Les cotelettes

" Il y a deux catégories d'hommes : ceux qui prennent leurs jambes à leur cou lorsqu'ils réalisent avec épouvante que la femme dont ils étaient en train de tomber amoureux est affublée d'un petit enfant, même calme, et les autres, les fleur bleue, les âmes tendres, ceux dont le coeur vacille au spectacle de cette mère et de cet enfant qui semblent attendre un sauveur.
Personnellement - vous connaissez ma sensibilité frémissante -, je ferais plutôt partie de la seconde catégorie, celle des beaux-pères aux élans confus qui pataugent aux frontières de l'amour, mi-héros, mi-clodo, trouille au ventre et romance en tête. Evidemment, il m'arrive de tomber, c'est la règle du jeu, dans de drôles d'embuscades. "

Beau-père

Bertrand Blier est sans nul doute l'un des dialoguistes les plus brillants du cinéma français contemporain. Ses mots sont ceux d'un authentique écrivain. Prenant la relève des Prévert, Jeanson ou Audiard, il a donné au cinéma français de ces trente dernières années, ses dialogues les plus originaux et les plus drôles. Nombreux sont ceux qui connaissent par coeur les tirades inoubliables des Valseuses, de Buffet froid ou encore de Tenue de soirée. Iconoclaste et provocateur, Bertrand Blier n'est pas un auteur 'correct'. “Je ne serai jamais un gentil membre. Le membre n'est pas gentil. Il est gorgé de sang ”, confie-t-il. Bertrand Blier puise volontiers sa verve dans le trivial et trouve la beauté là où on ne l'attend pas. Avec ce recueil de ses Pensées et répliques les plus percutantes, nous retrouvons, intact, l'univers si particulier de Bertrand Blier : «Je porte ma liberté comme une grossesse et je veux pas qu'on me mette les fers». clame-t-il. Il n'a rien à craindre.

Pensees Et Repliques

Nombreux sont ceux qui connaissent par coeur les tirades inoubliables des Valseuses, de Buffet froid ou encore de Tenue de soirée. Dialoguiste parmi les plus brillants du cinéma français contemporain, Bertrand Blier n'est pas un auteur « correct ». Iconoclaste et provocateur, il puise volontiers sa verve dans le trivial et trouve la beauté là où d'autres ne la perçoivent pas. Et, ses mots sont ceux d'un authentique écrivain. Prenant la suite des Prévert, Jeanson ou Audiard, il a donné au cinéma français de ces quarante dernières années ses dialogues les plus originaux et les plus drôles.
 
Avec ce recueil de ses Pensées et répliques les plus percutantes, nous retrouvons, intact, son univers si particulier.
 

 
- À quoi ça ressemble un bon souvenir ?
- C'est quelque chose, quand on y pense, ça donne envie de pleurer.
- Et un mauvais, qu'est-ce que ça fait ?
- Un mauvais ça fait rien. Tu te marres et puis c'est tout.
 
* C'est la contemplation de la connerie qui donne la vocation du pouvoir.

Pensées et répliques

Hitler, connais pas, si étrange, si neuf dans la production cinématographique actuelle, vient de tomber comme un aérolithe dans la mare aux grenouilles des bonnes consciences. On y découvre, avec le plaisir de la lucidité, ou l'indignation de la pruderie, l'aspect insolite d'une certaine jeunesse. Le réalisateur Bertrand Blier et le producteur A. Michelin nous ont communiqué non seulement les textes du film mais encore la totalité des confidences recueillies dont n'avait pu être utilisée, au tournage, qu'une faible partie. "Voici Témoignages" se devait de faire connaître ces documents saisissants et significatifs au public et plus particulièrement à ceux qui ont des responsabilités envers la jeunesse, à ceux qui veulent savoir pour prévoir.

Hitler, connais pas

J'ai toujours été fasciné par les soutiens-gorge.
Déjà, en culottes courtes, quand je rentrais de l'école, je ne manquais pas de passer, avec mon gros cartable, devant le magasin Thirion, articles pour dames, dans la vitrine duquel, sur des bustes sans têtes, resplendissaient d'admirables soutifs. Je ralentissais le pas, et la tête retournée vers les bonnets sublimes, je me remplissais les yeux jusqu'à l'évanouissement. Des imbéciles toujours prêts à se dévouer m'allongeaient sur un banc et me tapotaient les joues. Furieux d'être extirpé de mon rêve satiné, je leur balançais mes bottines dans la gueule. Ce n'est que le début... Le gamin, élevé dans une famille très bizarre, développe ce goût immodéré pour le soutien-gorge dans l'âge adulte. Il faut dire que, d'abord représentant en lingerie féminine, il devient directeur des Ressources humaines (!) d'une fabrique de soutiens-gorge. Grand baiseur, oui, mais ses désirs sont essentiellement d'ordre esthétique : c'est le soutien-gorge qui le stimule, ou le sein pris dans le soutien-gorge (et pas de n'importe quelle marque), et non le sein nu. Lorsque l'idiote, pour étaler tous ses charmes, fait sauter son soutien-gorge, c'est fini : il l'étrangle... Il en étranglera un bon tas.À l'heure du consensus mou et du littérairement correct, ce livre est fou et sublime de vraie provocation, d'excès, de délire, de beauté sulfureuse, de franche horreur, d'un humour plus noir que noir. Ceux qui aiment les films de Bertrand Blier ne seront pas tellement surpris, tout en avouant que jamais il n'a été si loin ni si fort - les mots sont beaucoup plus puissants que les images. Et c'est ici qu'il faut dire que toutes ces folies sont racontées d'une plume magnifique, constamment jubilatoire, - telle que le cher Rabelais reconnaîtrait avec bonheur son héritier dans les élucubrations de l'abominable Bertrand Blier.

Existe en blanc

A cause d'un obscur décret, une bourgeoise et une clocharde partagent le même morceau de moquette. Une main tendue et tout bascule, celle de la rue prend la place de l'autre, bien au chaud. La bourgeoise voit sa vie (et son homme) sous un nouvel angle, tandis que la clocharde passée du bon côté regrette son clochard divinement membré. PERSONNAGES : 2 femmes, 3 hommes. DURÉE : 1 h 30.

Désolé pour la moquette...

Qu'est-ce que c'est que ce vieux con qui vient m'emmerder chez moi à cette heure indue ? d'où il sort ? qu'est-ce qu'il veut ? et moi pourquoi je le mets pas dehors avec mon pied au cul ? Il va s'incruster ! boire mon whisky ! coucher dans mon lit ! Comment ça se fait que je me laisse envahir comme ça ? moi qui ai toujours été du côté des révoltés... Je n'éprouve aucune sympathie pour ce mec ! ma vie est bien assez compliquée comme ça ! D'abord de quoi veut-il parler ? de quel secret vient-il m'entretenir avec son air chafouin ? Je sens que je suis en train de me laisser entortiller dans les bandelettes gluantes de la déraison... Enlevez-moi ce type de là ! Débarrassez-moi de ce virus en chapeau mou ! Vous n'allez tout de même pas m'obliger à taper sur un vieux ?

Les Côtelettes

Né en 1939 à Paris, Bertrand Blier est réalisateur et scénariste. En 1974, Avec Les valseuses, adapté de son roman éponyme, il rencontre son premier grand succès. En 1999, Les Acteurs est un film en forme d'hommage au cinéma et aux comédiens. Les Côtelettes, au théâtre en 1997, ont été adaptées par lui au cinéma en 2003. Désolé pour la moquette... est sa deuxième pièce publiée chez Actes Sud-Papiers.

Les cotelettes

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