les malédictions, Quand les mahahahahas, Les mahahaborras, Les mahahamaladihahas, Les matratrimatratrihahas, Les hondregordegarderies, Les honcucarachoncus, Les hordanoplopais de puru paru puru, Les immoncéphales glossés, Les poids, les pestes, les putréfactions, Les nécroses, les carnages, les engloutissements, Les visqueux, les éteints, les infects, Quand le miel devenu pierreux, Les banquises perdant du sang, Les Juifs affolés rachetant le Christ précipitamment, L'Acropole, les casernes changées en choux, Les regards en chauves-souris, ou bien en barbelés, en boîte à clous, De nouvelles mains en raz de marée, D'autres vertèbres faites de moulins à vent, Le jus de la joie se changeant en brûlure, Les caresses en ravages lancinants, les organes du corps les mieux unis en duels au sabre, Le sable à la caresse rousse se retournant en plomb sur tous les amateurs de plage, Les langues tièdes, promeneuses passionnées, se changeant soit en couteaux, soit en durs cailloux, Le bruit exquis des rivières qui coulent se changeant en forêts de perroquets et de marteaux-pilons, Quand Y Épouvantable-Implacable se débondant enfin, Assoira ses mille fesses infectes sur ce Monde fermé, centré, et comme pendu au clou, Tournant, tournant sur lui-même sans jamais arriver à s'échapper, Quand, dernier rameau de l'Être, la souffrance, pointe atroce, survivra seule, croissant en délicatesse, De plus en plus aiguë et intolérable... et le Néant têtu tout autour qui recule comme la panique... Oh! Malheur! Malheur! Oh! Dernier souvenir, petite vie de chaque homme, petite vie de chaque animal, petites vies punctiformes; Plus jamais. Oh! Vide! Oh! Espace! Espace non stratifié... Oh! Espace, Espace!

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    H

    Henri Michaux

    @henriMichaux

    L'avenir Quand les mah. Quand les mah, Les marécages, Les malédictions, Quand les mahahahahas, Les mahahaborras, Les mahahamaladihahas, Les matratrimatratrihahas, Les hondregordegarderies, Les honcucarachoncus, Les hordanoplopais de puru para puru, Les immoncéphales glossés, Les poids, les pestes, les putréfactions, Les nécroses, les carnages, les engloutissements, Les visqueux, les éteints, les infects, Quand le miel devenu pierreux. Les banquises perdant du sang. Les Juifs affolés rachetant le Christ précipitamment, L'Acropole, les casernes changées en choux, Les regards en chauve-souris, ou bien en barbelés, en boîte à clous, De nouvelles mains en raz de marée, D'autres vertèbres faites de moulins à vent, Le jus de la joie se changeant en brûlure, Les caresses en ravages lancinants, les organes du corps les mieux unis en duels au sabre. Le sable à la caresse rousse se retournant en plomb sur tous les amateurs de plage. Les langues tièdes, promeneuses passionnées, se changeant soit en couteaux, soit en durs cailloux, Le bruit exquis des rivières qui coulent se changeant en forêts de perroquets et de marteaux-pilons, Quand Y Épouvantable-Implacable se débondant enfin, Assoira ses mille fesses infectes sur ce Monde fermé, centré, et comme pendu au clou, Tournant, tournant sur lui-même sans jamais arriver à s'échapper, Quand, dernier rameau de l'Être, la souffrance, pointe atroce, survivra seule, croissant en délicatesse, De plus en plus aiguë et intolérable... et le Néant têtu tout autour qui recule comme la panique... Oh! Malheur! Malheur! Oh! Dernier souvenir, petite vie de chaque homme, petite vie de chaque animal, petites vies punctiformes! Plus jamais. Oh! Vide! Oh! Espace! Espace non stratifié... Oh! Espace, Espace!

