La situation contemporaine interroge la notion de Progrès, tant au niveau technique qu'au plan moral. Cette revue ne cesse de poursuivre ce but depuis plusieurs années : comment concilier dans le Progrès le particulier et l'universel, le Bien et le Mal, le sens de la vie et la singularité de l'Homme ?

L'espérance est la dernière des déesses

Depuis trois siècles la Franc-maçonnerie a été présente à de nombreuses reprises dans la littérature mondiale ; or, cette réalité est mal connue. Désireux d'approcher ce domaine oublié, François Cavaignac s'est attaché à montrer la place occupée par les loges et les francs-maçons tant en matière théâtrale que dans le cadre du roman : se côtoient ainsi des grands auteurs, Alexandre Dumas, Tolstoï, Maupassant, Anatole France, André Gide, Thomas Mann, Jules Romains, Italo Calvino, Aléjo Carpentier, Aragon et Breton, tandis que d'autres réapparaissent, tels Charles Monselet, Paul Féval fils, Paul Adam ou Roger Peyrefitte. Cet ouvrage est ainsi, sur une tonalité légère, une promenade littéraire dense qui lui confère originalité et novation. Evitant de tomber dans la simple anthologie, l'auteur a recomposé en cinq chapitres les thèmes principaux qui traversent cette littérature mondiale : sont successivement abordés le rôle de la Franc-maçonnerie dans l'Histoire, ses relations avec la politique et la religion, l'importance de l'initiation, quelques aspects spécifiques (la bienfaisance, les valeurs maçonniques, la présence des femmes) et l'antimaçonnisme comme fait culturel. François Cavaignac réussit pleinement l'exercice ; déjà familier de l'histoire du théâtre et de la pédagogie maçonnique, il fait preuve de rigueur dans l'analyse, construisant ses choix et argumentant des rapprochements pertinents, sans alourdir le style. Se fondant uniquement sur les faits et les écrits, il refuse la logique des modes éditoriales qui touchent également la Franc-maçonnerie. Il rejoint ainsi à sa façon l'école historique moderne qui tente de dépasser l'opposition, depuis la Révolution Française, entre l'histoire sainte interne à la Franc-maçonnerie et la légende noire externe de l'institution. En explorant avec justesse et maîtrise cette matière créative qu'est la littérature, il éclaire singulièrement la façon dont de nombreux auteurs ont vu la Franc-maçonnerie, son identité et son histoire. Ces Balades constituent une exceptionnelle invitation au voyage !

Balades maçonniques en littérature

Parmi les nombreux auteurs de vaudeville du XIXe siècle, Eugène Labiche (1815-1888) est l'un des plus remarquables en raison de l'importance de sa production (174 pièces) et des succès obtenus. Près de quarante ans après l'ouvrage de Philippe Soupault et plus de trente ans après la dernière thèse universitaire le concernant il était nécessaire qu'un historien procède à une relecture de l'œuvre de Labiche en utilisant les avancées de l'historiographie contemporaine. Ainsi, dans une perspective résolument moderne d'histoire culturelle, l'auteur a " découvert " à travers une analyse de contenu que les grands " personnages " du théâtre de Labiche étaient autant des institutions ou des groupes sociaux-tels le mariage, l'alimentation, la domesticité, Paris ou le duel- que des individus, bourgeois et rentiers. Par ailleurs Labiche manifeste une ambiguïté évidente sur la question politique et sociale et sur la question morale. Sous les textes se cache une critique acerbe du système démocratique et s'inscrit un attachement aux valeurs conservatrices sinon réactionnaires. En revanche Labiche accorde aux femmes une fonction nettement moins dévalorisée que cela n'a été analysé jusqu'à présent et il transige largement avec les préceptes moraux de l'époque. De nombreux personnages ont des défauts marqués (mensonge, égoïsme, hypocrisie, lâcheté) ; apparaît même clairement la tentation du crime. Beaucoup de pièces laissent perdurer in fine des situations " objectivement " injustes ou amorales. Enfin une lecture plus métaphorique fait émerger une large mise en valeur de la sexualité, sujet tabou de la conscience sociale du XIXe siècle. Labiche est plus contestataire et amoral que l'opinion traditionnelle ne l'admet.

