Une prose poétique fluide, sensuelle,  charnelle qui ouvre à d'autres  mondes en soi, hors de soi, dans  une sorte de vertige où les mots,  véritables formules magiques,  révèlent un fort pouvoir d'incantation.

Rose ressac

« La godille est sans aucun doute un art, et sa maîtrise constitue l'une des plus nobles conquêtes de l'apprenti marin. Les services qu'elle peut rendre, apparemment modestes, peu vantés, sont innombrables. Il n'est pas d'exemple d'instrument alliant une efficacité sans défaillance à une aussi remarquable économie de moyens... Mais il faudra encore quelques heures de mise au point avant de pouvoir connaître les plus hautes satisfactions que réserve la pratique de la godille : sur l'eau calme d'un port aux rives peuplées, godiller d'une main (l'autre dans la poche) tourné vers l'avant du bateau, progresser à petits coups tranquilles, tout en ayant l'air de penser à autre chose. »  Cours de navigation des Glénans. Il fallait un aviron dans les mains et la filiation de Jean-Pierre Abraham pour donner une suite à l'exégèse amorcée par ce dernier dans son cours de navigation des Glénans. "Je crois bien que ce petit livre est une vraie chance", préfaçait Abraham à propos du livre  "la Cale Ronde" écrit justement par Charles Madézo. Il s'agit de commenter d'une manière à la fois technique et légèrement ironique cette pratique aristocratiqueen voie de désaffection, supplantée par deux rames de nage ou un hors-bord. Mais quelques irréductibles maintiennent haut l'aviron, en particulier Gaele Flao qui a illustré l'ouvrage de son double talent de peintre et de championne du monde de la godille (Groix 2011). " Souvent, en regardant l'expert godiller, on ne peut s'empêcher de penser qu'on pourrait dès la première fois réussir..." On y trouve aussi le récit épique du premier tour de l'île de Groix à la godille par Gérard Bonnec et Philippe Chatté. Une somme en quelque sorte enlevée par Charles Madézo, prix Corbière et prix Corail du Livre Maritime.

Eloge de la godille

La cale ronde, cette jetée du port  de Douarnenez autour de laquelle  tourne la vie des enfants de marins  dans l'immédiate après-guerre. Un  monde en soi, rythmé par la marée,  avec ses odeurs et ses éclats de voix,  ses rites et ses exploits, ses craintes  et ses espoirs. Un mythe au coeur de  Douarnenez.

La cale ronde ; un mythe au coeur de Douarnenez

De l'ouvrage portuaire

Au bout de la digue

Les îles, contrées merveilleuses. Les îles, pièges dressés contre les navigateurs. Le chenal du Four, et ses écueils. L'avancée des Chats, dans le sud-est de Groix, et son record de naufrages. Pour concilier ces deux visages des îles, les phares. On imagine l'énorme soulagement qu'apporte le phare des Pierres Noires, par gros temps, lorsqu'on découvre son éclat rouge qui balise l'entrée du goulet. Une navigation d'île en île le long des côtes bretonnes, c'est un slalom entre les phares, chacun reconnaissable : de nuit, son signal, de jour, sa silhouette et la couleur de son chapiteau. Par beau temps, une croisière de rêve. Sous le grain, une vision de l'enfer. Et toujours, plus loin vers l'ouest, cette aube immense appelée mer...

Des îles et des phares - Entre ciel et mer

Poète, romancier, nouvelliste, essayiste, Charles Madézo est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages qui expriment tous un rapport étroit, intime, voluptueux à la mer. Avec L'escalier sous la mer, il plonge dans les profondeurs sous-marines pour en goûter les délices indicibles et, peut-être, y rencontrer la "mort épanouie" .

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Résumé

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