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    J

    Jackie Estacado

    @jackieEstacado

    Une route On m'a mis sur un chemin Où je me sentais bien Je l'ai parcouru Je me suis perdu Plusieurs routes, plusieurs lieux Une seule serait la mieux Je ne sais plus où je vais Je vais bientôt m'arrêter J'arrive à un carrefour Mon cœur, mon esprit Ne savent plus où allaient Je crois que je vais m'arrêter Alors je me pose Je réfléchis à petits doses Je veux m'allonger Je suis fatigué Je crois enfaîte La route est claire Le bout de la route est noir Je vous dis au revoir

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    J

    Jacques Viallebesset

    @jacquesViallebesset

    Forgerons du désir Que les tisserands de rêves Inventent un autre futur Tout au long de la rivière Où nos espoirs se sont noyés Dans des flots de larmes de sang On est revenu de si loin D’où sont mortes nos illusions Qu’il faut bien tenter d’élargit Encore l’horizon humain Et les frontières de la vie Là se lèvent les forgerons Du désir et de la joie d’être De vrais camarades viendront Et des femmes dans le regard Desquels il fera bon vivre Il est toujours temps d’être heureux Tant qu’une aube est à venir Et le monde à recréer La terre est une île aux trésors Dans un océan d’étoiles.

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    S

    Serge Langlet

    @sergeLanglet

    Pitié pour nos enfants Pitié pour nos enfants. Nous avons des enfants, il nous faut les défendre, Ne pas bâtir leur monde sur un monde de cendres, Dans un vaste brasier notre avenir s’éteint, Et chaque arbre qui brûle un peu plus nous atteint, Tant de milliers d’espèces ont déjà disparues, Et tout autant d’espoirs sont à jamais perdues, Les espoirs de guérir diverses maladies, S’envolent en fumée aux feux d’Amazonie, L’oxyde de carbone remplace l’oxygène, Chaque jour un peu plus, pour l’espèce humaine, Se restreint le futur, que l’on croyait pourtant, Là, à portée de main, et toujours florissant Peut-être est-il trop tard déjà, pour arrêter, Le processus fatal que l’on a déclenché, Entre la pollution et les effets de serre, Puis les trous d’ozone dans notre atmosphère, La planète gémit sous tant d’acharnement, Alors je vous en prie, pitié pour nos enfants.

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    S

    Serge Langlet

    @sergeLanglet

    Un jour, les plus belles moissons. Un jour, les plus belles moissons. Un jour… J’irai bien plus loin que mes rêves, Le cœur dans les étoiles, les pieds dans le futur, Humer des fleurs nouvelles, sous des cieux bleu azur, Marcher dans la lumière, sur les plus belles grèves. Pouvoir vivre sa vie avec un cœur d’enfant. Créer avec l’amour, des œuvres magnifiques. Somptueuses couleurs et chants polyphoniques, Qui enrichissent l’âme et grandissent les gens, Saisir les mains tendues pour en faire une ronde, Abolir à jamais les pleurs et le malheur, Travailler tous ensemble pour le plus grand bonheur De pouvoir se sentir uni avec le monde. Pour que le vent l’emporte, plus loin que l’horizon, Répandre autour de soi, les graines d’espérance, Et que l’avenir enfin, puisse avoir cette chance D’entendre les cris de joies des plus belles moissons.

