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Vladimir Jankélévitch, une philosophie de charme | Joëlle Hansel
Vladimir Jankélévitch, une philosophie de charme | Joëlle Hansel

Vladimir Jankélévitch, une philosophie de charme

Publié par Manucius, le 12 mai 2014

160 pages

Résumé

Il s'agit ici de retrouver le « fil d'or » qui traverse l'ouvre de Vladimir Jankélévitch, et qui unit des domaines aussi divers que la métaphysique, la morale et la musique. Suivant le chemin qui a mené Jankélévitch au cour de l'ouvre de Bergson, de Schelling et de Simmel, Joëlle Hansel part de l'intuition initiale et centrale dont jaillit sa philosophie : l'ipséité, l'unicité et la singularité absolue de la personne humaine envisagée temporellement, non dans la durée bergsonienne, mais dans l'instant. Cette défense de l'ipséité, de la personne unique et irremplaçable, est aussi le trait d'union qui relie indissolublement les « écrits philosophiques » de Jankélévitch et ceux où il traite de « l'être juif » en s'engageant sans réserve dans la lutte contre la prescription de « l'imprescriptible » et l'oubli de la Shoah. Orfèvre du paradoxe, Jankélévitch en a fait une « manière » de philosopher : la paradoxologie. Il traite des « choses premières » - l'instant, l'amour, la liberté, Dieu, la mort - en respectant ce qui, en elles, est ineffable ou indicible - ce « je-ne-sais-quoi » et ce « presque-rien » qui est tout. Dans le même esprit, Joëlle Hansel explore le paradoxe ou la tension qui anime l'ouvre de Jankélévitch : le contraste entre la nostalgie que suscite l'irréversibilité du temps, le souvenir d'un passé irrémédiablement enfui, et l'impératif inconditionnel qui prescrit de décider et d'agir, de faire le Bien « ici et maintenant » et « sans délai ». La précellence que Jankélévitch donne au Faire sur l'Être fait de lui l'un des plus grands métaphysiciens et moralistes de notre temps. En pensant toutes choses « temporellement », en donnant le primat à l'altérité ou à l'ipséité d'autrui, il rejoint les préoccupations de ses contemporains, Emmanuel Levinas, Jean Wahl, Gabriel Marcel, Martin Buber et Paul-Louis Landsberg. La lecture de son ouvre n'est pas un exercice purement intellectuel, mais une « réforme intérieure ». Elle ouvre la voie à un « idéalisme nouveau » qui donne ses droits au « charme » - à l'intangible, l'ineffable et l'indicible - sans renoncer pour autant au travail de la pensée rationnelle, à une philosophie qui invite à approfondir ce que nous savions déjà, en le regardant tout autrement.

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