Mars 1796. L’équipée du jeune Bonaparte réveille l’ardeur des Lombards sous tutelle autrichienne. Le marquis Del Dongo se voit contraint d’accueillir les vainqueurs français. Son fils Fabrice, au contraire, se laisse séduire par l’aventure napoléonienne. Chassé de la maison paternelle, il rejoint à la cour de Parme sa tante Gina, éblouie par les idées de liberté... Lorsque, en 1814, Milan retombe sous la coupe de l'empereur d’Autriche, Fabrice, grisé d'actions héroïques, est «jeté sur la route de Waterloo». De retour en Italie après la défaite, il est regardé comme un traître. Sauf par Gina, à qui il inspire une passion interdite. Devenue duchesse de Sanseverina, elle accepte néanmoins d'être la maîtresse du Premier ministre Mosca... Paru en 1839, La Chartreuse de Parme suscita l'admiration sans réserve d'Honoré de Balzac pour «une oeuvre qui ne peut être appréciée que par les âmes et par les gens vraiment supérieurs» : autrement dit, les happy few !

La Chartreuse de Parme

Stendhal a tiré une nouvelle remarquable d'un épisode tragique de la vie des Cenci, grande famille patricienne romaine qui disait compter dans sa parentèle le consul romain Crescentius et qui donna à la papauté un certain nombre de grands serviteurs.
La figure la plus connue de la famille fut Francesco (ou François), qui défraya la chronique judiciaire de la fin du xvie siècle, sous le pontificat de Clément VIII. Un véritable tyran, corrompu et cruel.
Il eut quatre fils et deux filles, dont Béatrix (ou Béatrice), auxquels il infligea toutes sortes de sévices, en particulier l'inceste.
Aidée de deux de ses frères, de sa soeur Lucrezia et de sa bellemère, Beatrix fit assassiner son père par des sicaires. Accusés de parricide, ils furent condamnés à l'échafaud par la justice du pape (malgré le crime d'inceste perpétré par le père sur sa fille) et exécutés le 11 décembre 1599. À l'exception du benjamin, qui futenvoyé aux galères, après avoir du assister au supplice des siens. Béatrix, surnommée la « belle parricide », devint une véritable icône pour la foule romaine.
Leur histoire a inspiré nombre de peintres et d'écrivains, en particulier romantiques, de Shelley à Artaud en passant par Dumas.
Le traitement stendhalien de l'affaire insiste particulièrement sur la dimension instinctive des personnages (beaux spécimens de la « plante humaine », dira-t-il), indifférents à l'hypocrisie sociale. Mais aussi sur la révolte et le courage de Beatrix Cenci dressée contre un père qui est une sorte de Don Juan sans scrupule.

Les Cenci

Officer, diplomat, spy, journalist & intermittent genius, Marie Henri Beyle employed more than 200 aliases in the course of his crowded career. His most famous moniker, however, was Stendhal, which he affixed to his greatest work, The Charterhouse of Parma. The author spent a mere seven weeks cranking out this marvel in 1838, setting the fictional equivalent of a land-speed record. To be honest, there are occasional signs of haste, during which he clearly bypassed le mot juste in favor of narrative zing. So what? Stendhal at his sloppiest is still wittier & wiser about human behavior, than just about any writer you could name. No wonder so meticulous a stylist as Paul Valéry was happy to forgive his sins against French grammar: "We should never be finished with Stendhal. I can think of no greater praise than that." The plot of The Charterhouse of Parma suggests a run-of-the-mill potboiler, complete with court intrigue, military derring-do & more romance than you can shake a saber at. But Stendhal had an amazing, pre-Freudian grasp of psychology (at least the Gallic variant). More than most of his contemporaries, he understood the incessant jostling of love, sex, fear & ambition, not to mention our endless capacity for self-deception. No wonder his hero, Fabrizio de Dongo, seems to know everything & nothing about himself. Even under fire at the Battle of Waterloo, the young Fabrizio has a tendency to lose himself in Napoleonic reverie: "Suddenly everyone galloped off. A few moments later Fabrizio saw, 20 paces ahead, a ploughed field that seemed to be strangely in motion; the furrows were filled with water, & the wet ground that formed their crests was exploding into tiny black fragments flung 3 or 4 feet into the air. Fabrizio noticed this odd effect as he passed; then his mind returned to daydreams of the Marshal's glory. He heard a sharp cry beside him: two hussars had fallen, riddled by bullets; & when he turned to look at them, they were already 20 paces behind the escort." The quote above, a famous one, captures something of Stendhal's headlong style. Until now, most English-speaking readers have experienced it via C.K. Scott-Moncrieff's superb 1925 translation. Crammed with life, lust & verbal fireworks, The Charterhouse of Parma demonstrates the real truth of its creator's self-composed epitaph: "He lived. He wrote. He loved."--James Marcus (edited)