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    Louis Aragon

    Louis Aragon

    @louisAragon

    Sacre de l'avenir Vous direz que les mots éperdument me grisent Et que j'y crois goûter le vin de l'infini Et que la voix me manque et que mon chant se brise A ces sortes de litanies C'est possible après tout que les rimes m'entraînent Et que mon chapelet soit de grains de pavot Car tyranniquement si la musique est reine Qu'est-ce que la parole vaut C'est possible après tout qu'à parler politique Sur le rythme royal du vers alexandrin Le poème se meure et tout soit rhétorique Dans le langage souverain C'est possible après tout que j'aie perdu le sens Qu'au soleil comparer le Parti soit dément Qu'il y ait de ma part simplement indécence A donner ça pour argument Pourquoi doux Lucifer en ce siècle où nous sommes Où la Vierge et les Saints ont des habits dorés Le chant nouveau déjà qui s'élève des hommes N'aurait-il pas l'accent sacré J'ai souvent envié le vers de Paul Claudel Quand sur nos fusillés se levait le destin Pourquoi n'auraient-ils pas à leurs épaules d'ailes Les Martyrs couleur de malin Ainsi que des oiseaux je clouerai sur nos porches Pour que l'amour du peuple y soit de flamme écrit Tes mots ensanglantés comme un cœur qu'on écor Thérèse d'Avila tes cris Nous aurons des métros comme des basiliques Des gloires flamberont sur les toits ouvriers Et le bonheur de tous sur les places publiques Psalmodiera son Kyrie Mais non cette espérance énorme cette aurore N'a pas comme le ciel des Adorations Droit à tout le bazar de l'ode aux métaphores Droit à la disproportion Elle n'a pas le droit à ces apothéoses Aux Mages à ses pieds posant l'or et l'encens Elle n'a pas le droit au parfum de la rose Aux sanglots de l'orgue puissant Cependant on lui tend comme au Christ des peintures Cette éponge de fiel dont les soldats riaient Cependant elle montre au milieu des tortures Un Beloyannis à l'œillet Si les premiers Chrétiens aux murs des Catacombes Dessinaient d'une main malhabile un poisson Nous portons dans la rue à nos pas des palombes Comme on en voit dans les chansons Nous avons devant nous des voûtes cathédrales Voyez voyez déjà le seuil et le parvis Et serve à l'avenir la langue magistrale Qui Dieu si bien servit Le travail et l'amour changent le chant mystique Et tout dépend vers qui s'élève l'hosanna Je ne crains pas les mots dont on fit des cantiques On boit dans le verre qu'on a Tu marches devant toi sur la route des princes Avenir à qui rien n'est lointain paradis Tu construiras ta vie aussi belle que Reims Quand Jeanne y vint un samedi La nouvelle parole et les anciens poèmes Marieront la lumière à travers leurs vitraux Voici tout ce que j'ai voici tout ce que j'aime C'est peu mais l'on dit que c'est trop Qu'importe ce qu'on dit lorsque l'avenir sonne Prends tout ce que tu veux Avenir sous mon toit Ouvre cette poitrine et prends Je te le donne Cela s'appelle un cœur c'est rouge et c'est à toi Elle rêvait Rêver est souvent une étude Je la voyais aller venir dans la maison Dans la maison tout se faisait à l'habitude L'habitude aux rêveurs est seconde raison Elle rêvait allait venait mettait la table S'inquiétait de tout avec des mots absents Semblait comme toujours de tout être comptable Et sa main caressait les chiens noirs en passant Elle rêvait Je lui connais cet air du rêve On ne fait que la voir alors qu'elle est partie Et quand le hasard veut que son regard se lève Elle a ses yeux d'enfant pour un jour de sortie Elle a ses plus grands yeux elle a ses yeux du soir Elle a ses yeux du soir quand personne n'est là Ceux que comme un voleur je surprends au miroir Et dont m'apercevant elle voile l'éclat Elle rêvait secrète et c'était par excuse Qu'elle parlait d'un cœur indifférent à soi Elle avait à me fuir l'invention des ruses Et sa robe n'était qu'un murmure de soie Elle rêvait Son rêve est parfois une fièvre Une aventure un drame un roman jamais lu Et qui devinerait au tremblement des lèvres La musique muette et dont je suis exclu Et donc elle rêvait Je ne sais quelle image Habitait sa semblance et l'anima soudain Où