L'autre regard

Dans ces récits de rêves, riches d´images « tendres et bouleversantes, pudiques et lucides, impalpables et troublantes » comme on a pu le lire dans la presse lors de leur première publication en 1975, chacun peut entrer et s´épanouir, laisser s´effiloche

Au contact de ses grands-parents paternels, Léa - une petite fille solitaire - éprouve le désir d'écrire. Mais son parcours est ponctué de doutes et d'interrogations jusqu'à ce qu'elle trouve l'inspiration par le biais d'un livre oublié sur une étagère et d'une histoire qui, miraculeusement, a résisté au temps. La littérature lui donnera-t-elle les clés du monde adulte ?

Mémoires d'un cactus

Acteur incontournable pour toute une génération, et évoluant dans un milieu propre à stimuler ses vélléités de création, Jean Marais a toujours été admiratif des œuvres de son illustre cercle d'amis, à commencer par Jean Cocteau, puis Picasso ou encore Colette. Mais il n'a pas été qu'une source d'inspiration, un contemplateur avide de beauté et d'absolu. Il a, lui aussi, joué un grand et beau rôle dans l'art. En témoignent ses nombreuses sculptures et dessins, réalisés pour la plupart à la fin de sa vie, aux creux du village de Vallauris, lové sur les rivages méditerranéens.Ainsi parlait-il de ses actes de création : « Quand je peins, je m'amuse. Je m'amuse aussi quand je suis acteur. Je me repose d'une activité en m'abîmant dans une autre. Mais je continue de m'amuser. »C'est cette facette de la personnalité du grand homme que nous dévoile Jacqueline Dellatana, son sens aigu du renouvellement de sa créativité, de son univers artistique, et du travail accompli jusqu'à ses derniers jours. Nombre des œuvres conçues par Jean Marais viennent illustrer le propos de l'auteur tout au long du livre.

Jean Marais, le gentleman du Midi

Cela commence dans un demi-rêve. Un homme vieillissant entend des bruits qui montent de la rue. Pas n'importe lesquels. Des plaintes, des gémissements. Les entend-il ou croit-il les entendre ? Peu importe. Ces bruits existent sûrement. Quelque part dans le monde. Quelque part dans la conscience des hommes. A partir de ces bruits qui sont comme des appels, le vieil homme va retourner sur ses pas : son enfance, la mort de sa mère. Tout au long du récit, les bruits occupent une place majeure : le claquement du revolver qui a tué sa mère. Le crépitement du fusil-mitrailleur qui a fauché la vie de son père. Mais aussi la musique de la mer. Les éclats de rire. S'agit-il d'un voyage intérieur, d'un voyage immobile où les moments heureux s'envolent comme des oiseaux ? A la manière de ceux qui sentent leur fin proche, le vieil homme ne retient que des images de l'essentiel de ce que fut son existence. Dans un Marseille, lui, bien réel. Charnel et palpitant.

L'autre regard

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