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Bonheur

192 poésies en cours de vérification
Bonheur

Poésies de la collection bonheur

    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Il est des jours abjects où, séduits par la joie Il est des jours abjects où, séduits par la joie Sans honneur, Les peuples au succès se livrent, triste proie Du bonheur. Alors des nations, que berce un fatal songe Dans leur lit, La vertu coule et tombe, ainsi que d'une éponge L'eau jaillit. Alors, devant le mal, le vice, la folle, Les vivants Imitent les saluts du vil roseau qui plie Sous les vents. Alors festins et jeux ; rien de ce que dit l'âme Ne s'entend ; On boit, on mange, on chante, on danse, on est infâme Et content. Le crime heureux, servi par d'immondes ministres, Sous les cieux Rit, et vous frissonnez, grands ossements sinistres Des aïeux. On vit honteux, les yeux troubles, le pas oblique, Hébété Tout à coup un clairon jette aux vents : République ! Liberté ! Et le monde, éveillé par cette âpre fanfare, Est pareil Aux ivrognes de nuit qu'en se levant effare Le soleil. Jersey, 1853.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Il lui disait : Vois-tu.. Il lui disait : « Vois-tu, si tous deux nous pouvions, L’âme pleine de foi, le coeur plein de rayons, Ivres de douce extase et de mélancolie, Rompre les mille noeuds dont la ville nous lie ; Si nous pouvions quitter ce Paris triste et fou, Nous fuirions ; nous irions quelque part, n’importe où, Chercher loin des vains bruits, loin des haines jalouses, Un coin où nous aurions des arbres, des pelouses ; Une maison petite avec des fleurs, un peu De solitude, un peu de silence, un ciel bleu, La chanson d’un oiseau qui sur le toit se pose, De l’ombre ; — et quel besoin avons-nous d’autre chose ? » Juillet 18…

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Lorsque l'enfant paraît Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux. Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère Tremble à le voir marcher. Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme Qui s'élève en priant ; L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poètes saints ! la grave causerie S'arrête en souriant. La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure, L'onde entre les roseaux, Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare, Sa clarté dans les champs éveille une fanfare De cloches et d'oiseaux. Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine Qui des plus douces fleurs embaume son haleine Quand vous la respirez ; Mon âme est la forêt dont les sombres ramures S'emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés ! Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies, N'ont point mal fait encor ; Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange, Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange À l'auréole d'or ! Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche. Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche. Vos ailes sont d'azur. Sans le comprendre encor vous regardez le monde. Double virginité ! corps où rien n'est immonde, Âme où rien n'est impur ! Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers ! Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime, Frères, parents, amis, et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, La maison sans enfants ! Mai 1830