t'en vas-tu mon âme où t'en vas-tu sauvage Je l'ai prise à pleurer dans le fond du jardin Et donc elle rêvait de quelque histoire triste Le ciel traîtreusement fraîchissait sur ses pas Tu n'as pas mis ton châle II faut rentrer J'insiste Où donc es-tu mon cœur que tu ne m'entends pas Elle rêvait d'ailleurs mais préféra prétendre Qu'elle était allée voir comment vont les semis Elle rêvait des lendemains couleur de cendres Et parlait des châssis qu'on n'ouvre qu'à demi Elle a pris à regret ma main pour revenir Un ver luisant brilla dans l'herbe devant nous Je rêvais dit Eisa tantôt de l'avenir C'était qu'elle écrivait tout bas Le Cheval Roux Rêver de l'avenir est chose singulière Il fallait qu'y rêvât cette main qui tissait Y rêvait-il aussi quand s'attacha le lierre L'avenir mais qu'est-ce que c'est Tout rêve d'avenir est un rêve de vivre La Belle au Bois dormant s'éveille après cent ans Au bas des feuilletons toujours on lit A suivre L'homme croit régner sur le temps Il va parfois pourtant chez la cartomancienne Une lettre un voyage et nous nous étonnons Que l'avenir ressemble à la fortune ancienne Qui n'a fait que changer de nom Ton avenir rêve éveillé rêve qui dort On jugerait tout simplement que tu l'oublies Est-ce que ce n'est pas tout simplement toi mort Mort dans la rue ou dans ton lit Sans doute et que veut-on qu'à gémir on y fasse Oui tout le monde meurt un jour et puis après L'avenir justement c'est ce qui nou6 dépasse C'e6t ce qui vit quand je mourrai Mais si la vie un jour l'homme et la primerose Et tout ce qui palpite et l'oiseau que l'on voit Si tout allait mourir de cette mort des choses Tout allait mourir à la fois Certains hommes diront que ça leur indiffère Et que tout se termine avec leur propre vin J'entends leur qu'est-ce que cela peut bien me faire Rome brûle quand c'est ma fin Faut-il que cela soit gens de mince nature Qui n'aiment pas la vie assez pour s'oublier Comme si celui-là qui dort sous la toiture En était toujours l'ouvrier Ce cœur recommencé qui bat dans les apôtres Ou comme le héros s'appellera pour vous Il sait que plus que lui l'avenir c'est les autres D aime On dit qu'il se dévoue C'est affaire du sang que l'on a dans les veines Rien n'e6t plus naturel que ne pas le compter Ou restez tout le jour à regarder vos peines Petite et pâle humanité Ceux qui n'y rêvent pas sont des briseurs de grève Ils sont les ennemis de l'avenir nombreux Comment se pourrait-il qu'à l'avenir ils rêvent Puisque l'avenir est contre eux Ils sont le loup de l'homme et l'assassin vulgaire Comme ils misent toujours sur le mauvais tableau Ils jouent à quitte ou double et vont de guerre en guerre Retarder demain c'est leur lot Un jour viendra bien sûr dans leur peur légitime Qu'ils abattront l'atout monstrueux préférant Au triomphe du bien l'énormité du crime A l'homme heureux la mort en grand Un Autre menaçait d'une ombre millénaire D'un linceul collectif pour s'y envelopper Et dans son trou de rat il se passait les nerfs Sur les tronçons de son épée Ah s'il avait connu le secret de l'atome Il aurait fait beau voir le monde où nous vivons Mais il n'est pas besoin d'évoquer les fantômes Voyez comme on meurt au Japon L'avenir est l'enjeu de cette banqueroute Qui commence et qu'on croit arrêter dans le sang Mais les hommes parqués dans la nuit sur les routes Parlent entre eux du jour naissant Rien pourtant n'est si simple et poussez chaque porte Et vous y trouverez des problèmes nouveaux Les visages humains sont de diverses sortes Et celui que l'on aime est un souci plus haut Il régnait un parfum de grillons et de menthes Un silence d'oiseaux frôlait les eaux dormantes Où près des fauchaisons montrant leur sol secret L'iris jaune trahit l'avance des marais Du cœur profond de l'herbe impénétrable au jour Les roseaux élevaient leurs épis de velours C'était à la fin mai quand rougit l'ancolie La terre était mouillée au pied des fleurs cueillies Et mes doigts s'enfonçaient plus bas que le soleil Et je songeais qu'il y aura des temps pareils Et je songeais qu'un jour pareil dans pas longtemps Je ne reviendrai plus vers toi le cœur battant