Les amants de pierre

Fin du dix-neuvième siècle, sur la frontière américano-canadienne. Près des chutes du Niagara, la saison des noyades a commencé, des acrobates en tous genres recherchent l'exploit en descendant la rivière. Mais dans la ville de Niagara-Falls, le bruit du grondement des eaux, omniprésent, masque les appels à l'aide...
Là vont se croiser et se rencontrer plusieurs personnages. D'une part, Maud, la veuve de l'entrepreneur de pompes funèbres a repris l'entreprise familia le qui, en ces lieux, est plutôt prospère. D'autre part, un couple dont l'épouse, Fleda multiplie les balades en forêt, où elle est épiée par un jeune poète, et se délecte des vers de Robert Browning et rêve de Venise. Et c'est dans un palazzo de Venise que, justement, Browning est en train de mourir...
Tandis que l'on repêche les corps des nageurs imprudents, une étrange atmosphère, hantée par la mort, le deuil, et les eaux du fleuve attendant leur proie, s'installe. Et autour d'une intrigue qui paraît suspendue à un destin inéluctable, les personnages vont peu à peu prendre de l'épaisseur, leurs existences se croiser, jusqu'à être emportés dans les tourbillons des chutes...
Le jeune poète se jette dans le fleuve et finit noyé. Maud est chargée du corps, comme de celui de tous les autres avant lui qui tentèrent la traversée. Fleda choisit définitivement la forêt et la fuite, quittant son mari et marchant le long du fleuve tandis que le vieux poète Robert Browning expire son dernier souffle, rêvant d'une gondole cercueil qui navigue sur une lagune de Venise.

Niagara

Dans ce roman aérien, de grand vent et de passions frénétiques, où plusieurs histoires se chevauchent, les saisons basculent, présent, passé et avenir se télescopent, les morts communiquent avec les vivants. Jane Urquhart a créé un climat féerique qui fait de Ciel changeant une réussite poétique. Traduit de l'anglais (Canada) par Sophie Mayoux.

Ciel changeant - Occasion

Il est des livres étranges qui s'impriment dans l'esprit et pénètrent l'imagination pour longtemps. La foudre et le sable où s'entremêlent épopée des Irlandais du Canada et mythologies d'Irlande est de ceux-là.
Tous est magie dans ce somptueux roman marqué au sceau d'une passion indestructible, celle que la jeune mary éprouvera tout au long de sa vie pour un marin naufragé, mort entre ses bras sur une plage de la petite île irlandaise de Rathlin, vers 1840, et qu'elle n'aura de cesse de rejoindre dans un ailleurs improbable, jusqu'au fin fond du Canada ? Magique également la narration qui, de Mary à sa fille Eileen puis à son arrière-petite-fille Esther, évoque une lignée de femmes passionnées et opiniâtres, un héritage spirituel où les sortilèges d'amour se font écho, dans uns secrète correspondance entre les sentiments humains et les forces de la nature.

La foudre et le sable

Le peintre du lac

Prix du Meilleur livre étranger. Trois histoires qui se rejoignent en une vision noire, poétique, saisissante qui se se déroulent près des chutes du Niagara à la fin du XIXe siècle. Traduit de l'anglais (Canada) par Anne Rabinovitch. 250 p. (1991)Canadienne, née en 1947, Jane Urquhart a obtenu pour ce livre, en France, le Prix du Meilleur livre étranger.

Plus connue dans les pays anglo-saxons et en France qu'au Québec, la Canadienne Jane Urquhart a écrit dans tous les genres, démontrant, s'il en était besoin, la lumineuse aisance avec laquelle son écriture les chevauche pour rendre compte d'un univers onirique complexe, où les avatars du monde extérieur, gonflés de sens, servent de motifs au monde intérieur des personnages.
Ce recueil, fidèle à cette esthétique, mêle poèmes, journal et notes. Tous les textes portent sur Versailles, et beaucoup concernent la relation que Madame de Montespan a entretenue, au fil des ans, avec Louis XIV. Si les héroïnes des fictions ultérieures d'Urquhart échappent aux cadres imposés par la société patriarcale, se constituant par le fait même en sujets, la Montespan et les autres maîtresses de Louis XIV ne peuvent y prétendre : satellites en orbite autour du Soleil, comptant parmi ses richesses, elles se voient pourtant dépossédées de tout, n'étant rien sans lui et la vie à la cour. Ici, la Montespan, reine de beauté et d'esprit, au centre de la vie du roi pendant deux décennies, parle depuis les marges, et pourtant, elle est la voix du recueil. Sa radieuse beauté est à la fois une représentation de la royauté et l'ombre qui permet au roi de briller.

Les amants de pierre

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