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Où est donc le bonheur ? Où donc est le bonheur ? disais-je. - Infortuné ! Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l'avez donné. Naître, et ne pas savoir que l'enfance éphémère, Ruisseau de lait qui fuit sans une goutte amère, Est l'âge du bonheur, et le plus beau moment Que l'homme, ombre qui passe, ait sous le firmament ! Plus tard, aimer, - garder dans son coeur de jeune homme Un nom mystérieux que jamais on ne nomme, Glisser un mot furtif dans une tendre main, Aspirer aux douceurs d'un ineffable hymen, Envier l'eau qui fuit, le nuage qui vole, Sentir son coeur se fondre au son d'une parole, Connaître un pas qu'on aime et que jaloux on suit, Rêver le jour, brûler et se tordre la nuit, Pleurer surtout cet âge où sommeillent les âmes, Toujours souffrir ; parmi tous les regards de femmes, Tous les buissons d'avril, les feux du ciel vermeil, Ne chercher qu'un regard, qu'une fleur, qu'un soleil ! Puis effeuiller en hâte et d'une main jalouse Les boutons d'orangers sur le front de l'épouse ; Tout sentir, être heureux, et pourtant, insensé Se tourner presque en pleurs vers le malheur passé ; Voir aux feux de midi, sans espoir qu'il renaisse, Se faner son printemps, son matin, sa jeunesse, Perdre l'illusion, l'espérance, et sentir Qu'on vieillit au fardeau croissant du repentir, Effacer de son front des taches et des rides ; S'éprendre d'art, de vers, de voyages arides, De cieux lointains, de mers où s'égarent nos pas ; Redemander cet âge où l'on ne dormait pas ; Se dire qu'on était bien malheureux, bien triste, Bien fou, que maintenant on respire, on existe, Et, plus vieux de dix ans, s'enfermer tout un jour Pour relire avec pleurs quelques lettres d'amour ! Vieillir enfin, vieillir ! comme des fleurs fanées Voir blanchir nos cheveux et tomber nos années, Rappeler notre enfance et nos beaux jours flétris, Boire le reste amer de ces parfums aigris, Être sage, et railler l'amant et le poète, Et, lorsque nous touchons à la tombe muette, Suivre en les rappelant d'un oeil mouillé de pleurs Nos enfants qui déjà sont tournés vers les leurs ! Ainsi l'homme, ô mon Dieu ! marche toujours plus sombre Du berceau qui rayonne au sépulcre plein d'ombre. C'est donc avoir vécu ! c'est donc avoir été ! Dans la joie et l'amour et la félicité C'est avoir eu sa part ! et se plaindre est folie. Voilà de quel nectar la coupe était remplie ! Hélas ! naître pour vivre en désirant la mort ! Grandir en regrettant l'enfance où le coeur dort, Vieillir en regrettant la jeunesse ravie, Mourir en regrettant la vieillesse et la vie ! Où donc est le bonheur, disais-je ? - Infortuné ! Le bonheur, ô mon Dieu, vous me l'avez donné ! Le 28 mai 1830.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Printemps Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l’ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    À maman Mon cœur me dit que c’est ta fête Je crois toujours mon cœur quand il parle de toi Maman, que faut-il donc que ce cœur te souhaite ? Des trésors ? Des honneurs ? Des trônes ? Non, ma foi ! Mais un bonheur égal au mien quand je te vois.

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À uranie Je vous adore, ô ma chère Uranie ! Pourquoi si tard m’avez-vous enflammé ? Qu’ai-je donc fait des beaux jours de ma vie ? Ils sont perdus ; je n’avais point aimé. J’avais cherché dans l’erreur du bel âge Ce dieu d’amour, ce dieu de mes désirs ; Je n’en trouvai qu’une trompeuse image Je n’embrassai que l’ombre des plaisirs. Non, les baisers des plus tendres maîtresses ; Non, ces moments comptés par cent caresses, Moments si doux et si voluptueux, Ne valent pas un regard de tes yeux. Je n’ai vécu que du jour où ton âme M’a pénétré de sa divine flamme ; Que de ce jour où, livré tout à toi, Le monde entier a disparu pour moi. Ah ! quel bonheur de te voir, de t’entendre ! Que ton esprit a de force et d’appas ! Dieux ! que ton cœur est adorable et tendre ! Et quels plaisirs je goûte dans tes bras ! Trop fortuné, j’aime ce que j’admire. Du haut du ciel, du haut de ton empire, Vers ton amant tu descends chaque jour, Pour l’enivrer de bonheur et d’amour. Belle Uranie, autrefois la Sagesse En son chemin rencontra le Plaisir ; Elle lui plut ; il en osa jouir ; De leurs amours naquit une déesse, Qui de sa mère a le discernement, Et de son père a le tendre enjouement. Cette déesse, ô ciel ! qui peut-elle être Vous, Uranie, idole de mon cœur, Vous que les dieux pour la gloire ont fait naître, Vous qui vivez pour faire mon bonheur.

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    W

    Winston Perez

    @winstonPerez

    Extasis et tourments africains J’ai perdu l’équilibre, j’ai perdu sans raisons je me suis senti Libre, ouvert, enraciné, fécond J’ai touché Galatée, j’ai conquis les saisons Et j’ai continué encor, j’ai bâti des maisons Ce jour j’ai vu l’Impasse Ce jour j’ai vu la Fin Le début d’un beau sentiment d’Extase, La panacée d’Airain ! J’ai palpé cette machine tiède J’ai parcouru ces courbes pleines de géométries complexes et tourments africains J’ai connu Damballa, la pure connaissance Mawu, Erzulie, Léwas Et suis rentré en trance J’ai vaincu le démon des nuits J’ai pleuré en cherchant l’Essor J’ai rencontré la Vie J’ai rencontré la Mort Retour à la case départ…