Portant de longs bouquets pâles aux tiges vertes Je ne te verrai plus prenant les fleurs offertes Et le bleu de ta robe et le bleu de tes yeux Et la banalité d'y comparer les cieux Je n'irai plus criant ton nom sous les fenêtres Je ne chercherai plus tes pas sous les grands hêtres Ni tout le long du bief sous les saules pleurant Ni dans la cour pavée à tout indifférent Les miroirs n'auront plus l'accent de ton visage Je ne trouverai plus ton ombre et ton sillage Un jour dans pas longtemps par l'escalier étroit Et je ne craindrai plus jamais que tu aies froid Je ne toucherai plus ta chevelure au soir Je ne souffrirai pas de ne jamais te voir Je ne sentirai plus le cœur me palpiter Pour un mot de ta voix dans la chambre à côté J'ignorerai toujours ma profonde misère Et je ne dirai pas que le monde est désert Sans l'anneau de tes bras dormant au grand jamais J'ignorerai toujours combien je les aimais Vois-tu comme la vie et la mort sont bien faites L'enfant pleure au retour que s'achève la fête L'homme a sur lui cet avantage merveilleux De ne pas emporter ses regrets dans ses yeux Par un effacement immense et raisonnable Et béni soit le vent qui balayera le sable Et béni soit le feu brûlant la lettre lue Mon amour mon amour que voulais-tu de plus Il est des mots que ne peut suivre qu'un silence Et quel autre bonheur aurait ta violence O nuage changeant nuage échevelé Qui se disperse enfin sur le ciel étoile Décrochez mes amis ces tentures funèbres Qu'un autre à sa douleur abandonne sa main Le parfum de la vie est au fond des ténèbres Où sans voir on la suit à ses pas de jasmin Sion n'est plus assise au milieu des concombres Sion ne ronge plus veuve plaintive et sombre Son cœur comme un grain de cumin Nos ancêtres géants avaient peur de leur ombre Ds craignaient que le ciel sur leur tête tombât La nue humiliait leur échine et les nombres Les entrailles d'oiseaux les faisaient parler bas Les superstitions ont fini par se taire Et rien ne glace plus le sang de nos artères Que la tombe au bout du combat Je ne suis pas de ceux qu'affolent ses mystères Je ne suis pas de ceux que rend tristes la pluie Je l'entends pénétrer avidement la terre J'aime le vent j'aime le gel j'aime la nuit La lueur de l'orage et le bruit de la grêle J'aime le changement des choses naturelles Comme le grain aime le muid A quoi 6ert de chercher aux saisons des querelles Que mûrir et mourir soient la même chanson En pleurons-nous la fleur quand nous cueillons l'airelle Pourquoi mener partout ce deuil où nous passons Au rougir de l'automne on lit le printemps vert Et la nécessité neigeuse des hivers Est déjà grosse des moissons Poètes dispersez vos symboles pervers A la camarde ôtez l'usage bleu des faux Cessez de sangloter tout le long de vos vers Dont chaque pied semble monter à l'échafaud Par le chemin de croix de vos épithalames Je vous dis que celui qui brûle aime la flamme Et que c'est le feu qu'il lui faut Et le noyé qui part emporté par les lames Comme pour une fête entend le carillon A la poubelle enfin flanquez le vague-à-l'âme On va nous prendre pour des chiens si nous crions A la mort Fût-ce avec l'excuse de la rime Par le soleil des dents nul que nous ne s'exprime La bête pleure et nous rions Nous rions seuls au monde et notre rire prime Sur la peur animale et le cœur accablé Nous rions de parler De ce que nous apprîmes De l'auroch dessiné De cultiver le blé Nous rions de compter d'écrire et la victoire Est plus d'avoir ouvert le livre de l'Histoire Qu'au firmament savoir voler La vitesse du train non le heurt au butoir Voilà qui fait l'ivresse à la masse lancée Et ce n'est pas le cri du bœuf à l'abattoir Qui s'échappe de l'homme et qu'il nomme pensée Qu'est notre vie au prix de tout ce qu'elle est elle Vienne ou ne vienne pas le temps des immortels C'est le sépulcre dépassé Mourir n'est plus mourir à ceux-là qui s'attellent Au grand rêve de tous qui ne peut avorter Ils sont hommes d'avoir secoué la tutelle D'une vie à soi seul chichement limitée Et le héros d'hier lui donnant sa mesure Chaque jour plus nombreuse à l'assaut de l'azur C'est la nouvelle humanité

