La terre qui meurt
La Sarcelle Bleue
Publié par Createspace, le 09 février 2016
154 pages
Résumé
Extrait: LA SARCELLE BLEUE I -Comment s'appelle-t-elle, votre histoire? -L'histoire de la marquise Gisele. -Un joli nom, observa Therese. Savez-vous, mon parrain, que vous ne m'avez pas encore fait compliment de mon dessus de clavier? Regardez: tout au passe, vieux rose et vieil or sur fond blanc. Est-ce joli? -Ce sera surtout inutile. -Oh! inutile! dit Therese, en penchant sa tete blonde sous le rayon de la lampe, pour nouer un brin de soie derriere la bande de drap. Et quand ce serait? Je fais assez de choses utiles, ici, monsieur mon oncle et parrain, pour avoir le droit de broder le soir un tapis de piano. -On dirait une robe de cour! -Eh bien? -Pour un logis comme les Pepinieres, Therese! -Justement, c'est ce qui me plait, a moi: des dessins qui courent bien, des couleurs, de la soie, de la laine fine. Riez, si vous voulez: cela repose les doigts, les yeux, le c ur. N'est-ce pas, mere? En face, de l'autre cote du gueridon, une femme encore jeune, vetue d'une robe foncee a gilet mauve, leva la tete, en laissant retomber posement ses deux mains qui tenaient une dentelle au crochet. Ses yeux bruns tres calmes, l'ovale plein de ses joues, la bouche mince et un peu longue, la ligne noble des epaules, attestaient en elle une race affinee. A droite, un petit homme tout blanc et tout nerveux, ride, l' il gris, les cheveux foisonnants autour d'une calotte de velours, la barbe divisee en deux pointes, comme une queue d'hirondelle, se redressa a demi dans le fauteuil ou il sommeillait. Elle et lui sourirent du meme air de ravissement, en regardant Therese, et la mere dit: -Oui, ma mignonne. -Ce sera charmant, ajouta le pere; surtout l'oiseau de paradis. Mais il faudra un peu arrondir les ailes. -Comme ceci, n'est-ce pas? demanda Therese, en dessinant, du bout de son petit doigt, une ligne ideale sur la bande brodee. M. Maldonne ferma les paupieres, en signe d'assentiment, et se renversa doucement en arriere, sans cesser de sourire. -Alors, Therese, vous ne m'ecoutez pas? dit Robert. Vous ne voulez pas que je raconte...
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