Le romantisme de Stendhal est né au théâtre, dont il exige avant tout la réforme : c'est une évidence de plus en plus méconnue. Sa théorie est originale (elle refuse le drame), elle veut restaurer le plaisir dramatique, donc revenir aux principes du genre (à Aristote), elle met en place toute une esthétique du spectacle (action, langage, relations de la scène et de la salle) ; et Stendhal qui n'est pas moderniste, est ici moderne dans sa conception du jugement esthétique, et de l'illusion, comme dans sa réinvention du comique, victime d'un consensus répressif : sa pensée du rire inverse les valeurs établies ; il choisit la farce et le sac de Scapin, il s'interroge sur le ridicule, il opte pour Regnard contre Molière, pour la plaisanterie contre le comique, pour le rire gai contre le rire satirique, et définitivement pour l'énergie euphorique de la vis comica. Avec les deux Racine et Shakespeare, c'est tout un pan de l'oeuvre de Stendhal qui est à redécouvrir. Les pamphlets sont escortés ici d'autres textes de théorie romantique et dramatique encore moins connus : les textes milanais de 1818-1819 où Stendhal se déclare romanticiste, des compléments au premier pamphlet qui constituent comme le Traité du rire auquel il a si souvent pensé.

Racine et Shakespeare (1818-1825) et autres textes de théorie romantique

Julien Sorel, ambitieux fils de scieur, fait son entrée dans le monde de la bourgeoisie comme précepteur. Où son ambition le mènera-t-il et à quelles obstacles fera-t-elle face ? À vous de le découvrir.

Le rouge et le noir

Chef-d'oeuvre de Stendhal, Le Rouge et le Noir est le roman de la jeunesse. Jeune homme tendre et sensible au désir conquérant, Julien Sorel en est, dans ses aspirations contradictoires, tout le symbole. Au bout du chemin, c'est la clé du bonheur qui lui est promise.

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On a écrit que l'auteur de "la Chartreuse de Parme" avait souhaité "d'être à soi-même plus intérieur et plus étranger qu'il n'est permis". Telle est l'ambiguïté de ce texte capital, véritable confession où Stendhal s'efforce de rejoindre Henri Beyle, et où, en retour, la vérité de l'autobiographie prépare et implique le mensonge, peut-être plus vrai, de la fiction romanesque."Je me trouvais ce matin, 16 octobre 1832, à San Pietro in Montorio, sur le mont Janicule, à Rome, il faisait un soleil magnifique. Une chaleur délicieuse régnait dans l'air, j'étais heureux de vivre... Quelle vue magnifique ! c'est donc ici que la Transfiguration de Raphaël a été admirée pendant deux siècles et demi. Ainsi pendant deux cent cinquante ans ce chef-d'oeuvre a été ici, deux cent cinquante ans ! ... Ah ! dans trois mois j'aurai cinquante ans, est-il bien possible ! 1783, 93, 1803, je suis tout le compte sur mes doigts... et 1833 cinquante. Est-il possible ! cinquante ! ... Je me suis assis sur les marches de San Pietro et là j'ai rêvé une heure ou deux à cette idée : Je vais avoir cinquante ans, il serait bien temps de me connaître."

La Chartreuse de Parme

Résumé

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