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    N

    Nta Eric Stephan

    @ntaEricStephan

    Couleurs Je suis noir Je suis blanc Je suis asiatique Je suis indien Je suis arabe Que voulez-vous? Qui êtes-vous pour critiquer les races? Je suis chrétien Je suis musulman Je suis bouddhiste Je suis indigène Je suis païen Que voulez-vous? Qui êtes-vous pour critiquer les croyances? Je suis noir Je suis blanc Où est le problème? Je suis chrétien Je suis musulman Où est la différence? Alors mon frère marchons main dans la main Pour prôner ensemble la paix dans le monde NTA ERIC STEPHAN Email:ndjokoanta@gmail.com

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    O

    Okba Naji

    @okbaNaji

    Jeunes en difficultés Jeunes en difficulté Les voilà, Témoins d'un coeur obscur Vivant au pied d'une tour Ils sont graves et s'étendent Comme des monuments Et ramènent la brise Aux horizons béants. Ils ne peuvent se construire Sans ces regards Jetés au dehors d'une fenêtre, Par la fenêtre d'une école D'où ils dessinaient jadis Une carte du monde Sur un ciel d'émail. Les voilà, Comme autrefois, de Témoins de leur parcours Transis et rayonnants Comme au premier jour. Tantôt les bras croisés Comme barques endormies Ou le regard tributaire Comme leur histoire au monde. La rue est leur théâtre Entre l'âge des regrets Et l'âge des projets Entre l'ombre et la lueur. L'océan s'est maintenant retiré Et ils sont obligés de sentir la durée Ils sont encore dans ce temps Où se joue l'éternité...

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    P

    Pierre-Jean de Béranger

    @pierreJeanDeBeranger

    Ainsi soit-il Je suis devin, mes chers amis ; L'avenir qui nous est promis Se découvre à mon art subtil. Ainsi soit- il ! Plus de poète adulateur ; Le puissant craindra le flatteur ; Nul courtisan ne sera vil. Ainsi soit-il ! Plus d'usuriers, plus de joueurs, De petits banquiers grands seigneurs, Et pas un commis incivil. Ainsi soit-il ! L'amitié, charme de nos jours, Ne sera plus un froid discours Dont l'infortune rompt le fil. Ainsi soit-il ! La fille, novice à quinze ans, A dix-huit, avec ses amants, N'exercera que son babil. Ainsi soit-il ! Femme fuira les vains atours ; Et son mari, pendant huit jours, Pourra s'absenter sans péril. Ainsi soit-il ! L'on montrera dans chaque écrit Plus de génie, et moins d'esprit, Laissant tout jargon puéril. Ainsi soit-il ! L'auteur aura plus de fierté, L'acteur moins de fatuité ; Le critique sera civil. Ainsi soit-il ! On rira clos erreurs des grands, On chansonnera leurs agents, Sans voir arriver l'alguazil. Ainsi soit-il ! En France enfin renaît le goût ; La justice règne partout, Et la vérité sort d'exil. Ainsi soit-il ! Or, mes amis, bénissons Dieu, Qui met chaque chose en son lieu : Celles-ci sont pour l'an trois mille. Ainsi soit-il !

