Justice n'est pas vengeance
Max et Hélène
Publié par Robert Laffont, le 01 avril 1982
174 pages
Résumé
Simon Wiesenthal (1908-2005) a survécu à 5 camps nazis, il a perdu 89 membres de sa famille dans ces camps, il a consacré toute sa vie à la chasse aux criminels nazis. Son action est « une oeuvre de mémoire et une mise en garde pour les générations futures. » Elle veut éviter « la banalisation du mal » que présente Hannah ARENDT, ce mal monstrueux, inconcevable, mais naturel en chacun de nous (1)Ce mal, les survivants de camps de concentration s’en croyaient atteints : ils n’avaient pu sauver les autres, ils n’avaient pas fait ce qu’il eut fallu faire pour les sauver, ils avaient honte de leur lâcheté, de leur soumission. Pourquoi cette soumission ? Pourquoi ce manque de réaction jusqu’à l’acceptation de l’inacceptable ?Dans Max et Hélène (2) Wiesenthal répond à ces questions. Max se reproche de n’avoir pu sauver Hélène, Miriam et leurs compagnons d’infortune. Après la guerre il souffre au point de fuir la compagnie de ses semblables. A Wiesenthal il parle et Wiesenthal peut lui dire que l’être humain est paralysé dans les conditions extrêmes d’un camp, devant l’éventualité de sa propre mort. Il n’y a pas de « pourquoi », il n’y a guère d’exceptions, il y a à connaître, à admettre une réalité. Wiesenthal y a aidé beaucoup de survivants…J’ai appris cette réalité, compris qu’il est inutile de critiquer « la nature humaine ». Elle est ce qu’elle est et nul d’entre nous ne sait comment il se comporterait dans des circonstances extrêmes mais nous pouvons tous apprendre à être vigilants, critiques, nous pouvons tous nous instruire !Non, l’être humain n’est pas bon et les criminels nazis que nous présente Wiesenthal ne sont pas des exceptions : ce sont souvent des hommes assez quelconques qui ont eu l’occasion de réaliser leurs instincts. Ils ont été des millions à maltraiter, dénoncer, ne pas aider… nous serons des millions à la prochaine grande catastrophe. Non, l’être humain n’est pas bon et vouloir cacher cette réalité est la garantie d’amplifier les horreurs futures !Lisez Max et Hélène, lisez tous les livres qui font connaître la nature humaine. Je ne sais si c’est un antidote suffisant, je sais qu’il y a des « justes », qu’il y en aura toujours… ils ne peuvent être nombreux que s’ils connaissent et admettent la nature humaine, s’ils ont assez de « compassion » pour leurs semblables.Je voudrais que dans les lycées, on lise Max et Hélène ! Ce livre et beaucoup d’autres(3) parlent de la réalité au lieu de la cacher alors que les romans policiers sont au programme en Belgique ! Ces livres classiques ou simplement vrais ne font évidemment pas croire que l’être humain est bon, qu’il suffirait de le lui faire comprendre, de lui donner (oui, donner!) de bonnes conditions de vie pour qu’il réalise toutes ses bonnes dispositions… Des jeunes mieux instruits, plus réalistes, accepteraient peut-être leur société ? Trop souvent les jeunes la rejettent parce qu’elle ne correspond pas à leur attente, parce qu’elle ne leur offre pas la bonté promise.Et si vous voulez connaître la raison pour laquelle Wiesenthal n’a pas poursuivi « Schulze », tortionnaire monstrueux du camp où survivaient Max, Hélène, Miriam… lisez ce livre. Il se lit… comme un roman policier. Et j’enrage encore plus devant certaines listes de livres à lire dans les lycées.
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