Grand cru bourgeois

Frederic et voltaire

Dans ce volume 5, les femmes prennent la tête du peloton. Les protagonistes sont des héroïnes qui s'appellent Odile, Léa, Moïra, une mère de futur champion de rugby, Françoise... Voix nouvelles qui remplacent Antigone, Phèdre ou la Dame de chez Maxim... Dans Notre Dame du Rugby de Bernard Da Costa, une femme très simple fait sa première visite à la chapelle de Notre Daine du Rugby. Elle y reviendra tout au cours de sa vie afin d'inlassablement souhaiter, exiger. Obtenir. Quoi ? Que son fils parvienne à se propulser très haut dans le milieu du rugby, donc qu'elle se propulse, elle-même. Parce que le rugby, tout le monde le sait, c'est une branche qui peut rapporter gros.... A condition de respecter certaines règles, évidemment, du moins, de faire semblant.... Sinon, gare à la relégation... Dans Les tribulations d'Odile de Michel Gendarme, Odile, femme blanche vit dans un taudis. Geoffroy, homme noir, est clandestin. Le jardin qu'Odile cultive en secret dépérit. Geoffroy part en Afrique à la recherche des graines salvatrices. Sur eux plane la légende d'Elido, déesse noire dont la statue est devenue blanche quand les conquérants ont violé la terre africaine. Odile/Elido ne sont-elles pas une unique et même femme ? Dans En haut du col de Marc Michel Georges, c'est le passage du Tour de France. Ce n'est pas une étape comme les autres. Le grand passage pour tous, pour cette famille assise sur un talus, près de la route et ce couple en face, dont lui est allemand. Plus on se rapproche des sommets, plus l'exercice est solitaire, et provoque écarts, abandons, envolées, chutes... C'est impitoyable et magnifique ! Il faut de ces jours-là qui puisent, qui révèlent, effacent ! C'est la course qui veut ça. Aller chercher au loin, si profond, le seul message en soi, digne d'être entendu : celui qui nous permet de grimper jusqu'En haut du col. Dans Noir café d'annie Rodriguez, Léa a toujours refoulé les souvenirs douloureux de son enfance et s'est construit une existence tranquille auprès de son mari et de ses deux enfants. Confrontée à une grand-mère qui perd la mémoire, elle décide de consigner sa vie passée afin d'en garder des traces. Son histoire est acceptée par un éditeur qui décide de la publier. Mais publier sa vie, même romancée, c'est exposer des aspects de soi que ses proches ne connaissent pas. Difficulté à se dévoiler, réflexion sur l'écriture et sur la mémoire qui s'envole avec le temps qui passe sont les thèmes développés dans " Noir café ". Après la fin d'un certain nombre de siècles, dans Moïra ou les enfants du Désert de Corinne Tisserand-Simon, la très vieille Moïra parle. Elle se croit seule face à Jacob, qui veut détruire les mots, et donc la vie sur terre. Mais Clara, âgée de dix ans, est là. La sauvegarde des mots devient l'enjeu du combat pour la vie. Moïra transmet à Clara le pouvoir de transmettre son savoir aux générations futures. A l'issue d'un long combat, l'humanité renaît de ses cendres lorsque les mots retrouvent un sens. Le désert devient le berceau d'une humanité nouvelle qui parle un autre langage. Desiderata Meridian de Nicolas F. Vargas, ce sont treize saynètes dont l'ordre est aléatoire et fait appel à la créativité des metteurs en scène. Elles abordent le thème du désir aujourd'hui sous toutes ses formes à travers les dialogues de 36 personnages sans nom (P 1, P2, P3, etc.).

Notre-Dame du Rugby ; Les tribulations d'Odile ; En haut du col ; Noir café ; Desiderata meridian

À la fin de La Cerisaie de Tchekhov, Lioubov Andréevna partait pour Paris rejoindre son amant... En 1920, ruinés par la révolution d'Octobre, Lioubov et son ancien valet Yacha sont restés en France. Dans un pavillon délabré de banlieue devenu la " pension Cerisaie ", ils hébergent deux exilés: bina Nikolaevna et Boris Alexéevitch. Amoureuse éperdue, grande bourgeoise aujourd'hui affaiblie et déchue, que peut encore espérer Lioubov ? Comédienne adulée de la Russie du Tsar, désormais vieillie et démodée, à quel rôle peut encore rêver Irina ? Auteur brillant en son pays, aujourd'hui démotivé et oublié de tous, que peut encore raconter Boris Alexéevitch ?

La pension Cerisaie

Berlin, ville encerclée, isolée, dormant tout au bout d'immenses forêts et marécages, à la limite de l'oubli. Dans cette ville, chaque soir, un cérémonial : des milliers de citoyens pompeusement vêtus se rendent par bus, auto et surtout métro, à l'Opéra. L'héroïne du roman, Madame Eva Gabler, épouse respectable d'un ingénieur, mère de trois beaux bambins, assiste pour la énième fois à une sempiternelle représentation des « Noces de Figaro », à laquelle elle a droit en raison de son abonnement à tarif réduit qui la « suit » et qu'elle poursuit depuis de nombreuses années. Et soudain, au détour d'une note, c'est la conflagration. D'abord, avec l'amour qui se déclare au contact de son voisin de parterre, le beau Haucke, qui, hélas, préfère les Divas de l'Imaginaire à toute autre réalité. Puis, par la guerre sans rémission que Madame Gabler répand dans son ménage, son milieu, les conventions, les qu'en-dira-t-on de ses amis et collègues. Cette brave dame quinquagénaire, brusquement prise par les transes du Grand Opéra, ne se maîtrise plus. Dans l'immense ville entourée de barbelés, elle tente, malgré tout, de chanter son Aria personnelle... C'est un premier roman que nous offre Bernard Da Costa, fondateur du Café-Théâtre en France. Une oeuvre légère, ironique, à la fois subversive et cruelle dans sa sinuosité. Madame Gabler, une folle ou symbole de toute une société enfermée dans ses contradictions ? L'éclat d'un grand romantisme toujours vivant dans le coeur des femmes comme ceux des hommes ? Ou bien, l'avant-dernier signe d'une décadence irrémissible ?

Grand cru bourgeois

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