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    René Char

    René Char

    @reneChar

    L'avenir non prédit Je te regarde vivre dans une fête que ma crainte de venir à fin laisse obscure. Nos mains se ferment sur une étoile flagellaire. La flûte est à retailler. À peine si la pointe d'un brutal soleil touche un jour débutant. Ne sachant plus si tant de sève victorieuse devait chanter ou se taire, j'ai desserré le poing du Temps ei saisi sa moisson. Est apparu un multiple et stérile arc-en-ciel. Eve solaire, possible de chair et de poussière, je ne crois pas au dévoilement des autres, mais au tien seul. Qui gronde, me suive jusqu'à notre portail. Je sens naître mon souffle nouveau et finir ma douleur.

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    René Char

    René Char

    @reneChar

    Lenteur de l'avenir Il faut escalader beaucoup de dogmes et de glace pour jouer de bonheur et s'éveiller rougeur sur la pierre du lit. Entre eux et moi il y eut longtemps comme une haie sauvage dont il nous était loisible de recueillir les aubépines en fleurs, et de nous les offrir. Jamais plus loin que la main et le bras. Ils m'aimaient et je les aimais. Cet obstacle pour le vent où échouait ma pleine force, quel était-il? Un rossignol me le révéla, et puis une charogne. La mort dans la vie, c'est inalliable, c'est répugnant; la mort avec la mort, c'est approchable, ce n'est rien, un ventre peureux y rampe sans trembler. J'ai renversé le dernier mur, celui qui ceinture les nomades des neiges, et je vois — ô mes premiers parents — l'été du chandelier. Notre figure terrestre n'est que le second tiers d'une poursuite continue, un point, amont.

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    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    Une course au Champs de Mars Volez, nobles coursiers, franchissez la distance ! Pour le prix disputé, luttez avec constance ! Sous un soleil de feu, le sol est éclatant ; Pour vous voir aujourd'hui, tout est bruit et lumière ; Ainsi qu'un flot d'encens, la légère poussière, Devant vos pas, s'envole au but qui vous attend. Que l'air rapide et vif, soulevant vos poitrines, S'échappe palpitant de vos larges narines ! Laissez sous l'éperon votre flanc s'entr'ouvrir... Volez, nobles coursiers, dussiez-vous en mourir ! Au milieu des bravos, votre course s'achève ; Le silence revient — puis, je pense et je rêve... Notre vie est l'arène où se hâtent nos pas ; Nous volons vers le but que l'on ne connaît pas. Fatigués, épuisés, prêts à tomber, qu'importe ! Nous marchons à grands pas, le torrent nous emporte. Oubliant le passé, repoussant le présent, Nos regards inquiets se portent en avant ; Rien n'est beau que plus loin... et notre flanc palpite, Sous l'éperon caché qui nous dit : « Marche vite ! » Nous marchons. — Quelquefois, à travers les déserts, Une oasis répand ses parfums dans les airs, Un doux chant retentit sur le bord de la route : L'oasis, on la fuit ; le chant, nul ne l'écoute. Sans garder du chemin regret ou souvenir, D'un avide regard, on cherche l'avenir ; L'avenir, c'est le but ! l'avenir, c'est la vie ! Bientôt, à notre gré, la distance est franchie ; Haletants de la course, épuisés de l'effort, Nous touchons l'avenir... L'avenir, c'est la mort ! Qu'ai-je dit ? — Ô mon Dieu ! toi qui m'entends, pardonne !... L'avenir, c'est le ciel, où ton soleil rayonne Sans que la nuit succède à l'éclat d'un beau jour, Sans que l'oubli succède aux paroles d'amour ! L'avenir, c'est le ciel où s'arrête l'orage ! C'est le port qui reçoit les débris du naufrage ; C'est la fin des regrets ; c'est l'éternel printemps ; C'est l'ange dont la voix a de divins accents. L'avenir, ô mon Dieu ! c'est la sainte auréole Que pose sur nos fronts ta main qui nous console. Oui, marchons ! et vers toi levant souvent les yeux, Avançons vers le but que nous montrent les cieux. Chut ! voici le signal, franchissez la distance. Volez, nobles coursiers, luttez avec constance ! Sous un soleil de feu, le sol est éclatant ; Pour vous voir aujourd'hui, tout est bruit et lumière ; Ainsi qu'un flot d'encens, la légère poussière, Devant vos pas, s'envole au but qui vous attend. Que l'air rapide et vif, soulevant vos poitrines, S'échappe palpitant de vos larges narines ! Laissez sous l'éperon votre flanc s'entr'ouvrir... Volez, nobles coursiers, dussiez-vous en mourir !

