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Bardo or not bardo | Antoine Volodine
Bardo or not bardo | Antoine Volodine

Bardo or not bardo

Publié par Seuil, le 27 août 2004

235 pages

Résumé

Dans son texte théorique, Le post-exotisme en dix leçons, leçon onze (Gallimard, 1998), Antoine Volodine définissait « l'entrevoûte » : « Le terme d'entrevoûte est un terme heureux. Il suggère des pratiques magiques, un envoûtement et, en même temps, une intimité musicale, faite d'onirisme entrecroisé, de réciprocité et de partage ». Il reprend ici ce genre littéraire pour tisser les sept parties de ce roman, inspiré du Livre des morts tibétain, ou Bardo Thödol, poème religieux où une divinité accueille le mourant dans le voyage qu'il doit accomplir pour traverser « les mondes intermédiaires », jusqu'à la révélation de la « Claire lumière » ou Prabhasvara. Les sept chapitres de ce roman mettent donc en scène des mourants qui ne savent pas toujours qu'ils sont en train de mourir et se retrouvent dans des lieux oniriques ou tout à fait réalistes, et font face à une série d'épreuves initiatiques en entendant, par divers moyens, la voix du Livre des morts tibétain. Dans le premier chapitre, un communiste révolutionnaire (Kominform) est abattu par un tueur.zélé (Batyrzian) qui a mal interprété l'ordre de ses supérieurs (qui voulaient le capturer vivant). Dans le deuxième chapitre, le soldat Glouchenko erre dans un tunnel et dialogue avec Babloiev (qui est déjà mort), en ignorant que lui-même est à l'agonie. Il se transforme en singe. Dans le troisième volet, deux hommes se battent dans un train entre Hongkong et une plage et échangent leurs identités. Dans le quatrième moment, qui se déroule dans un théâtre, un acteur évoque trois pièces qui décrivent, chacune à sa manière, l'univers « intermédiaire », de paranoïa et de destruction. Le cinquième temps a lieu dans une cave où retentit un juke-box. Le sixième épisode, admirable, a pour décor un temple chinois où deux hommes mourants, dont un banquier fou, et un militant de l'Association des bonnets rouges anonymes, dialoguent une dernière fois en entrant dans la mort, l'un d'eux se transformant en araignée : « Il n'y a pas de paysage à proprement parler, pas d'image, mais, quand on essaie de se représenter le décor, on sait qu'on avance dans une vaste plaine noire. » Enfin, le dernier texte, de très loin le plus extraordinaire, se passe dans un bar où le barman dialogue avec un « Untermensch », un homme-bête qui travaille dans un zoo et qui est bouleversé par la mort d'un clown. Surgit un autre client qui était le partenaire du clown mort. Tous trois, sur un ton à la fois naturel, poétique et comique, décrivent la mort, pendant que se déroule une cérémonie religieuse dont les échos parviennent à travers des tuyauteries et que résonne un chant coréen diffusé par une radio.

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