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Visages de la poésie au XXe siècle | Marie-Annick Gervais-Zaninger • Marie-Annick Gervais-Zaninger
Visages de la poésie au XXe siècle | Marie-Annick Gervais-Zaninger • Marie-Annick Gervais-Zaninger

Visages de la poésie au XXe siècle

Publié par Presses Universitaires Nancy, le 01 mai 2012

183 pages

Résumé

Cet ouvrage rassemble les actes d'une journée d'étude organisée à l'Université de Nancy 2 en janvier 2008, "Visages de la poésie au XXe siècle", qui avait pour but de mieux comprendre comment on peut entendre la poésie de l'époque contemporaine. Chacun des chercheurs ici réunis interroge l'une des grandes oeuvres d'un siècle où la pratique poétique n'a cessé de se poser la question de sa légitimité et de ses conditions de possibilité, dans le sillage de la question hölderlinienne : "A quoi bon des poètes en un temps de détresse ?", question qu'ont rendue encore plus aiguë les soubresauts d'une l'histoire convulsée. Certes, la pluralité des poétiques envisagées témoigne, pour chacune d'entre elles, de son irréductible singularité : c'est toute une vision du monde, de l'être, de l'autre, qui s'en trouve à chaque fois refondée ; il n'en demeure pas moins que bien des influences, des échos ou au contraire des refus, ont pu tisser entre elles ce que nous pouvons percevoir, à un niveau plus fondamental, comme un dialogue. Sont abordées les oeuvres de Victor Segalen (par Colette Gamelin), de Pierre Jean Jouve (par Odile Bombarde), de Georges Bataille (par Gilles Ernst), de Francis Ponge (par Philippe Broséus), de Ilenri Michaux (par Marie-Annick Gervais-Zaninger) ou d'Yves Bonnefoy enfin (par Patrick Née). "Pouvoir et non-pouvoir de la poésie" : cette formule éclaire les tensions et contradictions animant la parole poétique contemporaine, douée d'une conscience aiguë de sa précarité, mais aussi de l'urgence et de la nécessité où elle est de s'énoncer. Assurément, c'est en fonction de leurs "préférences" (ce mot de Gracq critique) que les commentateurs ont élu telle ou telle poétique, toujours de premier plan, même si celle de Bataille relève d'une mise en question paradoxale de la poésie, si celle de Segalen a tardé à accéder à l'entière reconnaissance de son importance, et si celle de Pierre Jean Jouve n'y est pas encore pleinement parvenue. Ces choix ont eu ceci de commun entre eux, cependant, qu'ils récusent le culte de la littéralité et des seuls jeux sur le signifiant qui l'autorisent : au profit d'une ressaisie, par et dans le langage, de ce qui l'excède, par souci du monde de la référence et de ce qu'on pourrait appeler, au-delà des significations qu'il articule, le sens lui-même. S'il n'a donc pas été question, dans ce volume, d'effacer les divergences pouvant opposer, sur tel ou tel point, les poètes ainsi rassemblés, un espoir opposé ne s'en est pas moins dessiné : celui que le lecteur puisse se montrer sensible aux affinités électives (voire aux filiations) qui les apparentent.

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