Il pleut sur Méry Il pleut doucement sur Méry
Et sous la caresse sage
De la pluie sur le feuillage
Les arbres se sont endormis
Les oiseaux cessent de chanter
Et la nature fait silence
Mon cœur entre en somnolence
Car le ciel gris est sans clarté
Le village semble être frappé
Par une soudaine langueur
Même le chien est sans vigueur
Car il a cessé d’aboyer
Mais quand reviendra le soleil
Chassant tous ces nuages lourds
La vie marquera son retour
Remettant mon âme en éveil
il y a 7 mois
M
Marie Uguay
@marieUguay
Hier il pleuvait Hier il pleuvait de grandes eaux laborieuses
et sur les parcs ensevelis d’autres eaux encore
nous rappellent le printemps
nous étions ensemble dans nos aspirations contraires
dans des appartements grevés de souffles doux
hier c’était toi et la ville articulée de chaînes bleues
et demain toi encore aux confessions des lieux et de l’instant
Le goût d’aimer m’en revient au palais
avec des capitulations de plaisir
des balancements de jours contraints
que de glissements en sourires
hier pour une seule conversation reposée
et maintenant encore la même fièvre saisonnière
les mêmes eaux tranquilles au dedans des mêmes lèvres
Tu es là tu dessines ma patience
tu es à l’exacte sévérité de nos souffles
voilà de grandes eaux heureuses
dissidentes par toute la terre
des pluies explorant nos couchers
des fontaines cachées extraites de nos corps
simplement voilà des tendresses résidentielles
il y a 7 mois
Patrice Desbiens
@patriceDesbiens
La pluie me suit La pluie me suit.
Je fuis comme un bruit.
Le bruit s’éloigne de sa naissance.
Je refuse la douleur.
Je marche le long des rues d’une ville.
La ville est vide et familière.
Elle a mes yeux.
Les vitrines sont toutes brisées et
les lumières sont toutes allumées.
Des voitures encore chaudes dans les parkings
de cette ville.
Des banques pleines d’argent et les portes barrées.
Je connais cette place.
Je connais cette face.
C’est l’hiver et la nuit se regarde dans la glace.
Des lits vides dans des chambres vides.
Des salons vides.
Des télévisions diffusant que de la neige.
Dans chaque maison les miroirs sont parfaits et lisses
comme la folie.
Je suis un citoyen de cette folie.
Résidence impitoyable et permanente.
Je cours comme un animal
dans ma ville natale.
Je ne peux pas partir et
je ne peux pas revenir.
Je fouille mes poches.
J’ai un cri dans gorge.
J’ai un cri dans gorge.
Un cri dans gorge.
Un cri dans gorge.
Je descends en ville.
Je descends en ville.
Il n’y a personne qui conduit l’autobus. Il sait
où m’amener. La nuit m’enferme comme une caverne.
La ville boit du sein de la peur.
Dans les hôtels, la musique colle à la chair.
Les sorties de secours sont bloquées.
Jeunes hommes chauves et
jeunes femmes fauves.
Jeunes hommes forts qui
dansent avec la mort.
Un slow cochon avec la mort.
Je descends en ville avec mon cri dans gorge.
Je m’en vais où la réalité est un bouncer qui s’excuse
en te crissant à porte.
il y a 7 mois
Paul Verlaine
@paulVerlaine
Il pleure dans mon coeur Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écœure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !
il y a 7 mois
S
Selma Meerbaum-Eisinger
@selmaMeerbaumEisinger
Pluie automnale Je fixe le vide au-delà du mur
Et je vois - je saisis ! -
La tristesse en pleine figure.
Non, tu ne peux pas voir la pluie
Comme moi je la vois.
Elle est pour moi comme des pleurs
qui me bercent nuit après nuit
Et même la vapeur
Est aussi blême
Que me rend ton image.
30 juin 1941