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Déception

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Déception

Poésies de la collection déception

    A

    Alphonse Beauregard

    @alphonseBeauregard

    Synthèse Dans la foule aux replis profonds, l'homme et la femme, Se voyant, ont croisé le regard qui proclame Une mystérieuse affinité de l'âme. La conversation habile a dessiné Un passé de droiture où des malheurs sont nés ; À se chérir ils se sont vus prédestinés. Émoi de se sentir, par cet amour, renaître, Indicibles baisers irradiant tout l'être, Sourires dans les yeux qu'une langueur pénètre. Ils disent leurs projets, leur travail quotidien, Les secrets négligés aux premiers entretiens, Et de leurs dons bientôt ils n'ignorent plus rien. Les caresses des mains n'atteignent plus à l'âme, Leur trésor dépensé, qu'un fol ennui proclame, Dans les replis profonds rentrent l'homme et la femme.

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    Anna de Noailles

    Anna de Noailles

    @annaDeNoailles

    Quand tu me plaisais tant Quand tu me plaisais tant que j'en pouvais mourir, Quand je mettais l'ardeur et la paix sous ton toit, Quand je riais sans joie et souffrais sans gémir, Afin d'être un climat constant autour de toi ; Quand ma calme, obstinée et fière déraison Te confondait avec le puissant univers, Si bien que mon esprit te voyait sombre ou clair Selon les ciels d'azur ou les froides saisons, Je pressentais déjà qu'il me faudrait guérir Du choix suave et dur de ton être sans feu, J'attendais cet instant où l'on voit dépérir L'enchantement sacré d'avoir eu ce qu'on veut : Instant éblouissant et qui vaut d'expier, Où, rusé, résolu, puissant, ingénieux, L'invincible désir s'empare des beaux pieds, Et comme un thyrse en fleur s'enroule jusqu'aux yeux ! Peut-être ton esprit à mon âme lié Se plaisait-il parmi nos contraintes sans fin, Tu n'avais pas ma soif, tu n'avais pas ma faim, Mais moi, je travaillais au désir d'oublier ! — Certes tu garderas de m'avoir fait rêver Un prestige divin qui hantera ton cœur, Mais moi, l'esprit toujours par l'ardeur soulevé, Et qu'aurait fait souffrir même un constant bonheur, Je ne cesserai pas de contempler sur toi, Qui me fus imposant plus qu'un temple et qu'un dieu, L'arbitraire déclin du soleil de tes yeux Et la cessation paisible de ma foi !

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    A

    Antoine de Latour

    @antoineDeLatour

    Dégoût Il est des jours ingrats où tout est triste et noir, Où de ce qu'on attend rien n'arrive à son heure, Où la lyre se tait sous la main qui l'effleure, Où l'autel ment au prêtre et l'amour à l'espoir ; De ces jours où tout livre exhale un chant qui pleure, Où l'esprit cherche en vain et regarde sans voir, Où le fort n'a de force et le grand de pouvoir Que pour mieux se sentir petit dans sa demeure. Que ferons-nous, mon Dieu ! dans ces ennuis profonds ? Dans les sables ardents nous cacherons nos fronts, Jusqu'à ce que sur nous ait passé tout l'orage ; Puis, oubliant bientôt l'orage et les éclairs, A cet amour maudit qui tourmente notre âge Nous jetterons encore et notre âme et nos vers.

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    A

    Alexis-Félix Arvers

    @alexisFelixArvers

    L'amour caché Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu : Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire, Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas ! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire. Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu. Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre, Elle suit son chemin, distraite et sans entendre Ce murmure d'amour élevé sur ses pas. À l'austère devoir, pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle " Quelle est donc cette femme ? " et ne comprendra pas.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Détachement Il est des maux sans nom, dont la morne amertume Change en affreuses nuits les jours qu'elle consume. Se plaindre est impossible ; on ne sait plus parler ; Les pleurs même du cœur refusent de couler. On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage, De quel astre inclément s'est échappé l'orage. Qu'importe ? Le malheur s'est étendu partout ; Le passé n'est qu'une ombre, et l'attente un dégoût. C'est quand on a perdu tout appui de soi-même ; C'est quand on n'aime plus, que plus rien ne nous aime ; C'est quand on sent mourir son regard attaché Sur un bonheur lointain qu'on a longtemps cherché, Créé pour nous peut-être ! et qu'indigne d'atteindre, On voit comme un rayon trembler, fuir ... et s'éteindre.

