Paul Claudel interroge le cantique des cantiques

Excerpt from Positions Et Propositions, Vol. 2Mon sujet sera la poesie francaise et les raisons pour lesquelles je pense qu'elle devrait etre plus intimement associee avec la religion qu'elle ne l'a ete dans le passe.

Positions Et Propositions, Vol. 2

«Qui m'aurait permis [...] de résister à la tentation, là-bas partout ambiante, de la calligraphie ?» À la fin de son séjour au Japon, Claudel témoignera ainsi des effets sur sa poésie de la rencontre avec les arts japonais. À la calligraphie d'un titre de poème bref, ou d'un mot clef, fait face, sur la même page, et selon une disposition verticale qui imite le mouvement de lecture japonais, un très bref poème en français qui ne cherche pas à copier la forme du haïku, mais à la transposer sur un registre propre d'inspiration : «Chaque poème est très court, une phrase seulement, ce que peut supporter de son, de sens et de mots, une haleine, un souffle, ou le battement de l'aile d'un éventail.»

Cent phrases pour éventails

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Éventail - Société de poésie, ses poètes, ses amis, son action, quelques poèmes et textes inédits

La rose et la rosaire

Le 31 décembre 1935, apparaît dans le Journal de Paul Claudel le nom de Françoise de Marcilly. Leurs premières lettres datent de novembre. Elle a trente ans, lui soixante-sept. Les " Mademoiselle " et les " Monsieur l'Ambassadeur " font vite place à la familiarité, à l'affection et à la confidence. Confrontant leurs opinions sur la littérature, les auteurs grecs et latins, les romans policiers, la musique, la politique, la mystique et la Bible, ils parlent de l'œuvre passée ou à venir. Tour à tour graves, agacés, cocasses, rivalisant d'intelligence et d'humour. Certaines de ces lettres se perdront, d'autres seront détruites à regret par Paul Claudel sur l'insistance de son amie. Cet échange épistolaire durera vingt ans, jusqu'à la mort de l'écrivain. Après celle-ci, sa fille Renée Nantet-Claudel reçut cette correspondance des mains de Françoise de Marcilly avec autorisation de la publier uniquement après son propre décès, survenu en 2000. Cette correspondance inédite révèle le meilleur et le vrai Claudel, sans masque. Avec personne d'autre sans doute, il ne s'était livré à ce point.

Lettres A Une Amie. Correspondance Avec Francoise De Marcilly (1935-1954)

«C'est en 1927 au moment où, à peine débarqué du Japon, je venais de prendre possession de mon poste d'ambassadeur à Washington, que je commençai de m'occuper de l'Apocalypse. Je venais d'achever Le Soulier de satin... Je sentais que mon oeuvre dramatique était arrivée à sa conclusion... de nouvelles perspectives s'ouvraient à moi.» Un éditeur, poursuit Claudel, lui demanda alors une préface pour l'Apocalypse ; il refusa, mais l'idée «par son incongruité même» l'avait séduit. Ce texte d'ailleurs n'était-il pas trop proche pour qu'il se refusât à ce travail ? Le résultat ne fut pas une «préface de cinquante pages», mais «un gros livre», qui, commencé en 1927, ne fut achevé qu'en 1933. Un souvenir, celui des vitraux de La Ferté-Milon, longuement contemplés autrefois, suggéra un titre. Plus tard, Claudel revint à ce projet, mais d'une autre manière, en composant Paul Claudel interroge l'Apocalypse. Il ne publia pas le texte de 1933. Seul des grands inédits qui ne soit pas tardif, celui-ci marque le passage de l'oeuvre dramatique à l'oeuvre biblique. Sa forme particulière - dialogue et lettres -, ses thèmes - les images qu'il reprend et développe - le rendent tout particulièrement intéressant, essentiel en tout cas pour la compréhension de Claudel.

Paul Claudel interroge le cantique des cantiques

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