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    L'avenir Polynice, Etéocle, Abel, Caïn ! ô frères ! Vieille querelle humaine ! échafauds ! lois agraires ! Batailles ! ô drapeaux, ô linceuls ! noirs lambeaux ! Ouverture hâtive et sombre des tombeaux ! Dieu puissant ! quand la mort sera-t-elle tuée ? Ô sainte paix ! La guerre est la prostituée ; Elle est la concubine infâme du hasard. Attila sans génie et Tamerlan sans art Sont ses amants ; elle a pour eux des préférences ; Elle traîne au charnier toutes nos espérances, Egorge nos printemps, foule aux pieds nos souhaits, Et comme elle est la haine, ô ciel bleu, je la hais ! J'espère en toi, marcheur qui viens dans les ténèbres, Avenir ! Nos travaux sont d'étranges algèbres ; Le labyrinthe vague et triste où nous rôdons Est plein d'effrois subits, de pièges, d'abandons ; Mais toujours dans la main le fil obscur nous reste. Malgré le noir duel d'Atrée et de Thyeste, Malgré Léviathan combattant Béhémoth, J'aime et je crois. L'énigme enfin dira son mot. L'ombre n'est pas sur l'homme à jamais acharnée. Non ! Non ! l'humanité n'a point pour destinée D'être assise immobile au seuil froid des tombeaux, Comme Jérôme, morne et blême, dans Ombos, Ou comme dans Argos la douloureuse Electre. Un jour, moi qui ne crains l'approche d'aucun spectre, J'allai voir le lion de Waterloo. Je vins Jusqu'à la sombre plaine à travers les ravins ; C'était l'heure où le jour chasse le crépuscule ; J'arrivai ; je marchai droit au noir monticule. Indigné, j'y montai ; car la gloire du sang, Du glaive et de la mort me laisse frémissant. Le lion se dressait sur la plaine muette ; Je regardais d'en bas sa haute silhouette ; Son immobilité défiait l'infini ; On sentait que ce fauve, au fond des cieux banni, Relégué dans l'azur, fier de sa solitude, Portait un souvenir affreux sans lassitude ; Farouche, il était là, ce témoin de l'affront. Je montais, et son ombre augmentait sur mon front. Et tout en gravissant vers l'âpre plate-forme, Je disais : Il attend que la terre s'endorme ; Mais il est implacable ; et, la nuit, par moment Ce bronze doit jeter un sourd rugissement ; Et les hommes, fuyant ce champ visionnaire, Doutent si c'est le monstre ou si c'est le tonnerre. J'arrivai jusqu'à lui, pas à pas m'approchant... J'attendais une foudre et j'entendis un chant. Une humble voix sortait de cette bouche énorme. Dans cette espèce d'antre effroyable et difforme Un rouge-gorge était venu faire son nid ; Le doux passant ailé que le printemps bénit, Sans peur de la mâchoire affreusement levée, Entre ces dents d'airain avait mis sa couvée ; Et l'oiseau gazouillait dans le lion pensif. Le mont tragique était debout comme un récif Dans la plaine jadis de tant de sang vermeille ; Et comme je songeais, pâle et prêtant l'oreille, Je sentis un esprit profond me visiter, Et, peuples, je compris que j'entendais chanter L'espoir dans ce qui fut le désespoir naguère, Et la paix dans la gueule horrible de la guerre.

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