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Le pardon Je me meurs, je succombe au destin qui m'accable. De ce dernier moment veux-tu charmer l'horreur ? Viens encore une fois presser ta main coupable Sur mon cœur. Quand il aura cessé de brûler et d'attendre, Tu ne sentiras pas de remords superflus ; Mais tu diras : « Ce cœur, qui pour moi fut si tendre, N'aime plus. » Vois l'amour qui s'enfuit de mon âme blessée, Contemple ton ouvrage et ne sens nul effroi : La mort est dans mon sein, pourtant je suis glacée Moins que toi. Prends ce cœur, prends ton bien ! L'amante qui t'adore N'eut jamais à t'offrir, hélas ! Un autre don ; Mais en le déchirant, tu peux y lire encore Ton pardon.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Il pleure dans mon coeur Il pleure dans mon cœur Comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur Qui pénètre mon cœur ? Ô bruit doux de la pluie Par terre et sur les toits ! Pour un cœur qui s'ennuie, Ô le chant de la pluie ! Il pleure sans raison Dans ce cœur qui s'écœure. Quoi ! nulle trahison ?... Ce deuil est sans raison. C'est bien la pire peine De ne savoir pourquoi Sans amour et sans haine Mon cœur a tant de peine !

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Pourquoi triste, ô mon âme Pourquoi triste, ô mon âme Triste jusqu'à la mort, Quand l'effort te réclame, Quand le suprême effort Est là qui te réclame ? Ah, tes mains que tu tords Au lieu d'être à la tâche, Tes lèvres que tu mords Et leur silence lâche, Et tes yeux qui sont morts ! N'as-tu pas l'espérance De la fidélité, Et, pour plus d'assurance Dans la sécurité, N'as-tu pas la souffrance ? Mais chasse le sommeil Et ce rêve qui pleure. Grand jour et plein soleil ! Vois, il est plus que l'heure : Le ciel bruit vermeil, Et la lumière crue Découpant d'un trait noir Toute chose apparue Te montre le Devoir Et sa forme bourrue. Marche à lui vivement, Tu verras disparaître Tout aspect inclément De sa manière d'être, Avec l'éloignement. C'est le dépositaire Qui te garde un trésor D'amour et de mystère, Plus précieux que l'or, Plus sûr que rien sur terre, Les biens qu'on ne voit pas, Toute joie inouïe, Votre paix, saints combats, L'extase épanouie Et l'oubli d'ici-bas, Et l'oubli d'ici-bas !

