Le Petit invité

« Je finis bien mal ma guerre », dit Michel, le jeune héros de Mouloudji, à la dernière ligne de « La Guerre buissonnière », en entendant l'annonce de l'armistice de 1940 à la radio. Ce n'est pas du tout l'avis du lecteur de ce roman, tableau tendre et truculent d'une éducation sentimentale un peu particulière. Michel ne finit pas mal sa guerre : c'est le monde qui l'entoure qui l'a mal commencée et mal continuée. En 1939, lorsqu'elle éclate, Michel est dans une colonie de vacances. Il a à peine dix-sept ans. Débordant d'ardeur patriotique, il veut s'engager, et décide de regagner Paris à bicyclette. Mais ses forces - physiques - le trahissent (comme elles feront maintes fois au cours du récit), et il finit le voyage en train. À Paris, il trouve la maison vide : son père a déserté. Au bureau d'engagement, l'adjudant consacre plus d'attention à la dactylo qu'à la patrie en danger. D'ailleurs, on ne veut pas de Michel. Il passe la drôle de guerre à Paris, à faire plusieurs métiers, dont manoeuvre sur un chantier de maçonnerie. Son quartier général est chez « Madame », où règne une atmosphère moins ouvrière mais tout aussi laborieuse. Il part « en exode » sur les routes, vers le sud. Un bombardement en rase-mottes le plonge vingt-quatre heures dans les atrocités de la vraie guerre. Le lendemain, c'est l'armistice. En un an, Michel est devenu un homme, mais pas un homme comme les autres.

La guerre buissonnière

Un jeune homme marche dans une ville. Mais les conditions d'existence de cette ville ne sont pas normales. Beaucoup d'hommes « qui sont allés à la gare » n'en sont pas revenus ; des policiers arrêtent des gens dans la rue ; il y a des cadavres sur les trottoirs. Le gouvernement a beau multiplier les appels au calme, répéter que tout va bien, tout est loin de bien aller. Le jeune homme n'a pas d'argent. Une espèce de couvercle pèse sur la ville, qui rend toutes les actions pénibles, lourdes. La ville, cependant, ne cesse d'espérer un avenir plus clair.

La grande sortie

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Un garçon sans importance

Fils d'un ouvrier kabyle, qui achetait le journal et l'ouvrait en le tenant parfois à l'envers - il ne savait pas lire -, et d'une mère bretonne, peu à peu prise de démence, qui claquait les portes et se prenait à déverser la nuit le contenu des poubelles dans les escaliers de l'immeuble, le petit Marcel grandit entre deux déménagements, les batailles de rues, la vente des journaux à la criée, ses toutes premières chansons. Sa rencontre fortuite avec Jean-Louis Barrault le fera insensiblement passer des hauteurs de Belleville aux quartiers plus feutrés du faubourg Saint-Germain. Invité par Robert Desnos, puis par Marcel Duhamel, aidé par la grâce de son sourire et son talent improvisé de comédien, le jeune Mouloudji nous entraîne dans le monde artistique du Paris de l'avant-guerre qui lui devint, avec cette chaleur spontanée qui n'appartient qu'à l'époque, comme une nouvelle famille.

Le petit invité

" Adieu Hawaï/c'est la chanson que chantait Mouloudji/quand il avait douze ans/Et ses yeux se levaient sur un rare soleil/et lui posaient de très tendres questions/quel âge as-tu soleil/Soleil des Buttes-Chaumont/Adieu Hawaï/Déjà la misère mêlait sa voix sans âge/à celle de la jeunesse./Et déjà/avec un grand sourire déjà plein de tristesse/l'enfant disait adieu aux pays jamais vus/rêvés, aimés/et d'avance perdus/Aujourd'hui/il chante pour les retrouver " Jacques Prévert.

Le Petit invité

Résumé

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