Sous le ciel Au beau ciel d'été le jour vient de naître ;
Les petits oiseaux confondent leurs chants ;
La clarté nouvelle emplit la fenêtre
Et l'on sent l'odeur de l'herbe des champs.
Le soleil reluit sur les feuilles vertes
Qui tremblent au vent léger du matin.
Respirant l'air bleu, les fleurs sont ouvertes :
Somptueux velours et riche satin.
Épris de beauté devant la nature,
Vers le firmament je tourne les yeux ;
L'espace infini, la lumière pure
Émeuvent le coeur d'un rythme joyeux.
Et cette splendeur qui charme et console
Par l'homme n'est pas regardée en vain :
Le meilleur de lui dans l'azur s'envole
Sur les ailes d'or d'un rêve divin !
il y a 7 mois
Percy Bysshe Shelley
@percyByssheShelley
Le nuage Des ruisseaux et des mers
J’apporte un bain de pleurs à la fleur embaumée ;
De mes hauts belvéders
Je porte une ombre douce à la feuille pâmée.
J’éveille le bouton
Quand dans le molleton
Sur le sein de sa mère il berce sa pensée,
En tombant goutte à goutte en humide rosée.
Je fouette la grêle et par monts et par vaux,
Et soudain je blanchis la terre,
Et puis me ravisant, j’en forme des ruisseaux
Et lui rends sa verdure... en dépit du tonnerre.
il y a 7 mois
Rainer Maria Rilke
@rainerMariaRilke
Le cavalier Vois : n’est-il pas au ciel un «Cavalier» d’étoiles?
Car nous portons en nous, étrangement gravée,
une fierté de terre. Il en vient un second,
qui le tenant le pousse et qu’il porte lui-même.
N’est-elle pas ainsi, que l’on chasse et qu’on dompte,
la nature de l’être en sa nervosité?
Aller, volter. L’on presse et l’on se fait comprendre.
Nouvel et vaste espace. Et les deux ne font qu’un.
Mais le font-ils? Ou bien: n’ont-il pas leur idée,
chacun d’eux, du chemin qu’ils parcourent ensemble?
Anonymes, déjà, table, pré les séparent.
Les astres conjugués sont eux aussi trompeurs.
Mais réjouissons-nous, pour l’heure, un court instant,
de croire à la figure. Est-ce point suffisant?