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Déception Une eau croupie est un miroir Plus fidèle encor qu'une eau pure, Et l'image la transfigure, Prêtant ses couleurs au fond noir. Aurore, colombe et nuée Y réfléchissent leur candeur, Et du firmament la grandeur N'y semble pas diminuée. À fleur de ce cloaque épais Les couleuvres et les sangsues, Mille bêtes inaperçues, Rôdent sans en troubler la paix. Le reflet d'en haut les recouvre, Et le jeu trompeur du rayon Donne au regard l'illusion D'un grand vallon d'azur qui s'ouvre. À travers ces monstres hideux Le ciel luit sans rides ni voiles, Il les change tous en étoiles Et s'arrondit au-dessous d'eux. Mais la bouche qui veut se tendre Vers l'étoile pour s'y poser, Sent au-devant de son baiser Surgir un monstre pour le prendre. Tel se reflète l'idéal Dans les yeux d'une amante infâme, Et telle, en y plongeant, notre âme N'y sent de réel que le mal.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Ma fiancée L'épouse, la compagne à mon cœur destinée, Promise à mon jeune tourment, Je ne la connais pas, mais je sais qu'elle est née ; Elle respire en ce moment. Son âge et ses devoirs lui font la vie étroite ; Sa chambre est un frais petit coin ; Elle y prend sa leçon, bien soumise et bien droite, Et sa mère n'est jamais loin. Ma mère, parlez-lui du bon Dieu, de la Vierge Et des saints tant qu'il lui plaira ; Oui, rendez-la timide, et qu'elle brûle un cierge Quand le tonnerre grondera. Je veux, entendez-vous, qu'elle soit grave et tendre, Qu'elle chérisse et qu'elle ait peur ; Je veux que tout mon sang me serve à la défendre, À la caresser de tout mon cœur. Déjà dans l'inconnu je t'épouse et je t'aime, Tu m'appartiens dès le passé, Fiancée invisible et dont j'ignore même Le nom sans cesse prononcé. À défaut de mes yeux, mon rêve te regarde, Je te soigne et te sers tout bas : « Que veux-tu ? Le voici. Couvre-toi bien, prends garde Au vent du soir, et ne sors pas. » Pour te sentir à moi je fais un peu le maître, Et je te gronde avec amour ; Mais j'essuie aussitôt les pleurs que j'ai fait naître, Implorant ma grâce à mon tour. Tu t'assiéras, l'été, bien loin, dans la campagne, En robe claire, au bord de l'eau. Qu'il est bon d'emporter sa nouvelle compagne Tout seul dans un pays nouveau ! Et dire que ma vie est cependant déserte, Que mon bonheur peut aujourd'hui Passer tout près de moi dans la foule entr'ouverte Qui se refermera sur lui, Et que déjà peut-être elle m'est apparue, Et j'ai dit : ! La jolie enfant ! » Peut-être suivons-nous toujours la même rue, Elle derrière et moi devant. Nous pourrons nous croiser en un point de l'espace, Sans nous sourire, bien longtemps, Puisqu'on n'oserait dire à la vierge qui passe : Ô Vous êtes celle que j'attends. » Un jour, mais je sais trop ce que l'épreuve en coûte, J'ai cru la voir sur mon chemin, Et j'ai dit : « C'est bien vous. » Je me trompais sans doute, Car elle a retiré sa main. Depuis lors, je me tais ; mon âme solitaire Confie au Dieu qui sait unir Par les souffles du ciel les plantes sur la terre Notre union dans l'avenir. À moins que, me privant de la jamais connaître, La mort déjà n'ait emporté Ma femme encore enfant, toi qui naissais pour l'être Et ne l'auras jamais été.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Plus tard Depuis que la beauté, laissant tomber ses charmes, N'a plus offert qu'un marbre à mon désir vainqueur ; Depuis que j'ai senti mes plus brûlantes larmes Rejaillir froides à mon cœur ; À présent que j'ai vu la volupté malsaine Fléchir tant de beaux fronts qui n'ont pu se lever, Et que j'ai vu parfois luire un enfer obscène Dans des yeux qui m'ont fait rêver, La grâce me désole ; et si, pendant une heure, Le mensonge puissant des caresses m'endort, Je m'éveille en sursaut, je m'en arrache et pleure : — Plus tard, me dis-je, après la mort ! Après les jours changeants, sur la terre éternelle, Quand je serai certain que rien n'y peut finir, Quand le Temps, hors d'haleine, aura brisé son aile Sur les confins de l'avenir ! Après les jours fuyants, voués à la souffrance, Et quand aura grandi comme un soleil meilleur Le point d'azur qui tremble au fond de l'espérance, Aube du ciel intérieur ; Quand tout aura son lieu, lorsque enfin toute chose, Après le flux si long des accidents mauvais, Pure, belle et complète, ayant tari sa cause, Vivra jeune et stable à jamais : Alors, je t'aimerai sans retour sur la vie, Sans rider le présent des regrets du passé, Épouse que mon âme aura tant poursuivie, Et tu me tiendras embrassé !

