La discorde: Israël-Palestine, les juifs, la France

Qu’est-ce que la médecine humanitaire ? Celle qui s’adresse à des populations marginalisées, éprouvées par une crise ou privées d’accès aux soins. Celle qui s’exerce sans autre objectif que de se rendre utile. Tout membre d’une organisation œuvrant dans ce domaine se reconnaîtra sans doute dans cette définition.Mais au-delà de ces principes essentiels et partagés, les situations sur le terrain conduisent à interroger les enjeux, les limites, les contraintes politiques, les paradoxes, les développements possibles de cette médecine. Car, plus que dans l’acte, ce sont les situations qui font la spécificité de la médecine humanitaire et que Rony Brauman nous invite à comprendre.

La médecine humanitaire

Rony Brauman fut longtemps président de l'association Médecins sans frontières. En plus de ses
innombrables missions sur le terrain, et aux quatre coins du monde, il s'est fait connaître par la
longue réflexion critique qu'il a élaboré, au fil des ans, sur l'humanitaire lui-même. Ce dernier, en
effet, au nom des « bons sentiments », court sans cesse le risque d'être instrumentalisé, dévoyé
voire récupéré purement et simplement par la realpolitik à qui il fournit un possible alibi. Au coeur
des tragédies mondiales de la deuxième moitié du XXe siècle, l'action des french doctors aura été
ainsi, et tout à la fois, exemplaire et ambiguë. Aujourd'hui, c'est dans les mêmes termes - moins
simples qu'on ne l'imagine - que la « question humanitaire » continue d'être posée. Par son
exemple, par son cheminement et par sa vie elle-même, Rony Brauman aura prouvé qu'on peut
fort bien s'engager corps et âme sans jamais se départir de son esprit critique.

Penser dans l'urgence : parcours critique d'un humanitaire ; entretiens avec Catherine Portevin

En cette année 1994, cinquantième anniversaire de l'écrasement de la barbarie nazie, une partie de l'humanité aura donc été anéantie sous nos yeux. Il ne s'agissait pas de luttes tribales, ni d'affrontements " interethniques ", mais de l'extermination délibérée d'hommes, de femmes et d'enfants coupables seulement d'être ce qu'ils étaient. Ce qui resurgissait ainsi de l'Histoire n'était pas un malheur de plus, venant grossir l'océan des souffrances sur lequel naviguerait notre humanité fatiguée d'elle-même. C'était, au sens strict du terme, un génocide : le Mal absolu. Qu'avons-nous fait devant le mal? En le nommant " catastrophe humanitaire ", en dépêchant des secours et des soldats-infirmiers dont le dévouement n'est pas en cause, le sentimentalisme contemporain sera parvenu à ce résultat inimaginable : le monde aura pu se proclamer neutre devant un génocide.

Devant le mal : Rwanda, un génocide en direct

Qu'est-ce que la médecine humanitaire ? Celle qui s'adresse à des populations marginalisées, éprouvées par une crise ou privées d'accès aux soins. Celle qui s'exerce sans autre objectif que de se rendre utile. Tout membre d'une organisation ouvrant dans ce domaine se reconnaîtra sans doute dans cette définition. Mais au-delà de ces principes essentiels et partagés, les situations sur le terrain conduisent à interroger les enjeux, les limites, les contraintes politiques, les paradoxes, les développements possibles de cette médecine. Car, plus que dans l'acte, ce sont les situations qui font la spécificité de la médecine humanitaire et que Rony Brauman nous invite à comprendre.

La medecine humanitaire

À l'heure où le sombre désir de guerre retentit jusqu'en Europe, Rony Brauman, penseur exigeant et intransigeant, nous aide à débusquer faux prétextes et pièges dangereux tendus par des dirigeants belliqueux. Affirmant qu'il n'existe pas de « guerres humanitaires », il nous appelle à la méfiance face aux prétentions occidentales à imposer les valeurs démocratiques par la force. Son livre chez Textuel «Humanitaire, le dilemme, »a inauguré la collection "Conversations pour demain" et a été le plus « long-seller » de la collection.

Guerres humanitaires ? mensonges et intox

On ne se parle plus, on s'invective. Depuis le début de la deuxième Intifada, en septembre 2000, le conflit israélo-palestinien et la question antisémite sont l'enjeu d'une véritable guerre civile intellectuelle. Sionistes contre pro-Palestiniens, dénonciateurs de l'islamophobie contre contempteurs de la judéophobie : entre les deux camps, tous les ponts sont coupés. Aucune vérité ne peut émerger de la foire d'empoigne.Emblématiques des positions qui s'affrontent, Rony Brauman et Alain Finkielkraut croisent parfois le fer dans l'espace médiatique, ils ne se parlent plus. Leur commune exigence de vérité les conduira pourtant à accepter un pari difficile, renouer le fil d'un dialogue authentique. Au cours de leurs rencontres, organisées à l'initiative d'Élisabeth Lévy sur trois années, leur confrontation deviendra une conversation, tout en restant une discorde.RONY BRAUMAN est médecin. Conseiller et ancien président de Médecins sans frontières, il enseigne à Sciences-Po Paris. Il collabore au magazine Alternatives Internationales.ALAIN FINKIELKRAUT est philosophe. Il enseigne à l'École Polytechnique. Il produit l'émission « Répliques » à France-Culture.ÉLISABETH LÉVY est journaliste. Elle collabore principalement au Point et à Marianne et anime le site causeur.fr.

La discorde : Israël-Palestine, les Juifs, la France (Champs, Essais)

Le processus de paix israélo-palestinien n'est plus, depuis longtemps, que le nom de code d'une politique du mensonge et de la violence. L'histoire, le déséquilibre des forces en présence, les enjeux mondiaux: tout concourt à polariser le débat. Loin du prêt-à-penser médiatique, dans un souci constant de clarté et de pondérante, Rony Brauman met en lumière la complaisance française vis-à-vis du gouvernement israélien et dénonce la troublante situation d'apartheid vécue par les Palestiniens. À ses côtés, neuf personnalités témoignent de la réalité concrète de l'occupation et de l'espoir qui, malgré tout, perdure."Israël est assurément un État démocratique pour les juifs, mais tout aussi assurément un État juif pour les Arabes."

La discorde: Israël-Palestine, les juifs, la France

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