@sergeLanglet
Pour un café, pour un poisson Pour un café, pour un poisson. Comme un poisson à l’étroit dans sa nasse, Le café froid que l’on boit dans sa tasse, Laisse un goût sur la langue, amer, Pour le poisson, c’est l’adieu à la mer, A toute chose on peut trouver raison, Pour un café, pour un poisson.@sergeLanglet
Qu’adviendra t’il de nous ? Qu’adviendra t’il de nous ? Qu’adviendra-t-il de nous, Pauvres humains que nous sommes, Dans cette course folle, Toujours plus de profit, Ouvriers à genoux, Car qu’importent les hommes, Ils n’ont qu’un second rôle, L’on peut en faire fi !@liBai
Réveil de l’ivresse Si la vie en ce monde est un grand songe, A quoi bon la gâcher en se donnant du mal ? Aussi pour moi tout le jour je suis ivre, Et me couche effondré au pilier de la porte. Au réveil, je regarde au-delà du perron ; Un oiseau chante parmi les fleurs. « Dis-moi, quelle est donc la saison ? » « C’est le vent du printemps qui fait parler le loriot vagabond. » J’en suis ému, et je vais soupirer ; Mais, face au vin, je m’en verse à nouveau. A voix haute je chante en attendant le clair de lune. Ma chanson finie, tout est oublié...@matsuoBasho
Départ du Printemps Départ du printemps les oiseaux crient Et les yeux des poissons sont en larmes *** Le printemps s’en va pleurs des oiseaux et poissons les larmes aux yeux.@matsuoBasho
Puissé-je à la rosée Puissé-je à la rosée Petit à petit me laver Des poussières de ce monde?@matsuoBasho
Usé par le temps Usé par le temps – mon coeur le sait et le vent transperce mon corps!@paulLouisCouchoud
Haikus Vous qui passez dans l’ombre Le long des peupliers Êtes-vous des amants? *** Les joncs même tombent de sommeil. Je rôtis délicieusement Midi. *** Sur le chemin de halage, En bonnets de fous, Deux bourricots. *** Le Pasteur A pris pour petite bonne Une jolie catholique. *** Dans l’antique église Sous les chapiteaux obscènes Un Sacré-Cœur de sucre. *** Sur sa mule pomponnée, Que vient faire à Montargis Ce nain de Vélasquez? *** Elle hâle le bateau. Quand l’épaule est meurtrie, Elle tire avec le ventre.@pommierGilbert
Calendrier poétique Janvier : Frisson de laine Peur de dormir seul sans toit Larme de givre au cœur Février : Glissante venue du blanc La, de ma corde vibrée Descend le givre au cœur qui entend Mars : Bourrasque de cuivre Au sommet des violons blancs L’arc-en-ciel se pend Avril : Fruit de la terre fauve Le gras de l’herbe se balance Aux cheveux du vent Mai : Crinière aux aguets Galop tendre caracolant Sur brin de muguet Juin : Rubinescences ivres Au soleil des vergers Cerises cœur de livre Juillet : Femme nue sur la plage Au chevet des rochers Ombre d'écume close Août : Signe du lion Feulement brumeux de l’aube S’étoile la grande ourse Septembre : « Ô grands peupliers Êtes-vous donc si fatigués Que votre reflet se couche Dans la rivière ? » Ô grands peupliers Si fatigués que s'ombrent Reflets et rivière ! Octobre : Lièvre d’automne roux Retentit la chevrotine Aux lèvres un sein doux Novembre : Neige et verglas, tombe Reposoir des pauvres morts Le 11, hécatombe Décembre : Buée sur la vitre Une clémentine à la main La fille me regarde.
@yosaBuson
Par ici, par là Par ici, par là le bruit des cascades/ à travers le jeune feuillage