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Lettre - J'ai mal dormi J'ai mal dormi. C'est votre faute. J'ai rêvé que, sur des sommets, Nous nous promenions côte à côte, Et vous chantiez, et tu m'aimais. Mes dix-neuf ans étaient la fête Qu'en frissonnant je vous offrais ; Vous étiez belle et j'étais bête Au fond des bois sombres et frais. Je m'abandonnais aux ivresse ; Au-dessus de mon front vivant Je voyais fuir les molles tresses De l'aube, du rêve et du vent. J'étais ébloui, beau, superbe ; Je voyais des jardins de feu, Des nids dans l'air, des fleurs dans l'herbe, Et dans un immense éclair, Dieu. Mon sang murmurait dans mes tempes Une chanson que j'entendais ; Les planètes étaient mes lampes ; J'étais archange sous un dais. Car la jeunesse est admirable, La joie emplit nos seins hardis ; Et la femme est le divin diable Qui taquine ce paradis. Elle tient un fruit qu'elle achève Et qu'elle mord, ange et tyran ; Ce qu'on nomme la pomme d'Ève, Tristes cieux ! c'est le coeur d'Adam. J'ai toute la nuit eu la fièvre. Je vous adorais en dormant ; Le mot amour sur votre lèvre Faisait un vague flamboiement. Pareille à la vague où l'oeil plonge, Votre gorge m'apparaissait Dans une nudité de songe, Avec une étoile au corset. Je voyais vos jupes de soie, Votre beauté, votre blancheur ; J'ai jusqu'à l'aube été la proie De ce rêve mauvais coucheur. Vous aviez cet air qui m'enchante ; Vous me quittiez, vous me preniez ; Vous changiez d'amours, plus méchante Que les tigres calomniés. Nos âmes se sont dénouées, Et moi, de souffrir j'étais las ; Je me mourais dans des nuées Où je t'entendais rire, hélas ! Je me réveille, et ma ressource C'est de ne plus penser à vous, Madame, et de fermer la source Des songes sinistres et doux. Maintenant, calmé, je regarde, Pour oublier d'être jaloux, Un tableau qui dans ma mansarde Suspend Venise à quatre clous. C'est un cadre ancien qu'illumine, Sous de grands arbres, jadis verts, Un soleil d'assez bonne mine Quoique un peu mangé par les vers. Le paysage est plein d'amantes, Et du vieux sourire effacé De toutes les femmes charmantes Et cruelles du temps passé. Sans les éteindre, les années Ont couvert de molles pâleurs Les robes vaguement traînées Dans de la lumière et des fleurs. Un bateau passe. Il porte un groupe Où chante un prélat violet ; L'ombre des branches se découpe Sur le plafond du tendelet. À terre, un pâtre, aimé des muses, Qui n'a que la peau sur les os, Regarde des choses confuses Dans le profond ciel, plein d'oiseaux.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    Quand tu me parles de gloire Quand tu me parles de gloire, Je souris amèrement. Cette voix que tu veux croire, Moi, je sais bien qu'elle ment. La gloire est vite abattue ; L'envie au sanglant flambeau N'épargne cette statue Qu'assise au seuil d'un tombeau. La prospérité s'envole, Le pouvoir tombe et s'enfuit. Un peu d'amour qui console Vaut mieux et fait moins de bruit. Je ne veux pas d'autres choses Que ton sourire et ta voix, De l'air, de l'ombre et des roses, Et des rayons dans les bois ! Je ne veux, moi qui me voile Dans la joie ou la douleur, Que ton regard, mon étoile ! Que ton haleine, ô ma fleur ! Sous ta paupière vermeille Qu'inonde un céleste jour, Tout un univers sommeille. Je n'y cherche que l'amour ! Ma pensée, urne profonde, Vase à la douce liqueur, Qui pourrait emplir le monde, Ne veut emplir que ton cœur ! Chante ! en moi l'extase coule. Ris-moi ! c'est mon seul besoin. Que m'importe cette foule Qui fait sa rumeur au loin ! Dans l'ivresse où tu me plonges, En vain, pour briser nos nœuds, Je vois passer dans mes songes Les poètes lumineux. Je veux, quoi qu'ils me conseillent, Préférer, jusqu'à la mort, Aux fanfares qui m'éveillent Ta chanson qui me rendort. Je veux, dût mon nom suprême Au front des cieux s'allumer, Qu'une moitié de moi-même Reste ici-bas pour t'aimer ! Laisse-moi t'aimer dans l'ombre, Triste, ou du moins sérieux. La tristesse est un lieu sombre Où l'amour rayonne mieux. Ange aux yeux pleins d'étincelles, Femme aux jours de pleurs noyés, Prends mon âme sur tes ailes, Laisse mon cœur à tes pieds ! Le 12 octobre 1837.

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    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    Bel arbre, pourquoi conserver Élégie III. Bel arbre, pourquoi conserver Ces deux noms qu'une main trop chère Sur ton écorce solitaire Voulut elle-même graver ? Ne parle plus d'Eléonore ; Rejette ces chiffres menteurs : Le temps a désuni les cœurs Que ton écorce unit encore.

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    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    Le refroidissement Ils ne sont plus ces jours délicieux, Où mon amour respectueux et tendre À votre cœur savait se faire entendre, Où vous m'aimiez, où nous étions heureux. Vous adorer, vous le dire, et vous plaire, Sur vos désirs régler tous mes désirs, C'était mon sort ; j'y bornais mes plaisirs. Aimé de vous, quels vœux pouvais-je faire ? Tout est changé : quand je suis près de vous, Triste et sans voix, vous n'avez rien à dire ; Si quelquefois je tombe à vos genoux, Vous m'arrêtez avec un froid sourire, Et dans vos yeux s'allume le courroux. Il fut un temps, vous l'oubliez peut-être ? Où j'y trouvais cette molle langueur, Ce tendre feu que le désir fait naître, Et qui survit au moment du bonheur. Tout est changé, tout, excepté mon cœur !

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