Eugène Labiche ou la gaieté critique

La recension de plus de 1 400 pièces de théâtre jouées à Étampes entre 1852 et 1900 est une mine d'informations rare sur les goûts artistiques du XIXe siècle. La volonté des Étampois de posséder cet instrument de modernité et de culture que représente un théâtre se manifeste avec détermination à partir de 1850. Le choix de l'architecte sera particulièrement heureux puisque Gabriel Davioud (1824-1881) trouvera là son premier chantier. L'analyse du répertoire, cœur de cette étude, confirme l'extraordinaire suprématie du genre comique. Le lecteur découvrira ici les modalités de fonctionnement d'une entreprise théâtrale au XIXe siècle. L'amateur de littérature retrouvera le style poétique et boursouflé de l'époque ; mais il sera certainement surpris de la vivacité des critiques. Le spécialiste de la presse notera le caractère exceptionnel du journal local, L'Abeille d 'Étampes, comme source de renseignements à la fois ciblés (maintien systématique d'une rubrique des spectacles) et diversifiés (évolution vers une politisation des informations). En réalité cet ouvrage apparaît comme un tableau miniature d'une partie de la société rurale française en marche vers l'urbanité.

La culture théatrale à Etampes au XIXème siècle

La franc-maçonnerie prend tardivement naissance à Étampes (1806) et s'y éteint en moins de vingt ans (1823). Pendant quatre-vingt-dix ans, aucune loge maçonnique ne reverra le jour à Étampes ; c'est la loge Floréal qui, entre 1913 et 1946, va assurer l'existence du Grand Orient de France dans la région ; malheureusement cette loge ne survivra pas à la Seconde Guerre mondiale. Ce livre retrace dans les moindres détails la vie des maçons et des différentes loges qui ont participé à cette aventure.

La franc-maçonnerie à Etampes (1806-2000)

Il est toujours passionnant de débusquer un personnage que l'Histoire a oublié. Tel est le cas de Jean-Nicolas BOUILLY (1763-1842), auteur dramaturge célèbre en son temps. Sa notoriété était telle qu'elle lui permit d'approcher Marie-Antoinette, Barnave, Bonaparte, Joséphine, la duchesse de Berry et Louis XVIII. Opportuniste comme beaucoup en cette période troublée de l'histoire de France il épousa les idées des régimes qui se succédèrent sans en ressentir d'états d'âme particuliers, de la Révolution à la Monarchie de Juillet. Le succès auprès du public ne se démentira pas, lui assurant de confortables revenus financiers. Parallèlement Bouilly s'engagea très jeune dans la franc-maçonnerie dont on sait l'importance qu'elle avait à la fin de l'Ancien Régime et sous l'Empire. Il parvint ainsi aux responsabilités les plus hautes du Grand Orient de France où durant six ans il exerça la fonction recherchée de Représentant particulier du Grand Maître. Personnage au caractère très égocentré et parfois débordé par son imagination, Bouilly n'en a pas moins défendu des idées avancées pour son temps devenant un ardent défenseur du rôle des femmes en écrivant de nombreux ouvrages pour promouvoir leur dignité. A ce titre il est largement méconnu tant du public lettré que du monde maçonnique. C'est ce travail de réhabilitation, préfacé par Pierre MOLLIER, qu'ont minutieusement effectué François CAVAIGNAC et Jean-Philippe MARCOVICI.

La Terreur et les Honneurs - Jean-Nicolas Bouilly artiste et Franc-Maçon (1763-1842)

Pourquoi 2020, l'année du doute ? Parce que la crise sanitaire a bouleversé toutes les certitudes, a remis en cause de nombreuses données, a engendré des comportements imprévus : depuis la crise de Cuba (1962), le monde avait perdu l'habitude de l'angoisse ! Il est dès lors impérieux non seulement de réfléchir aux causes, mais aussi d'élaborer des solutions. Il n'y a pas d'autre voie que celle du Progrès.

2020, l'année du doute ?

Comment le Grand Orient de France a-t-il traversé la Première Guerre mondiale ? Cette question simple n'a jamais été traitée par l'historiographie, maçonnique et profane, malgré la profusion d'études qui ont été publiées entre 2014 et 2018 à l'occasion des commémorations du centenaire de cette guerre. François Cavaignac, auteur et historien maçonnique, a entrepris cette recherche. Il s'est interrogé sur la façon dont le Grand Orient avait traversé les vicissitudes de la période, tant au niveau du Conseil de l'Ordre, instance de gouvernance centrale, qu'au niveau des loges, cellules maçonniques de base sur le terrain. Outre ces aspects fonctionnels internes, le Grand Orient a dû aussi préserver les grands principes traditionnels de son action? : défense du régime républicain et de la laïcité malgré les interrogations portant sur l'Union sacrée jugée trop favorable à l'Eglise catholique, engagement dans les questions économiques et sociales. Deux ambiguïtés importantes ont subsisté? : la question féminine, que le Grand Orient mettra un siècle à résoudre ; le pacifisme, sur lequel les Frères seront vraiment partagés, la majorité d'entre eux espérant que la Société des Nations aboutirait à une universalité idéale. Mais l'Histoire allait les rattraper...

L'espérance est la dernière des déesses

Résumé

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