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    W

    Winston Perez

    @winstonPerez

    Hyper Chinois Chavirer, n’est pas bon pour moi Chavirer, n’est pas ma tasse de thé C’est Le jour C’est La nuit Tu es dans ton lit et tu bois ton café trop froid avec du lait Il y a du soleil, La lune se cache… C’est toujours pareil C’est Le jour C’est La nuit Tu fumes dans ton lit et tu n’es jamais en retard Tu n’as jamais le cafard Il fait trop chaud Tu prends le vaporetto Et tu t’allonges nu Et tu écoutes le boléro de Ravel ou Jorge Pardo ? C’est Le jour C’est La nuit Tu fumes du haschisch Tu es l’Hyper chinois comme si tu étais un Roi Qui aimes casser des noix Et tu donnes à manger à ton chien Et tu commences à te sentir bien C’est très bien Maintenant, tu prépares des sushis C’est bientôt minuit… Chavirer, n’est pas bon pour moi Chavirer, n’est pas ma tasse de thé

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    Emile Verhaeren

    Emile Verhaeren

    @emileVerhaeren

    J'ai cru a tout jamais notre joie engourdie J'ai cru à tout jamais notre joie engourdie Comme un soleil fané avant qu'il ne fût nuit, Le jour qu'avec ses bras de plomb, la maladie M'a lourdement traîné vers son fauteuil d'ennui. Les fleurs et le jardin m'étaient crainte ou fallace ; Mes yeux souffraient à voir flamber les midis blancs, Et mes deux mains, mes mains, semblaient déjà trop lasses Pour retenir captif notre bonheur tremblant. Mes désirs n'étaient plus que des plantes mauvaises, Ils se mordaient entre eux comme au vent les chardons, Je me sentais le coeur à la fois glace et braise Et tout à coup aride et rebelle aux pardons. Mais tu me dis le mot qui bellement console Sans le chercher ailleurs que dans l'immense amour ; Et je vivais avec le feu, de ta parole Et m'y chauffais, la nuit, jusqu'au lever du jour. L'homme diminué que je me sentais être, Pour moi-même et pour tous, n'existait pas pour toi ; Tu me cueillais des fleurs au bord de la fenêtre, Et je croyais en la santé, avec ta foi. Et tu me rapportais, dans les plis de ta robe, L'air vivace, le vent des champs et des forêts, Et les parfums du soir ou les odeurs de l'aube, Et le soleil, en tes baisers profonds et frais.

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    Emile Verhaeren

    Emile Verhaeren

    @emileVerhaeren

    Je t'apporte ma joie Je t'apporte, ce soir, comme offrande, ma joie D'avoir plongé mon corps dans l'or et dans la soie Du vent joyeux et franc et du soleil superbe ; Mes pieds sont clairs d'avoir marché parmi les herbes, Mes mains douces d'avoir touché le coeur des fleurs, Mes yeux brillants d'avoir soudain senti les pleurs Naître, sourdre et monter, autour de mes prunelles, Devant la terre en fête et sa force éternelle. L'espace entre ses bras de bougeante clarté, Ivre et fervent et sanglotant, m'a emporté, Et j'ai passé je ne sais où, très loin, là-bas, Avec des cris captifs que délivraient mes pas. Je t'apporte la vie et la beauté des plaines ; Respire-les sur moi à franche et bonne haleine, Les origans ont caressé mes doigts, et l'air Et sa lumière et ses parfums sont dans ma chair.

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    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    Du plus malheureux des amants Du plus malheureux des amants Elle avait essuyé les larmes, Sur la foi des nouveaux serments Ma tendresse était sans alarmes ; J'en ai cru son dernier baiser ; Mon aveuglement fut extrême. Qu'il est facile d'abuser L'amant qui s'abuse lui-même ! Des yeux timides et baissés, Une voix naïve et qui touche, Des bras autour du cou passés, Un baiser donné sur la bouche, Tout cela n'est point de l'amour. J'y fus trompé jusqu'à ce jour. Je divinisais les faiblesses ; Et ma sotte crédulité N'osait des plus folles promesses Soupçonner la sincérité ; Je croyais surtout aux caresses. Hélas ! en perdant mon erreur, Je perds le charme de la vie. J'ai partout cherché la candeur, Partout j'ai vu la perfidie. Le dégoût a flétri mon cœur. Je renonce au plaisir trompeur, Je renonce à mon infidèle ; Et, dans ma tristesse mortelle, Je me repens de mon bonheur.

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